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Hôpital Fousseyni Daou de Kayes : Quand le covid-19 réveille les vieux démons

Le syndicat de l’établissement sanitaire n’en est pas à sa première poussée de fièvre. En 2018, il avait organisé une manifestatoin pour réclamer de meilleures conditions de travail.

 

S’agit-il d’un règlement de comptes ou d’une simple coïncidence ? La pandémie du Covid-19 a plongé l’Hôpital Fousseyni Daou de Kayes dans une crise sans précédent. Les problèmes liés à la gestion de la pandémie dans cet établissement hospitalier ne fait que réveiller les vieux démons, renvoyant les observateurs au malaise qui rongeait l’hôpital, il y a deux ans.
La crise a pris de l’ampleur lorsque Dr Guéladio Traoré, secrétaire général du comité syndical de cet hôpital régional, a fait des révélations troublantes sur les ondes de la radio Kayira de Kayes la semaine dernière. Mais, en écoutant l’élément sur Facebook, on se rend compte qu’il s’agit d’un entretien que cet agent de santé a accordé à l’un des correspondants de la VOA (Voix de l’Amérique) basé à Kayes et qui travaille pour une autre radio de la Cité des rails.

Dans son interview, Dr Guéladio Traoré a soutenu que l’État n’apportait aucune assistance à son établissement sanitaire pour la prise en charge des malades du coronavirus. Puis, il a dénoncé vivement les «mauvaises» conditions de travail du personnel de cet hôpital.
La nouvelle s’est aussitôt répandue dans la ville comme une traînée de poudre, suscitant l’indignation chez certains mouvements régionaux et locaux de la société civile. La crise a atteint son paroxysme lundi, lorsque les sympathisants du médecin se sont rendus à l’Hôpital Fousseyni Daou pour soutenir le syndicat qui avait mobilisé ses troupes afin de réclamer de meilleures conditions de travail.
Il faut signaler que l’Hôpital Fousseyni Daou n’est pas à son premier remue-ménage. Rappelons qu’en 2018, les travailleurs de cet hôpital avaient répondu favorablement à l’appel de leur syndicat pour observer un sit-in afin de dénoncer la gestion de l’établissement hospitalier, marquée par une crise de confiance entre l’administration et le personnel.

Dans sa lettre adressée le 21 février 2018 au directeur général, le syndicat a, d’après son secrétaire général Guéladio Traoré, lancé un cri de cœur et fait l’état des lieux des services. À l’époque (2017-2018), il a relevé des problèmes liés à l’insuffisance des salles de garde confortables au niveau des services et des unités. À ces difficultés, s’ajoutait l’insuffisance de réfrigérateurs et de consommables (gangs, savon, eau de Javel, grésil, mouchoirs).
À l’époque, nous avions approché le responsable syndical, qui a confirmé que le directeur général leur avait offert 5 cartons de gants, alors que le besoin exprimé était de 810 cartons. Depuis janvier 2018, notre interlocuteur assurait que le laboratoire d’analyses biomédicales de l’Hôpital régional Fousseyni Daou assurait le minimum d’activités avant qu’il ne soit incendié l’année suivante.
Le secrétaire général du comité syndical a aussi évoqué le problème de formation. «Je suis anesthésiste. J’ai besoin d’une formation d’un mois et non d’un séminaire ou d’un congrès de trois jours», avait-il souligné à l’époque. D’autres doléances portaient aussi sur l’augmentation des primes à hauteur de 200% (4.000 Fcfa, 3.500 Fcfa, 3.000 Fcfa et 2.500 Fcfa, selon les catégories) à compter du 1er avril 2018, tout en demandant l’équipement des différents services.

Constatant le blocage des négociations, l’Union régionale de l’UNTM (Union nationale des travailleurs du Mali), dont relève le syndicat de l’hôpital, a décidé de jouer la médiation.
Selon d’autres sources qui ont préféré garder l’anonymat, le directeur général aurait voulu opter pour la rigueur et la moralisation dans la gestion, d’où la colère des syndicalistes.
Il aurait, selon ces sources, moralisé la gestion des tickets d’entrée et fait des efforts pour équiper l’hôpital et le rendre plus performant. Il aurait aussi pris une mesure qui consiste à récompenser les agents qui font plus de consultations à l’hôpital.

Car, certains patients seraient orientés vers les cliniques par des médecins après les premières consultations. Et puis, certaines analyses se font uniquement dans les cliniques privées, ce qui est souvent difficile à supporter financièrement par certains clients.
Par ailleurs, les usagers de l’hôpital attendent avec impatience l’installation du scanner dont le bâtiment est en chantier. «Il y a un manque de communication. D’où la nécessité de négociations. Pour nous, le préavis n’est pas forcément une grève, c’est une stratégie d’ouverture de négociations. Nous devons être prudents et adopter une démarche pédagogique. Le syndicat a été mal compris par les gens qui ignorent que le mouvement va dans leur intérêt», avait expliqué à l’époque Abdoulaye Coulibaly, président de l’Union régionale de l’UNTM.

Bandé Moussa
SISSOKO
Amap-Kayes

Source : L’ESSOR

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