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Hammadoun Amion Guindo, secrétaire general de la CSTM : «Il faudrait que nous unissons nos forces»

Dans la mouvance de la célébration du 01er mai, fête du travail, nous sommes allés à la rencontre du vieux Hammadoun Amion Guindo, secrétaire général de la Confédération Syndicale des Travailleurs du Mali. Le doyen met surtout l’accent sur l’union des forces et le dialogue social dans la gestion des conflits sociaux.

Hamadoun Amion Guindo syndicale travailleurs Mali cstm

Le Pouce : Sous quel signe la CSTM place la célébration du 01er mai 2017 ?Hammadoun Amion Guindo, « Nous sommes à quelques jours de la fête du 01er mai, une fête internationale des travailleuses et travailleurs du monde entier.Cela en mémoire des victimes de ceux-là qui se sont sacrifiés pour qu’ aujourd’hui, nous puissions connaître des moments de liberté et de travail. Nous avons placé cette fête sous le signe du respect des engagements tenus par les uns et les autres avec les partenaires sociaux. C’est notre préoccupation fondamentale. ».

Le Pouce : Selon vous, qu’est-ce qui sous-tend ce malaise social qui se caractérise avec la multiplication des grèves?

Hammadoun Amion Guindo, « Ce malaise social est la preuve du mécontentement général qui tient essentiellement sur quelques facteurs notamment des promesses non tenues du pouvoir politique, des engagements non respectés et aussi l’insécurité qui règne sur l’ensemble du territoire national. Ce sont des facteurs qui ont contribué à un malaise généralisé. Voilà, comment nous expliquons à la CSTM, les causes de cette tension qui est perceptible à tous les niveaux ».

Le Pouce :A ce jour, quel est l’état des négociations avec le gouvernement en ce qui vos revendications?

Hammadoun Amion Guindo, « Une nouvelle dynamique est créée  depuis la nomination du nouveau premier ministre. C’est une dynamique que nous souhaitons voir continuer. Nous avons constaté et remarqué quelque part que nous renouons avec le dialogue social qui avait complètement disparu dans les relations de travail, sinon dans les relations sociales entre le gouvernement et les centrales syndicales.C’est ce que nous avions toujours attendu et demandé. La nouvelle dynamique d’aujourd’hui fait qu’à partir de cette volonté politique exprimée, les partenaires se sont mis à table pour discuter. Aujourd’hui encore, ils discutent.Nous commençons à voir qu’il y a des résultats positifs qui sont en train de se dégager autant pour  le gouvernement, que pour les syndicats et l’ensemble de la population malienne.Cette dynamique de dialogue doit continuer. Tant que les syndicats existent, il y aura toujours des demandes sociales. Du côté du gouvernement, nous souhaitons avoir une écoute assez attentive pour qu’autour de la table, nous puissions peut-être trouver le minimum de solutions à nos préoccupations. Les revendications sont toujours énormes. La Confédération Syndicals des Travailleurs du Mali, comme son nom l’indique est une réunion de plusieurs fédérations et de syndicats. En tant que tel, nous gérons les préoccupations de nos fédérations et de nos syndicats. Tant qu’une fédération et un syndicat a un cahier de doléances non satisfait, au niveau du comité exécutif de la confédération, nous considérons quelque part que la CSTM n’est pas satisfaite.Malheureusement tout est priorité dans ce pays. Je suis convaincu que nous trouverons une solution au problème qui secoue le secteur de l’éducation. Encore, une fois, il faut noter la disponibilité  du gouvernement à aller vers le dialogue».

Le Pouce : Au sortir de la conférence d’entente nationale, quelle sera la contribution de la CSTM dans la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation nationale ?

Hammadoun Amion Guindo, « Nous n’avons pas été invités à participer à cette conférence d’entente nationale. Nous n’avons pas participé à cette conférence d’entente nationale. Il faut que cela soit très clair pour tous.  Nous avions toujours rejeté cet accord dit de paix. Nous estimons qu’il n’a pas été malien. Il n’a pas été inclusif contrairement à ce que nous avons demandé depuis 2012.Autant nous avons rejeté en son temps l’accord de paix d’Alger de 2006 signé d’Amadou Toumani Touré, autant nous avons estimé que celui-là est pire que celui qui avait été signé en 2015. Nous l’avons rejeté par ce qu’il n’est pas malien. Nous ne pouvons engager aucune action à notre niveau pour faire la mise en œuvre de ce que nous avons rejeté. Nous estimons que les parties prenantes à ce niveau-là verront comment gérer au mieux les intérêts de l’ensemble de la population malienne ».

Le Pouce : A la veille de la célébration de ce grand évènement mondial, avez-vous un message particulier à l’endroit des travailleurs et de l’ensemble de la population malienne ?

Hammadoun Amion Guindo, « Aux travailleuses et aux travailleurs, je dirais qu’il faudrait que nous unissons nos forces. Il faut qu’il y ait de la solidarité. Il faut que nous nous dépassions nous-mêmes par rapport à nos propres égoïsmes. Nous devons surtout essayer de privilégier la défense des intérêts matériels et moraux des travailleurs. Je pense que l’exemple que nous avons donné tout dernièrement dans le cas du problème de la santé est quand même probant. Nous avions vu deux fédérations de la santé relevant de la CSTM et de l’UNTM se donner la main et avec l’appui de leur centrale, immédiatement nous avons trouvé une solution. Je pense que quelque part, cela doit servir d’exemple à l’ensemble des travailleuses et des travailleurs. Encore une fois, c’est à eux d’agir au niveau des bases pour que le sommet puisse les écouter et aller ensemble ».

Entretien réalisé par Jean Goïta

Le Pouce

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