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Histoire :… d’un chien

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Jamal est un commerçant malien d’origine libanaise domicilié à Quinzambougou. Célibataire sans enfants, dans son immense villa il a toujours été en compagnie d’un effroyable animal : un gros chien de la taille d’un veau qui ressemble beaucoup plus à une Hyène. A cause de la férocité de l’animal qui dévore quotidiennement 15 kg de « falaka » (résidus de carcasses de bœufs), son maître le tient toujours attaché dans la cour de sa maison pendant ses absences. La seule vue de l’animal suffisait en effet, à faire changer d’avis aux éventuels voleurs. Mais il y a quelques semaines, pendant que son maître se reposait dans le salon, l’animal est arrivé à briser la chaîne qui l’attachait et à s’introduire dans la maison. Voilà qui pouvait paraître normal, mais bizarrement, le gros chien était allé droit vers Jamal, ouvrait la gueule et menaçait de le «diviser en morceaux». Notre commerçant a usé de tous les mots affectifs pour calmer l’animal, mais celui-ci semblait décidé à «manger» son maître. Comprenant le danger, Jamal fit un bond « de Kangourou » et se projeta dehors, par la fenêtre. Du coup, l’animal se mit à mordre et à tout casser dans le salon. Jamal en profita pour boucler (du dehors) portes et fenêtres du salon tenu en otage par le gros chien dévastateur. Pendant deux jours, le pauvre Jamal n’avait plus accès à son salon à cause de l’animal fou, qui y était enfermé.

Notre commerçant passait ses nuits dehors dans un petit magasin. N’en pouvant plus, il confia son malheur à un voisin et sollicita son aide afin de se débarrasser de son gros chien. C’est alors que le voisin fit venir le 11 mars dernier au domicile de Jamal, un vieil homme accompagné d’un autre. Les deux hommes ont donné la ferme assurance au commerçant, qu’ils le débarrasseront cette nuit, de l’animal. Pour le travail, ils ne réclament point d’argent. Le chien étant suffisamment gros et gras pour remplir deux respectables marmites.

17 heures en ce mardi 11 mars 2015. Jamal s’impatientait de voir arriver les deux hommes qui devaient mettre fin à son calvaire. Mais ce ne fut que vers 21 heures que les deux hommes ont franchi la porte du commerçant. Discrétion oblige. Les deux amateurs de viande canine ont apporté sur les lieux couteaux, coupe-coupes et sacs. Le matériel n’était pas destiné à capturer l’animal ou à l’abattre, mais plutôt, pour le «travailler» et le partager après l’avoir mis à mort à coups de bâton et de gourdins. Fièrement, après avoir mis de côté leurs instruments, les deux hommes, armés de bâton et de gourdin, ordonnèrent à Jamal. d’ouvrir la porte du salon. Notre commerçant trouva plutôt sage de leur remettre la clé, avant de s’éloigner.

On passa alors à l’action. Consigne de guerre, le plus âgé des deux amateurs de viande canine, ordonna à son compagnon de rester à la porte du salon et d’abattre l’animal, à l’aide du gourdin dès que ce dernier tenterait de s’échapper. Lui-même le Vieux, s’introduit dans le salon, guidé par les grognements du chien révolté. Notre héros s’en approcha. A la vue, de la taille extraordinaire du chien, le vieil audacieux prit ses jambes au cou… en oubliant la consigne. Alors de toutes ses forces, son compagnon l’abattit à la porte avant de se rendre compte qu’il s’était trompé de cible. Trop tard ! Et l’animal libéré se jeta sur l’homme qui tenait encore, ahuri son gourdin. La bête le mordra au cou et à la hanche avant de le laisser évanoui et de s’enfuir. Quant à notre commerçant, il avait eu le temps de grimper jusqu’à la cime d’un de ses manguiers. Il n’en descendit que pour constater les dégâts. Pendant ce temps, le gros chien avait disparu dans la nature. A présent, il faut s’occuper des deux chasseurs «chassés». Les deux hommes ont été admis dans une clinique aux frais du commerçant. Ils ont regagné leur domicile 2 jours après. Sans viande de chien, mais avec la vie sauve. Quant à Jamal qui redoute encore un probable retour du méchant chien à la maison, il aurait changé de domicile… et de quartier. Pour rien. La grosse bête aurait été découverte quelques jours plus tard… morte, au bord du fleuve.

Boubacar Sankaré

source : Le 26 Mars

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