Je ne fais pas de politique et ne suis d’aucun clan mais quand l’on se permet de mentir au plus sommet de l’Etat dans un pays à 90 % de musulmans où le premier d’entre nous le Chef de l’Etat ne prononce pas un mot sans dire au préalable Soubbahannah Wa Talla, en bons musulmans pratiquants, on ne peut admettre que de telles pratiques perdurent.
Depuis quelques mois maintenant, nous entendons des discours décalés tantôt du directeur de cabinet du président de la République sur l’incapacité de l’avion de voler tantôt du dircom sur le statut juridique douteux de l’avion présidentiel de l’ancien président ATT.
Il y’a deux jours, le chef de l’exécutif, le Premier ministre pour justifier l’achat du nouvel avion présidentiel (qui aurait coûté 20 milliards de nos francs) a affirmé devant le Parlement, la représentation nationale que l’avion présidentiel acquis par l’ancien président ATT était techniquement défaillant et qu’il n’était pas la propriété du Mali.
Nous professionnels de l’aviation civile malienne savons qu’il n’en est rien et nous nous efforcerons d’apporter ici quelques précisons.
- Cet avion est bel et bien la propriété de l’Etat Mali immatriculé au nom de l’armée de l’air du Mali et acquis selon une procédure qui a associé l’aviation civile malienne et cela dans la plus grande transparence.
Des documents officiels sont là pour l’attester et si certains responsables étaient tentés d’en effacer la trace qu’ils sachent que des doubles existent et certaines personnes physiques sont prêtes a en témoigner face à tant d’ignominie et d’ingratitude.
2. Il faut porter à la connaissance du grand public que l’avionneur Boeing rappelle tous ses appareils en tout cas les gros porteurs tous les 4-5 ans pour une révision intégrale et approfondie sur sa base de Miami qui est dédiée aux opérations d’asset et de management.
Cette base est le temple de la maintenance en matière d’appareils et c’est d’ailleurs là que les avions de la flotte Air France sont passés au scanner.
L’avion présidentiel acquis du temps du président ATT est revenu au Mali seulement en février 2012 (soit 3 semaines avant le coup d’Etat du 21 mars) après avoir passé sept (7) mois à Miami pour une remise à neuf.
Un officiel malien qui occupe aujourd’hui un poste stratégique a accompagné l’avion pendant les 7 mois et supervisé les opérations de révision.
Le président Amadou Toumani Touré n’a pas effectué un seul voyage avec l’avion qui avait ainsi été remis à neuf (même repeint aux couleurs du Mali) car la guerre ayant déjà éclaté et il ne pouvait donc plus quitter le Mali.
Je comprends que ce monsieur craigne pour son pain quotidien mais quand on prête serment, on se doit de défendre des principes tels que l’honneur, la vertu et la dignité.
Les membres d’équipage, les travailleurs de l’aviation civile malienne (ingénieurs aéronautiques, mécaniciens), et les officiers de l’armée de l’air qui étaient chargés de la maintenance de l’avion doivent aussi avoir le courage de dénoncer tous ces mensonges qui jettent l’opprobre et le déshonneur sur toute notre profession.
3. Je jure sur l’honneur que les autorités de la transition ont hérité d’un avion présidentiel à l’état neuf ce qui a permis d’ailleurs au Premier ministre « pleins pouvoirs » ainsi qu’au président par intérim Dioncounda Traoré de faire des tours du monde avec ledit appareil.
Rappel de taille, le président Dioncounda Traore a utilisé le Boeing 727-500 pour la dernière fois la dernière semaine du mois d’août donc quelques jours avant l’investiture du président IBK, pour aller remercier et décorer certains de ses pairs africains qui avaient joué un rôle crucial dans la libération de notre septentrion.
Ces informations méritent à mon sens d’être sues par l’opinion publique nationale et internationale et cela permet aussi à ma corporation de rester dans une posture de dignité et même d’auto défense.
Au rythme où s’alignent les mensonges et si nous professionnels nous nous taisons, il ne faut pas s’étonner dans les jours à venir de faire l’objet de plaintes contre nous pour avoir mis en danger la vie de nos dirigeants de la transition.
J’en appelle donc au sens de l’honneur du président Dioncounda qui, du haut de ses 70 ans, ne doit craindre que Dieu aujourd’hui ainsi qu’à l’intelligence du Dr. Cheik Modibo Diarra afin de dire la vérité et toute la vérité au peuple malien.
Qu’ils comprennent que le scandale qui pointe le bout du nez éclaboussera tout le monde et cela ils peuvent l’éviter. Pour leur honneur et leur dignité.
Tji Diarra
Ingénieur aéronautique
source:L’indicateur du Renouveau