C’est un bras de fer à l’issue imprévisible qui s’est engagé entre la nouvelle direction de l’Hôtel de l’Amitié de Bamako et les travailleurs licenciés.
A peine installée, la nouvelle direction de l’Hôtel de l’Amitié a procédé au licenciement de 102 employés, le 1er avril 2020. Liés à l’hôtel par des contrats de travail à durée déterminée pour d’aucuns et indéterminé pour d’autres, 102 travailleurs de l’hôtel ont été mis au chômage partiel de trois mois.
Le hic est qu’il reste sans salaire, ni indemnités en cette période de crise sanitaire de Covid-19 et sous le regard coupable de Oumar Da Cissé, chef de personnel, de Moussa Traoré, le directeur d’exploitation et du DAF Ansar Adjaratou Wallet. Dans les locaux de la Bourse du Travail, le 15 avril, une vingtaine d’employés licenciés ont animé une conférence de presse pour dénoncer leur licenciement qu’ils jugent abusif. «Nous avons été expulsés de force et mis à la porte par les forces de l’ordre sur instructions de l’administration sans préavis », a indiqué Mohamed Lamine Sissoko, avant de déplorer qu’ils ne percevront pas de salaire pendant cette période. «Nous sommes des pères et mères de famille. Nous leur avons proposé une manière d’alterner, autrement dit, de permettre à tous les employés de faire la rotation. Chose que l’actuelle direction de l’hôtel a refusée », a-t-il souligné.
Ils sont nombreux à juger d’anormale la décision du groupe tunisien Granada et qui qualifient sa démarche de licenciement définitif qui ne dit pas son nom.
Et, aux yeux de Mariam Dembélé, la démarche de la direction de l’hôtel viole manifestement les lois de la République. « Cela fait sept ans que les catégories de nombreux employés ont changé et les salaires n’ont jamais évolué», a-t-elle relevé en mentionnant que le problème n’a pas commencé en cette période de la pandémie de Covid-19. En effet, selon elle, dès son installation, la nouvelle direction du groupe Granada leur a fait savoir qu’ils vont mettre plusieurs personnes au chômage technique non payé. Et d’indiquer que les employés licenciés ne demandent à la direction de l’hôtel qu’un document qui prouve qu’ils pourront reprendre le travail après ces trois prochains mois.
Quant à Bakary Coulibaly, il dit avoir contacté le secrétaire général de l’Untm, Yacouba Katilé sur le sujet, et que ce dernier se serait même engagé à résoudre le problème par les voies syndicales
Amidou KEITA
Le Témoin