Tout le monde compte sur la reprise de l’usine de l’Huilerie cotonnière du Mali (HUICOMA). C’est ainsi que l’on comprend les démarches entreprises ces derniers jours pour relancer la fameuse usine de l’HUICOMA à Koulikoro, un patrimoine industriel tombé en désuétude malgré la demande de ses produits sur le marché local.
Le Premier ministre, Dr. Choguel Kokalla Maïga a reçu, vendredi 9 juillet 2021, Aliou Tomota, Président directeur général du groupe Tomota. Au menu des échanges entre les deux personnalités : les voies et moyens pour relancer l’HUICOMA. Choguel a rappelé à son interlocuteur la place qu’occupe HUICOMA dans la vie économique et sociale du pays.
Pour le Président du groupe Tomota, la relance de cette unité industrielle est un impératif aujourd’hui. Il a même déclaré qu’un « pays sans industrie est la pire chose qui puisse arriver à un Etat ». Mais beaucoup en veulent à Tomota d’avoir laissé tomber une usine qui a tout pour réussir, en mettant au chômage des milliers de travailleurs sans droits de licenciement.
A Koulikoro plus rien ne reste de la réputation de la cité industrielle par excellence qu’était la ville. La localité ne dispose pas d’autres ressources économiques importantes. Tout le dynamisme de la capitale régionale était essentiellement rattaché à l’unité industrielle de l’Huicoma. Plus de10 ans après la privatisation de cette industrie, l’économie a été entièrement asphyxiée et la vie sociale s’est effondrée.
Selon les anciens employés, ce n’est pas en fuyant ses responsabilités qu’on résout un problème. Quand il y a des problèmes de ce genre, il doit s’impliquer, le gouvernement doit s’impliquer. Pendant longtemps, on a dénoncé le non-respect des engagements du gouvernement pour la mise en place d’un plan sociale issu du licenciement des travailleurs qui a entraîné cette situation dégradante.
Les habitants de la ville ont beaucoup souffert de la fermeture de l’usine qui traitait des graines de coton. Leurs revenus ont baissé, la majeure partie des leaders ont été emprisonnés au vu et au su de tout le monde, parce que Tomota était intouchable et faisait ce qu’il voulait. En clair, la fermeture de cette usine a eu des conséquences sociales et économiques pour les anciens travailleurs et la population en général.
La mairie aussi a souffert des conséquences de la fermeture de l’HUICOMA avec des effets dévastateurs sur les recettes et la masse salariale de ses travailleurs. La mairie avait une patente de plus de 60 millions par an que l’HUICOMA payait. Une manne financière de 90 millions était injectée dans l’économie locale. L’entreprise seule employait plus de 600 personnes de la population de Koulikoro. C’est dire que Aliou Tomota est assis sur les ruines d’un joyau industriel que le gouvernement veut relancer.
Dougoufana Kéita
Source : La Sirène