Honte à toi si à l’heure où la nation est plus que jamais menacée dans son existence; à l’heure où la nature offre au peuple l’unique “chance”
de projeter son aura au-delà de nos frontières ou de périr, tu ne penses encore qu’à ta petite personne qui de toute façon disparaîtra si l’Etat venait à mourir;
Honte à toi qui, à l’heure de la refondation de l’Etat, de la reconstruction de toute chose utile, instant fugace, passager, mais éternel, préfères te perdre encore dans les petits calculs politiciens, incapable de lever le regard au-dessus du ventre et du bas ventre;
Honte à toi Tonton, qui, depuis mathusalem vis accroché à l’épuisable mamelle de l’Etat, devenu grand-père, tu estimes toujours être indispensable sans pouvoir présenter aucun noble bilan au peuple ;
Honte à toi jeune parasite, arriviste incapable de toute vie autonome, qui, le jour prêches l’alternance générationnelle, mais qui, la nuit venue, dînes à la table des vieux politicards;
Honte à toi jeune incapable sans parcours professionnel aucun, dont la seule “compétence” est la JEUNESSE, toi qui ne comptes que sur la mort politique des vieux rentiers de l’Etat – somme toute nuisibles il est vrai- pour te construire au détriment de l’Etat, vile race de jeunes!
Honte à toi qui applaudis chaque régime et qui, à la façon d’une femme infidèle, promets de mourir pour ou avec le Prince du jour, mais qui, tel Judas, n’hésites pas à le renier avant le chant du coq pour te jeter dans les bras du nouveau Maître;
Honte à toi qui vois en ta patrie un simple dortoir, ne te sentant au sommet de ta fierté que lorsque tu reviens des pays plus développés que le tien pour ensuite exagérer leur grandeur ; et cela te donne l’illusion d’être supérieur “aux tiens” ;
Honte à toi qui ne te sens pas offensé quand ta patrie est heurtée dans son amour propre, homme sans son âme intérieure qui, pire que Néron, chantes et danses quand le peuple se meurt ;
Honte à toi Homme sans cœur qui n’est point habité par l’orgueil national, homme qu’aucune Nation digne ne mérite d’avoir pour fils !
Périssent les apatrides, Périssent les renégats, Périssent les “sans cœur” Périssent, Périssent, Périssent!
COECRIT PAR MASTER SOUMY ET MAITRE ZANA KONE
Source: Journal le Pays-Mali