La 14ème session du Conseil d’administration de l’hôpital Sominé Dolo de Mopti, consciente des besoins d’extension de l’établissement, a donné son accord pour les activités programmées et le budget y afférant

L’hôpital Sominé Dolo de Mopti, dans son rôle d’établissement référence et à l’instar d’autres structures hospitalières nationales, ne fait pas exception à la croissance exponentielle de la fréquentation, surtout en cette période d’hivernage. Une situation qui renvoie toujours à l’équation des besoins nouveaux, en termes d’amélioration du plateau technique et des infrastructures, dans les structures de santé.

La structure régionale a un besoin criard d’infrastructures dont une unité de dialyse, et d’autres spécialités pour soulager les populations dans le traitement de certaines pathologies comme la drépanocytose

Un an après son ouverture en octobre 2012 avec des équipements unitaires, l’établissement a acquis un scanner le plaçant en tête de peloton des hôpitaux au niveau régional. En plus de l’apport de l’Etat, l’hôpital a recruté, sur fonds propres, des spécialistes dont un radiologue, un traumatologue, un gynécologue, un cardiologue et des médecins généralistes pour gérer au mieux le flux de la demande de services qui a augmenté.

Avec une capacité d’accueil de 122 lits, en termes d’hospitalisation, l’établissement a effectué en 2015 environ 28.538 consultations, 6.293 admissions soit 127,18%. Pour les examens de laboratoire, les prévisions ont été largement dépassées avec un taux de 127%. L’hôpital a atteint 114% des prévisions d’accouchement. Concernant l’imagerie médicale, 640 actes ont été réalisés.

Si l’hygiène et la salubrité posent problèmes au niveau de nombres de nos structures socio-sanitaires, l’hôpital Sominé Dolo tire son épingle du jeu, avec deux passages au quotidien du Groupement d’intérêt économique (GIE), en charge de l’entretien, sous l’œil vigilant des services de surveillance.

En face de ces performances, se dressent les défis de l’insuffisance d’espace d’accueil des patients et accompagnants et de la disponibilité de l’électricité, entre autres. A en croire le directeur général de l’hôpital, le médecin colonel-major, Boucary Diallo, la plus grande contrainte de la structure hospitalière est le problème d’électricité. « L’hôpital est sur une ligne publique, en plus des délestages intempestifs, à chaque fois que la société Energie du Mali a une intervention sur la ligne, la fourniture du courant est interrompue. A chaque coupure de plus de trois heures, l’hôpital consomme 400 litres de gazole », a dit le médecin militaire. « C’est à cause des coupures intempestives d’électricité que les deux appareils de l’imagerie médicales ont tombés en panne, pénalisant les usagers », s‘est plaint le preticien.

Au regard de l’affluence, l’hôpital aurait-elle atteint sa vitesse de croisière ? Le médecin colonel-major, Boucary Diallo explique : « Un hôpital a une longue durée de vie. S’il n’est pas spécifiquement orienté sur une pathologie spéciale, on peut toujours faire venir des spécialités et développé des activités qui manquent aux populations en matière de prestation ».

Selon lui, la région, fait face à cette fréquentation croissante, en raison de sa position géographique de tampon entre le Septentrion et le Sud et du démarrage de la référence des malades de la Région de Tombouctou, à travers l’Ong Médecins sans frontière (MSF), ceux de Gao et des centres de santé de référence des 8 cercles de Mopti qui constituent les 30% des hospitalisations.

Cependant, l’hôpital Sominé Dolo n’en a pas moins des perspectives radieuses, notamment avec la création d’une unité de prise en charge de la drépanocytose, une banque de sang avec ses composantes et sa nouvelle unité de dialyse. « Il est heureux de constater que ces doléances ont été prises en charge dans le cadre de la 2ème phase du Programme d’appui au développement sanitaire et social de la 5ème région (PADSS) dont la première phase a construit l’hôpital », s’est réjoui son directeur général.

Ce programme, à travers « Expertise France », s’engage également à appuyer l’hôpital par rapport à la santé de la reproduction, l’informatisation, la maintenance et le renforcement de capacités des ressources humaines.  Ces activités exigent un agrandissement de l’établissement, avec la réalisation de nouveau bloc d’hospitalisation, pour passer de 122 à 450 lits, le renforcement du plateau technique et des ressources humaines. L’activité phare attendue, par l’hôpital Sominé Dolo, est la prise en charge des insuffisants rénaux, pour laquelle la seule structure existante est au Point G à Bamako et dont l’accès est un parcours du combattant pour des malades chroniques, économiquement vulnérables.

Avec ce dispositif, qui, une fois réalisé, permettra de prendre en charge plus de 90% des préoccupations sanitaires des populations du nord et du centre de notre pays, le ministère de la Santé est en passe d’ériger l’Hôpital Sominé Dolo, structure sanitaire publique à vocation générale, en un hôpital de 3ème référence.

Du côté des accompagnants, c’est la joie d’un bon accueil dans un environnement assaini qui est lisible sur les visages. Cependant, Moussa Karembé, la quarantaine entamée, accompagnant son grand frère malade, « déplore l’absence de cadre approprié pour les accompagnants qui, même en cas de pluie, n’ont que les vérandas pour s’abriter ».

Le président du conseil d’administration, Macky Cissé, par ailleurs président du Conseil régional de Mopti, pour sa part, a remercié les pouvoirs publics pour cet apport « conséquent au bonheur des populations ». « Le développement de la Région est notre raison d’être et nous ne ménagerons aucun effort à cet effet. Le Conseil régional et ses partenaires sont résolument engagés, aux cotés du gouvernement, pour l’atteinte de l’objectif d’élire l’hôpital Sominé Dolo en un hôpital de 3ème référence », a-t-il dit.

Il a remercié et félicité la direction de l’hôpital et le personnel pour les prouesses techniques et les efforts abattus.

D. Coulibaly
AMAP-MOPTI

Source : L’ Essor