Le faux halal est partout où il y a de la viande halal sans contrôle strict et draconien. Au Mali comme ailleurs.
En matière d’alimentation halal, là où il n’y a pas de contrôle extérieur, indépendant et systématique, il y a fraude. Cette règle peut être malheureusement généralisée à l’ensemble des pays du monde, pays musulmans compris.
On nous opposera la règle que dans un pays musulman si l’autorité indique que les produits sont halal il n’y a pas à se poser des questions. Et pourtant : face à l’évidence, on ne peut fermer les yeux. On sait par exemple que les poulets Doux et les poulets Tilly-Sabco sont haram, c’est-à-dire non halal car abattus mécaniquement après électronarcose – ne jamais dissocier ces deux points, car l’abattage mécanique n’est pas possible sans électronarcose –, pourtant ces poulets inondent les étals en Arabie saoudite, au Yemen, en Jordanie, en Egypte, au Maroc, etc.
Et ne parlons pas de toute cette viande qui vient du Brésil, viande hautement douteuse d’un point de vue halal, pour ne pas dire autre chose. La faute aux gouvernements, diront ceux dont la paresse fait office de critère de décision. Ce ne sont pourtant pas les autorités du Maroc par exemple qui contraignent certains à aller manger au fast-food ni celles de Dubaï qui emplissent les food court où toute les géants de la junk food amassent des fortunes en obésifiant les populations locales.
Rien d’étonnant donc de lire aujourd’hui qu’à Bamako, au Mali, pays musulman, un abattoir est soupçonné de fraude.
« Madeleine Ba, sans vouloir l’encenser, a fait ce qu’elle a pu pour s’enquérir du respect des préceptes de l’Islam en matière d’abattage. Malheureusement, elle aurait été grugée par une bande qui s’en fiche de la pratique religieuse de ses concitoyens. C’est pourquoi, ces hors-la-loi qui dirigent l’Abattoir frigorifique de Bamako (AFB) organisent des journées «Porte ouverte » à la presse afin de farder les nigauds.
Les associations et groupements musulmans qui, se créent à longueur de journée, doivent au nom de Dieu monter au créneau par devoir religieux et humain. Ils sont bien attendus sur ce terrain que les meetings politiques où à force de s’entredéchirer pour des intérêts, ils finissent par abandonner le chemin qui mène à Allah.
Ce qui se fait à l’intérieur de cette entreprise est pire que ce qu’on reproche à ceux qui s’adonnent aux abattages clandestins. Pourtant, on lutte contre ce fléau à travers la diffusion des messages de sensibilisation dans les médias. »
Pour terminer, sachez qu’en France ou en Belgique ce n’est pas mieux, c’est même pire. Demandez donc à votre boucher, celui chez qui vous faites vos achats en viande halal, de vous montrer l’emballage des cartons qu’il a dans son arrière-boutique. Choc et dégoût assurés pour le plus grand nombre.
source : al-kanz.org