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IBK : « à travers cette vidéo, mon jeune frère Salif Keïta voulait s’acquitter de son devoir vis-à-vis de moi, son aîné : lui dire tout haut ce que d’autres pensent tout bas »

INTERVIEW (PRESQUE) IMAGINAIRE

La vidéo postée sur facebook par Salif Keïta, l’artiste-chanteur international malien, et le réarmement moral et matériel des Forces Armées Maliennes, afin qu’elles soient à hauteur de mission.
Tels sont, entre autres, les principaux sujets abordés dans cette interviou que le président de la Rue publique a bien voulu nous accorder. C’était, le week-end dernier, à sa résidence privée de Sébénikoro où, il nous a accueillis, les bras ouverts. Et avec le sourire. Entretien.

Mr le président, êtes-vous en colère contre votre jeune frère, Salif Keïta, pour avoir posté sur Facebook, une vidéo dans laquelle il vous demandait de dire la « vérité » à Macron ou de démissionner ?

Pas du tout ! Même si, mon Dôgô Salif a agi en « bon Maninka », car n’étant pas un homme politique. Au contraire, je suis content qu’il ait fait cette vidéo, qui a été vue par plus d’un million de personnes en l’espace de quelques jours. Il a fait parler son cœur. Et cela est compréhensible, compte tenu du climat sociopolitique tendu dans lequel nous vivons.

Ne préfériez-vous pas qu’il vienne vous en parler en famille, en lieu et place d’une vidéo postée sur les réseaux sociaux ?

Lui, seul, sait pourquoi il a choisi de faire une vidéo, au lieu de venir m’en parler en famille. Peut-être, aussi, qu’il a choisi cette méthode, parce qu’il avait tenté, sans succès, de me voir. Dans un cas, comme dans l’autre, la colère de mon jeune frère est compréhensible. L’écrasante majorité de mes concitoyens pensent la même chose que Salif Keïta. Mais ont-ils raison de penser ainsi ? Telle est la question de fond.

Mr le président, nombreux sont les Maliens qui pensent que vous ne dites pas la vérité au président français sur l’avis des Maliens sur l’Accord d’Alger, rejeté par la quasi-totalité de nos concitoyens, parce qu’il porte en lui les germes de la partition de notre pays ; mais aussi, le sentiment anti-français de plus en plus exacerbé dans notre pays, à cause du jeu trouble de la France au Mali…

Contrairement à mon jeune frère, Salif Keïta, je suis tenu par le droit de réserve pour ne pas étaler certaines vérités sur la place publique. Mais, chaque fois, que j’ai l’occasion de discuter avec mon homologue français, je lui fais part de l’exaspération de nos concitoyens. Mais ce que nos concitoyens ne savent pas, c’est que nous travaillons, ensemble, pour mettre fin à ces malentendus.
Récemment, j’ai annoncé que « Kidal retournera dans le giron du Mali ». Et que tous les points litigieux de l’Accord d’Alger seront rediscutés lors de la phase finale du Dialogue national inclusif.
Ces deux déclarations entrent dans ce cadre. Les choses rentreront, bientôt, dans l’ordre. Lentement, peut-être, mais sûrement.

Est-ce que la France sait, Mr le président, qu’elle est mal perçue dans toute l’Afrique, à cause de ses accointances avec les séparatistes de la CMA ?

Ce n’est plus un secret, ni à l’Elysée, ni à l’ONU. C’est, comme qui dirait, un secret de polichinelle.

A en croire Salif Keïta, vous vous garderez de dire la vérité au président Macron, parce que vous avez peur de perdre le pouvoir…

Ce n’est pas la France, qui m’a donné ce pouvoir ; mais les Maliens, qui m’ont élu à plus de 70 % des voix au second tour ; que ce soit en 2013 ou en 2018. Et, comme je l’ai dit dans une de mes déclarations, je ne ferai rien qui puisse aller à l’encontre du bonheur de mon peuple. L’Accord d’Alger et le statut actuel de Kidal en font partie. Ce que je demande à mes concitoyens, c’est de me faire confiance ; c’est de faire bloc derrière moi pour redonner à notre pays sa fierté d’antan. Je suis prêt à tout pour y arriver.

Répondant aux questions orales de l’honorable Moussa Diarra, à l’Assemblée nationale, le général Ibrahim Dahirou Dembelé, ministre de la Défense, a rappelé que les Forces Armées Maliennes ont besoin de 10.000 hommes et du matériel adéquat pour être à hauteur de mission sur le terrain…

Le gouvernement et moi-même ne ménagerons aucun effort pour satisfaire leur demande. Tout sera mis en œuvre pour cela. Et cela, dans les plus brefs délais.

Le ministre de la Défense et des Anciens Combattants a, aussi, annoncé que les Russes seront, bientôt, au Mali pour assister l’armée malienne ; mais dans quel domaine, selon vous ?

Des techniciens russes seront déployés, les semaines à venir, au Mali pour soutenir l’armée malienne, notamment, dans les domaines du renseignement, de la formation de nos soldats, du perfectionnement de nos pilotes et de la réparation du matériel militaire défectueux. Ce soutien de nos partenaires russes permettra à notre vaillante armée d’être plus performante sur le terrain.

Donc, les barbus et leurs alliés n’ont qu’à bien se tenir ?

Beaucoup d’entre eux risqueront de perdre leur barbe de bouc, les mois à venir. A moins, qu’ils ne se rendent, les mains en l’air. Sans crier Allah Akbar ! Pardon, sans crier gare !

Actualité oblige, Me Hassan Barry, leader de l’opposition, séjourne depuis vendredi dernier, dans les geôles de la Sécurité d’Etat (S.E) pour, dit-on, « financement du terrorisme ». Qu’en pensez-vous ?

Je ne peux rien dire, pour l’instant, dans ce dossier, jugé très sensible. Les enquêtes se poursuivent.

Selon nos informations, l’ex-patron du parti UDD aurait été dénoncé par deux présumés terroristes interpellés, non loin du grand marché de Bamako, par les forces d’intervention de la S.E…

Je connais bien tes techniques pour me tirer les vers du nez. Ne te fatigue pas, Le Mollah, je ne te dirai rien. Ni aujourd’hui, ni demain, ni après-demain. Sur ce, je te souhaite un très bon week-end.
Propos recueillis par Le Mollah Omar

Source: Canard Déchaîné

 

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