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IBK à Koulouba : Quand le charisme seul ne suffit pas

Bientôt, les Maliens auront une nouvelle fois, rendez-vous avec les urnes. Après l’euphorie de l’élection d’Ibrahim Boubacar Keita, par ce qu’on peut qualifier de plébiscite, l’heure du bilan approche. Et il est loin d’être reluisant. Celui qui aura fait voter pour lui, jeunes et vieux de tous bords, aura montré, fort malheureusement, ses limites. Désormais, beaucoup analysent en gardant la tête froide. Et comprennent que le charisme seul ne suffit point pour faire un bon président.

Amateurisme, tâtonnement, manque d’autorité. Voilà en quelques mots, le bilan d’Ibrahim Boubacar Keita, à la tête du Mali. Pourtant, au lendemain de son élection, les Maliens chantaient en chœur l’hymne de l’espoir d’un Mali nouveau, tellement, IBK par son verbe éloquent et sa gestuelle empreinte de passion avaient conquis le pays. Hélas ! Alors que l’heure du bilan approche à grands pas, la gouvernance d’IBK n’a point été à la hauteur des souhaits exprimés. Voyons cela, en quelques points.

Faire le point après la crise multidimensionnelle

Après avoir frôlé le pire en 2012, il était évident qu’il fallait s’assoir autour d’une table pour faire le point, et de poser la question du comment est-on tombé si bas, avec la perte des 2/3 du territoire national et la dégradation de l’appareil étatique. Les nouvelles autorités en place auraient dû le faire en premier lieu, de concert avec les forces vives de la Nation, un peu selon le modèle de la conférence nationale de 1991. Cela aurait permis de dégager les axes prioritaires de la gouvernance des prochaines années en fixant un cap à suivre. IBK n’en fit rien. Et beaucoup de Maliens accusent encore la fatalité de la grave crise qui a frappé le pays. L’application très laborieuse de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation en est l’exemple patent.

La révision constitutionnelle

Au moment même de leur installation, les nouvelles autorités avaient connaissance de la nécessité de réviser la loi fondamentale du pays, d’abord parce que l’accord pour la paix et la réconciliation l’exigeait, et parce que, en de multiples points, la constitution du 25 février 1992, est devenue obsolète. L’Administration IBK ne commença les travaux de la révision que pratiquement lors de la dernière année de son mandat présidentiel. Or, puisque c’est un travail de longue haleine, et également pour obtenir l’adhésion populaire pour le projet, il faut commencer le travail dès les premières heures du mandat. Généralement, lors de la dernière année d’un mandat présidentiel, les frustrations çà et là, empêchent un consensus autour de beaucoup de projets gouvernementaux. Aussi, IBK ne devait-il pas se rappeler de la leçon qu’avait tirée le président Alpha Oumar Konaré lorsqu’il avait décidé de retirer le projet de révision constitutionnelle ? Selon AOK, il ne faut pas réviser une constitution à la fin d’un mandat. IBK mieux que quiconque aurait dû le savoir. Que de ressources financières gâchées !

Opération déguerpissement

Censée permettre l’aération des principales artères de la capitale, l’ « opération Ami Kane », a été un échec total. Dans sa forme, elle était pourtant salutaire. Mais, avant de détruire et de dégager, il fallait mettre en place un dispositif permettant de pérenniser l’opération. Aujourd’hui, les commerces informelles « victimes » de bulldozer sont revenues s’installer dans les endroits d’où elles avaient été chassées. A quoi aura donc servi tout ce remue-ménage ? Pas à grand-chose. Sauf que la ville de Bamako a affiché un visage assez luisant le temps du sommet Afrique-France.

Lutte contre la corruption

IBK avait déclaré l’année 2014 comme celle de la lutte contre la corruption. Aussitôt déclarée que les scandales de malversations financières éclatent. L’achat de l’avion présidentiel aurait coûté 17 milliards de F CFA selon le président IBK. Le Premier ministre d’alors, Moussa Mara, lui, déclarait la somme de 20 milliards. Qui a donc dit la vérité ? Autre scandale, la surfacturation d’équipements militaires de l’Armée malienne. La Cour suprême du Mali a condamné l’Etat a payé la modique somme de 25 milliards de F CFA à la société GUO-Star qui lui a fourni les équipements. L’affaire des engrais frelatés a également défrayé la chronique alors que Bocary Tréta était ministre du Développement rural. Un scandale qui s’était chiffré à plus de 60 milliards de F CFA.

L’image d’un IBK autoritaire et ferme d’avant son investiture a fortement été atteinte. Toutefois, il conserve toujours son charisme inné. Mais, ce don sera-t-il suffisant dans six mois ? Les armes se fourbissent déjà dans les états-majors des partis politiques.

Ahmed M. Thiam

Source: infosepte

 

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