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Honorable Haïdara Aïssata Cissé dite Chato : «Il faut que Sarkozy s’explique devant la CPI pour tout le désordre qu’il a créé dans le Sahel»

Dimanche dernier, Haïdara Aïssata Cissé dite Chato, députée élue à Bourem, dans la région de Gao, et Présidente du Caucus des Femmes Parlementaires de l’Afrique était l’une des invités de l’émission «Actu-Hebdo» de l’ORTM, présentée par notre confrère Ibrahim Diombélé. L’ex-candidate à l’élection présidentielle de 2013 était venue expliquer les grandes décisions prises à l’issue de la 10ème conférence du Caucus des Femmes Parlementaires de l’Afrique, tenue à Johannesburg, en Afrique du Sud, au siège du parlement panafricain.

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Cette conférence portait sur le rôle des parlementaires dans la promotion des instruments internationaux et régionaux relatifs aux  droits des femmes en général et des filles en particulier. A cette occasion, Chato a mis l’accent sur l’implication des femmes dans la gestion des conflits et la solidarité entre les Etats  africains dans la lutte contre l’insécurité.

A la question de savoir ce que c’est le Caucus des Femmes Parlementaires de l’Afrique, Haïdara Aïssata Cissé a répondu que cette organisation réunit les parlementaires des 55 pays d’Afrique y compris le Maroc qui vient de signer son retour à l’Union africaine. Selon elle, au sein du Caucus, il y a  des sous-régions, dont celle de l’Afrique de l’Ouest qui a proposé sa candidature à la présidence de la structure pour un mandat de 5 ans. «Au niveau du parlement africain, nous défendons le droit des femmes, même au travail, en cas de vote, en cas d’élection. Tout ça pour qu’elles soient plus représentées», a laissé entendre Chato.

Parlant de ses chantiers à la tête de l’institution, la désormais Présidente du Caucus des Femmes parlementaires du G5 Sahel a indiqué des actions prioritaires favorisant la promotion des femmes et d’autres initiatives relatives seront mises en œuvre au profit de l’Afrique. De son constat, l’Afrique subit des ingérences extérieures malgré son indépendance. A titre d’exemple, elle a fustigé la décision de l’Administration Trump contre la République sœur du Tchad qui mène un combat sans merci contre le terrorisme en Afrique. Selon elle, le Tchad est victime d’injustice. «Désormais, on fera en sorte que l’Afrique soit respectée», a-t-elle confessé. Selon elle, il faut que l’Afrique retrouve sa dignité d’antan. Aujourd’hui, « ça va dans tous les sens », a-t-elle fustigé.

La Présidente du Caucus des Femmes parlementaires de l’Afrique a déploré la non application des lois portant protection des filles et femmes. Pour y parvenir, l’arme des parlementaires réside dans la sensibilisation, l’information et la formation, en collaboration avec la société civile. «La force ne règle rien», rappelle Chato.

S’agissant du volet sécurité au Mali et en Afrique, l’élue de Bourem a d’abord félicité le Président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta, pour tous ses efforts extraordinaires pour l’éradication du terrorisme dans le Sahel. A cet effet, elle a indiqué que les femmes parlementaires ont leur rôle à jouer dans la cohésion sociale. Avant de laisser entendre: «Sans paix, il n’y a rien. On parle beaucoup, mais on agit moins. C’est cela le problème. Les femmes doivent être davantage impliquées dans la prévention et la gestion des conflits. A défaut, elles vont s’autosaisir», a-t-elle interpellé.

Au chapitre des résultats de la conférence de Johannesburg, Chato a précisé que les hommes ont adhéré à toutes les décisions prises à l’issue des débats. A ceci s’ajoute la demande de la levée des sanctions américaines contre le Tchad. A l’entendre, des résolutions ont été prises par rapport au problème de visa de la  Guinée et la situation sécuritaire de la République Démocratique du Congo (RDC). «Les problèmes africains doivent  être gérés d’abord par les Africains. L’Union africaine doit se battre pour que l’Afrique puisse aller de l’avant», a poursuivi Aïssata Cissé, selon qui, la CPI doit  changer sa façon de gérer les choses concernant le continent africain. Aux dires de Chato, la Cour pénal internationale n’est pas là que pour les Africains; elle est aussi là pour les Européens. «Il faut que Sarkozy s’explique devant la CPI pour tout le désordre qu’il a causé dans le Sahel. En Irak, il y a aussi le problème de Georges Bush. «A un moment donné, il faut que la CPI fasse son travail», a déclaré la Présidente. Et l’élue d’ajouter : «nous sommes des parlementaires, la voix du peuple, et à ce titre, nous pouvons dire et faire des choses que les chefs d’Etats ne peuvent pas». Chato a lancé un appel aux  Africains pour une solidarité face à la crise sécuritaire. Mme Haïdara a fait savoir que les Maliens doivent se retrouver et comprendre que personne ne viendra construire leur pays à leur place. Selon elle, avant la MINUSMA et Barkhane, il faudra d’abord que nous comptions sur nos propres forces afin de prouver au monde que nous sommes un peuple fort.

Rassemblés par Jean Goïta

La Lettre du Peuple

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