Un journaliste a été tué, mercredi 23 février, à Port-au-Prince, en marge d’une manifestation violente qui a rassemblée des milliers d’ouvriers des industries textiles. Ils dénoncent l’insuffisance de l’augmentation du salaire minimum annoncée, lundi, par le gouvernement.

Maxihen Lazzare était photojournaliste pour le média « Roi des Infos ». Alors qu’une rafale de tirs a résonné sur la grande avenue où se tenait la manifestation ouvrière, il a été mortellement touché et deux autres professionnels des médias ont été blessés par balle. « Je déplore la mort du journaliste Lazarre Maxihen, survenue lors des manifestations des ouvriers, ce mercredi », a posté sur Twitter le premier ministre Ariel Henry tout en « condamnant également les violences qui ont causé des blessés » aussi, deux autres journalistes ont été blessés par les tirs effectués par des hommes cagoulés circulant dans une voiture sans plaque d’immatriculation, a constaté un photographe travaillant pour l’AFP. Il n’est pas établi avec certitude, selon les statistiques, que ces professionnels des médias aient été ciblés en raison de leur profession. La police judiciaire a, pour sa part, ouvert une enquête. « Nous sommes à bout de souffle, nous condamnons tous les jours », a réagi Jacques Sampeur, président de l’association nationale de médias haïtiens. Avant le drame, les policiers avaient fait un large usage de grenades lacrymogènes face à des manifestants jetant des pierres répondant à l’appel des syndicats ayant prévu trois journées de mobilisation à compter de ce mercredi. Le cortège a rassemblé des milliers de personnes et occupé une des principales artères de la capitale haïtienne, entravée par de nombreuses barricades de pneus enflammés. Rappelons qu’en janvier dernier deux journalistes ont été tués, lors d’une fusillade orchestrée par un gang dans une zone en périphérie de la capitale d’Haïti, à laquelle un troisième journaliste qui les accompagnait a pu échapper. Ces assassinats interviennent alors qu’Haïti est, depuis des mois sous la coupe réglée de gang dont l’emprise s’est largement étendue au-delà des quartiers défavorisés de Port-au-Prince.

Mariam Guindo, stagiaire

Source: LE PAYS