C’est bien, l’honorable Amadou Thiam en personne que nous avons rencontré à l’Assemblée Nationale dans son bureau de deuxième vice-président, le mercredi 26 février 2014. Très relaxé, il a accepté de nous parler de tout, car pas de tabou quand il s’agit du redressement du Mali. De sa formation, sa vie privée, à sa profession en passant par son aventure politique, tout se partage. Et l’avenir, développement durable, du Mali passera nécessairement par certains axes. Voici ce qu’il pense.
Le Pays : Bonjour Honorable. Pouvez-vous vous présenter à notre journal ?
Amadou Thiam : C’est Honorable Amadou Thiam, député élu en Commune V sous les couleurs de l’ADP-Maliba, deuxième vice-président de l’Assemblée Nationale
Le Pays : Votre parcours ou biographie, en un mot ?
H.A.T : je suis gestionnaire de formation, communicant de profession et aujourd’hui homme politique.
Le Pays : Etes-vous mariez ? Si oui, depuis quand ?
H.A.T : je suis marié depuis 2009 et père de deux enfants.
Le Pays : Quels sont vos secteurs d’intervention avant l’hémicycle ?
H.A.T : Avant l’hémicycle j’ai surtout été dans le privé, notamment le secteur minier et particulièrement dans le domaine de la communication. Nous avons eu à conseiller le gouvernement malien notamment le ministère des mines par rapport à sa politique de diversification du secteur minier. Et ainsi, nous avons eu à travailler avec des pays de la sous-région comme la Guinée, le Sénégal, la Mauritanie. Nous avons eu à faire beaucoup de consultations, dans le même domaine minier. Nous avons favorisé des rencontres entre des investisseurs potentiels de ces différents gouvernements. Nous avons eu aussi à travailler avec beaucoup d’agences de presse : AFP, la BBC et tant d’autres.
Le Pays : Quelles sont les motivations qui vous ont dirigées vers la scène politique ?
H.A.T : Je suis membre fondateur du parti ADP-Maliba. C’est un parti qui a été créé au lendemain du 22 mars, le coup d’Etat du 22 mars. Les évènements qui sont survenus avant le coup d’Etat et le coup d’Etat, nous-même, nous nous sommes posé beaucoup de questions par rapport à l’existence, la gestion du Mali pendant les 20 dernières années. Et je pense que ça n’a laissé aucun malien perplexe et c’est ce qui nous a amené à créer le parti ADP-Maliba. Un parti du renouveau. Un Parti de rupture, supposé vraiment, avec l’ancienne classe politique, mais dans le souci d’un rassemblement.
Nous avons été appelés à participer déjà aux élections présidentielles en soutenant le président IBK. Pour nous, il était le seul parmi ceux qui avaient personnellement dirigé ce pays qui avait la crédibilité, qui avait la légitimité pour pouvoir diriger encore le pays afin de résoudre ce conflit qui faisait souffrir le pays, surtout en sa partie nord. Donc aujourd’hui, nous voulons toujours ce renouveau et c’est ce qui nous a poussés à prendre part aux élections législatives, à présenter des candidats qui incarnaient le changement tant attendu.
Le Pays : vos victoires, élu député et ensuite deuxième vice-président, vous les devez à qui ?
H.A.T : Bon, je le dois au peuple malien en général et c’est aussi le peuple malien qui a compris d’abord qu’il fallait un changement, il fallait impliquer la jeunesse. C’est ce qui m’a valu mon siège en tant que député à l’assemblée nationale, élu en commune V. ça c’est dû quelque part à une prise de conscience de la population malienne qui a voulu un changement, qui a voulu que les jeunes et les femmes s’impliquent davantage, qu’ils soient dans les instances de prise de pouvoir au niveau national. Je le dois aussi à toutes les couches de la jeunesse qui se sont battues pour que je sois à l’hémicycle, aussi à toutes les couches religieuses qui ont vu en moi quelque part une certaines moralité qui les a beaucoup intéressée et ils se sont battus pour cet idéal.
Mon poste de deuxième vice-président, je le dois beaucoup à mes collègues députés qui ont porté leur confiance en moi, à ma modeste personne. Parce que c’était l’APM, et l’APM c’est un groupe de 27 députés. Si on me met à la deuxième vice-présidence, c’est parce que ce groupe a accepté pour que je sois là. Donc je dois à ce groupe APM. Je dois aussi à l’ensemble des députés de l’Assemblée Nationale qui ont décidé à ce que cette décision de l’APM soit validée.
Le Pays : Quelles sont vos visions pour l’avenir en tant qu’homme politique, mais aussi en tant que jeune ?
H.A.T : Je pense qu’aujourd’hui, nous sommes une assemblée post-crise. Notre vision déjà c’est la réconciliation nationale. Il faut que ce pays se réconcilie avec lui-même, il faut que ses fils et filles se réconcilient, il faut qu’il ait une paix qui s’installe et qui est essentielle à tout développement durable. Donc c’est déjà la réconciliation et ensuite le développement durable qui ne peut aussi se faire tant qu’il n’y ait pas une certaine décision. Il faut qu’il y ait la lutte contre la corruption, il faut qu’il y ait une prise de conscience au niveau national par rapport à la gestion des deniers publics, il faut qu’il y ait un certain degré de visibilité et de lisibilité dans les actions entreprises par le gouvernement à tous les niveaux.
Le Pays : Quel message lancez-vous à l’endroit du peuple malien et singulièrement à l’endroit de la jeunesse ?
H.A.T : C’est un message de remerciement. Je remercie mes concitoyens pour leur sagesse, pour leur sens de patriotisme. Parce qu’il est vrai que c’est avec l’accord et l’indulgence de tous que nous sommes très rapidement sortis de cette crise, qui nous a permis d’organiser les élections présidentielles réussies , des élections législatives réussies et qui nous ont amené à amorcer vraiment des négociations qui vont aboutir à une paix durable et qui vont ensuite créer les fondations, les bases pour un développement durable.
Boubacar Yalkoué
Source: Le Pays
