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Hausse du prix du ciment: les spéculateurs démasqués

Face à une hausse injustifiée du prix du ciment, sous des prétextés fallacieux qui lui sont imputés, la société Diamond Cement Mali (DCM) a tenu hier, à son siège, un point de presse de clarification. À son niveau, le prix de la tonne de ciment reste à 87 500 FCFA à Dio et à 74 500 FCFA à Kayes. Toute augmentation de prix, aux yeux de la société, n’est que pure spéculation. Ce que confirme du reste un gros opérateur du secteur.

sacs cimenterie Diamond

Pour des raisons de transparence, le Directeur général de DCM, Kasturi SUBRAHMANYAM, a personnellement effectué le déplacement de Dio à Bamako. Il était assisté de Ibrahima DIBO, ancien président du Comité de suivi du projet de cimenterie et interface entre les autorités et la société, de même qu’entre la société et la population. Il est aussi membre du conseil d’administration de DCM.
Il est revenu à l’administrateur de donner toute l’information sur ce phénomène de spéculation à outrance sur le prix du ciment, le DG étant limité dans la langue française.
Parlant des faits, il a fait savoir qu’il lui a été rapporté qu’actuellement, dans la capitale, la tonne est vendue à 100 000 FCFA ; le sac de ciment à 5 000 FCFA. La raison invoquée par les commerçants est une hausse du prix au niveau de l’usine. Ce contre quoi s’érige en faux M. DIBO. Du reste, fait-il savoir, aucune décision d’augmentation de prix ne peut être prise de façon unilatérale par la direction de l’usine. Cela pour la bonne et la simple raison que le conseil d’administration aurait été préalablement informé. Or, a-t-il poursuivi, au sein de ce conseil siègent les représentants des actionnaires que sont l’État du Mali, les privés et WACEM, la société indienne. M. DIBO qui est également administrateur est formel : il n’y a eu aucune augmentation de prix à l’usine. Ils restent maintenus à 74 500 FCFA/tonne à Kayes et 87 500 FCFA/tonne à Dio (non loin de Kati). Ces prix, a-t-il soutenu, ont été définis de concert avec les ministères de l’Économie et des finances ; de l’Industrie et du commerce ; les directions nationales des impôts et des affaires économiques.
En ce qui est des explications, Ibrahima DIBO a fait savoir que la hausse du prix du ciment est due au fait que le Gouvernement a décidé d’appliquer strictement les normes. Ainsi désormais le pesage est effectif ; la charge à l’essieu est contrôlée et tout dépassement fait l’objet de pénalité (600 000 à 1 000 000 FCFA par camion) ; la TVA est appliquée pour tous les chargements en provenance de l’extérieur. Ce qui réduit considérablement la marge bénéficiaire d’importateurs dont les camions, à un moment donné, ne passaient même plus sur le pont-bascule, leur déclaration faisant foi. Toutes choses, a poursuivi l’administrateur, qui leur ont donné une idée lumineuse, mais très peu vertueuse, d’acheter une partie de la marchandise à Dio et d’importer l’autre partie. Le stratagème consistant et revendre les deux ciments (importé dont le prix de revient est plus élevé et national) au même prix. Ce qui donne bien sûr 100 000 FCFA/tonne à Bamako. Par voie de conséquence, il y a une augmentation du prix du ciment national. Ce qui n’est pas du tout le cas, a démontré M. DIBO.
Un importateur reconnu de la place a confirmé les dires de son prédécesseur, en ce qui est des prix d’usine, sans être pourtant présent au début du point de presse. Il y a eu une concordance parfaite des versions des deux intervenants qui atteste de la véracité de ce qu’a soutenu M. DIBO. Pour lui, vendre la tonne de ciment à 100 000 FCFA, soit 5 000 FCFA/sac, n’est que pure spéculation. La preuve, a-t-il soutenu, le sac de ciment est vendu à 5 000 FCFA à Sikasso. Joignant l’acte à la parole, il a décoché le téléphone mis sur haut-parleur pour demander le prix à un vendeur de Sikasso qui a confirmé le prix de 5 000 FCFA/sac. Selon lui, en aucun cas le sac de ciment ne devrait dépasser les 4 750 FCFA. C’est d’ailleurs ce qu’il avait constaté en faisant le tour d’un certain nombre de ponts de vente.
L’importateur trouve la vente de la tonne à 100 000 FCFA d’autant plus injustifiable que les opérateurs de Sikasso doivent payer 200 000 FCFA comme frais de transport pour un camion de 40 tonnes. Il n’est donc pas normal que ceux qui ont des charges supplémentaires (frais de transport) vendent le ciment à 100 000 FCFA/tonne et que ceux de Bamako fassent autant, s’est indigné cet importateur qui n’a pas souhaité être nommé. Il rappelle qu’avant l’arrivée de DCM, à la même période, la tonne de ciment était cédée entre 130 000 et 135 000 FCFA. Ce qui lui fait dire que nous devons la réduction du prix à cette société.
S’agissant de la question de l’emballage du ciment national qui ne serait pas de bonne qualité, notre importateur a balayé la critique d’un revers de la main. Il fait d’ailleurs savoir que DCM fait mieux que les normes prescrites au niveau communautaire en faisant des emballages en 4 plis qui sont normalement destinés à l’exportation.
Réagissant à la question de la qualité du ciment, M. DIBO a présenté un échantillon près de lui qui doit faire l’objet d’analyse dans un laboratoire. Ce qui ne l’empêche pas d’attester que le ciment national est de très bonne qualité. Il a été appuyé en cela par l’importateur qui dit avoir recueilli de nombreux témoignages dans ce sens.
Parlant des perspectives d’avenir, Ibrahima DIBO a annoncé qu’une deuxième cimenterie devra voir le jour à Béma, dans la région de Kayes. Ce qui permettrait de couvrir à 100 % les besoins nationaux. La couverture étant des 2/3. Il a indiqué que le dossier relatif à cette deuxième cimenterie est d’ailleurs très avancé. Voilà qui coupera certainement les ailes aux spéculateurs endurcis.

Par Bertin DAKOUO

 

Source: info-matin

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