Sur appel d’organisations religieuses, plusieurs milliers de personnes ont défilé dans les rues de la capitale haïtienne ce vendredi 19 juillet pour dénoncer les pratiques homosexuelles. Aucun projet de loi sur le mariage gay n’est en préparation, mais c’est pour prévenir cette éventualité que cette marche a été organisée.
Avec notre correspondante à Port-au-Prince, Amélie Baron
Bible à la main, une femme hurle son dégoût de l’homosexualité. Dans le cortège, les slogans homophobes sont repris par tous. Le pasteur Fresnel Joseph explique qu’il ne veut pas voir Haïti suivre l’exemple des pays qui autorisent toute union homosexuelle.
« Haïti est un pays moral. Nous ne sommes pas d’accord avec une proposition de loi quelconque qui serait en train d’être préparée pour que des personnes de même sexe se marient. C’est vrai qu’il y a de grands pays qui le font déjà, mais nous, nous disons que nous ne sommes pas d’accord. La bible dit que c’est une abomination. La bible dit une femme, un homme », assène le pasteur.
Appel au meurtre
Pour la plupart des manifestants, les gays ne sont pas des Haïtiens à part entière. Certains, comme Wilbert, 25 ans, appellent même au meurtre des homosexuels. « C’est une chose immorale. Si je trouve un homosexuel là, je le frappe, je le tue même ! Je ne dois pas tuer quelqu’un, mais comme il se tue lui-même alors je peux le tuer », clame le jeune homme.
Face à cette démonstration homophobe, les gays d’Haïti en appellent aujourd’hui aux autorités pour garantir leur protection. Charlot Jeudy, le président de Kouraj, l’unique association gay d’Haïti, témoigne des menaces qu’il reçoit, mais qui l’encouragent aussi dans son combat pour faire respecter le droit à la différence.
Source : RFI