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Héritage :Dans les méandres de la dévolution successorale

«Pour ce qui concerne vos enfants, voici ce que le Seigneur vous enjoint : au fils, une part équivalente à celle de deux filles». (4-11) Extrait de son contexte, ce passage des Révélations coraniques aura suscité de multiples commentaires dans bien de milieux et entrainé des débats animés entre défenseurs de diverses causes liées à l’existence de l’être humain ici-bas.

La disparition d’un parent est en soi un événement des plus douloureux et lorsque pour ses proches, se greffent à cette peine les préoccupations liées à la gestion des biens matériels qu’il aura laissés, l’épreuve tourne vite au cauchemar que certains devront vivre pendant de longues années. Les enseignements de l’islam, outre le fait qu’ils indiquent à l’être humain les voies lui permettant de se rappeler et de se rapprocher de son Créateur pour bénéficier de sa miséricorde, définissent les dimensions de l’existence terrestre.

Ces principes aident les humains à vivre ensemble dans la paix, la solidarité et la coopération entre autres valeurs essentielles du monde musulman. Ces concepts enseignent également que les biens dont un homme peut jouir sur terre, sont un dépôt à lui confié par son Créateur dans sa magnanimité. Quelle que soit l’ampleur ou la modestie de ces biens, à la disparition de l’individu, ils retournent au Tout-Puissant à qu’il revient de décider de leur sort. Voilà pourquoi, selon les oulémas, la dévolution de l’héritage constitue dans l’islam un chapitre particulier.

Bien des érudits se sont exprimés sur la question. Pour l’appréhender, les exégètes estiment que «les normes d’un système d’organisation sociale se jugent en se plaçant à l’intérieur de ce système et par rapport à ses objectifs».

Ils font donc prévaloir qu’il serait non seulement injuste, mais incorrect sur le plan méthodologique, de considérer un élément hors du contexte qui lui confère son sens. Selon les oulémas, les grands principes du partage de l’héritage sont ainsi définis dans les Révélations coraniques. Offrant à l’individu la possibilité de tester dans des proportions définies, le texte sacré a ouvert l’héritage à des catégories de personnes qui en étaient écartées à l’époque de l’ignorance préislamique, et une science complexe détermine les priorités entre les héritiers.

Il est rapporté ainsi des dires du Messager (PSL) qui font de la maîtrise de ces procédures un impératif : «Vous qui portez la foi, étudiez la dévolution successorale islamique, car elle constitue votre religion et représente la moitié du savoir. Elle est aussi le premier savoir que perdra la communauté musulmane, si elle n’y prend garde».

Des règles particulières montrent ainsi des cas où les parts sont égales entre l’homme et la femme et d’autres où celle-ci reçoit plus. Les oulémas soulignent par ailleurs que tout ce que reçoit la femme, épouse, mère, fille ou sœur, lui est un bien personnel inaliénable.

à l’issue des prescriptions sur ce chapitre, il est dit notamment : «Ce sont là les lois du Seigneur. Ceux qui obéiront au Tout-Puissant et à son prophète auront accès à des jardins baignés d’eaux vives, où ils demeureront éternellement et jouiront d’une extrême félicité». (4-13). Et pour le fidèle musulman, s’écarter de ces prescriptions serait transgresser des lois divines, et s’exposer à «un châtiment avilissant».

A. K. Cissé

Source: Essor
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