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Haidara et l’état de la Nation: pourquoi IBK doit nommer des hommes capables

Dimanche 11 décembre dernier, la communauté musulmane du Mali a célébré avec faste le Maouloud qui consacre la naissance du prophète Mohamed (PSL). Comme chaque année, à l’appel de la fédération internationale Ançar-Dine, le stade du 26 mars a fait le plein des voix. Une mobilisation grandiose à la dimension réelle de l’événement : les pèlerins venus d’une trentaine de pays africains et du monde. Dans ses prêches, le guide spirituel des Ançars, le très populaire Cherif Ousmane Madani HAIDARA, s’est attaqué à l’insécurité. Il n’a pas non plus épargné le délestage, très fréquent, à ses yeux, ces deniers temps. Autre sujet débattu : le radicalisme religieux dont il a fustigé les commanditaires. Les temps forts d’une veillée religieuse qui a tenu toutes ses promesses…

cherif ousmane madani haidara precheur imam

Tôt le matin, depuis 9 heures, à l’appel de la fédération internationale, les fidèles avaient pris d’assaut le stade du 26 mars pour la commémoration de la naissance du prophète de l’islam Mohamed (PSL). L’ambiance du stade au cours de la journée était déjà à la fête, où citoyens anonymes et personnalités du pays se mêlaient.
À son arrivée, aux environs de minuit, au stade, déjà plein à craquer, le guide a commencé la cérémonie par une lecture du saint coran. Il a ensuite salué et remercié le chef de l’État, IBK, pour toutes les dispositions prises pour la réussite de l’organisation du rendez-vous religieux.
Abordant l’actualité brulante du pays, le guide spirituel, connu pour ses formules-chocs, a souligné qu’il faut que le président de la réplique écoute les Maliens, notamment ceux d’entre les citoyens qui veulent l’aider réellement à construire le pays. Au sujet préoccupant lié à la sécurité, qui prend aujourd’hui des allures inquiétantes dans le pays, il a indiqué que le ministre de la Sécurité fait beaucoup d’efforts pour redresser la courbe, même s’il reste beaucoup de choses à faire.
Se refusant à toute rhétorique simpliste sur cette question, le chef spirituel a invité le président de la république à mettre les moyens à la disposition des forces armées et de sécurité. En vue de juguler ce fléau qui impacte si négativement l’essor économique du pays.
« Il faut nécessairement injecter l’essentiel du budget dans la sécurité, car la sécurité passe avant toute autre chose », a-t-il martelé, en ayant conscience : « qu’il n’y a pas de paix sans sécurité ». Dans cette logique, a-t-il insisté, il n’y a pas d’autres priorités pour le pays actuellement en dehors de la sécurité.
Autre priorité, autre exigence : il est revenu au chef spirituel des Ançar-Dine d’inviter le président IBK à nommer l’homme qu’il faut à la place qu’il faut. À défaut, constate-t-il, « notre pays est en passe de devenir la risée du monde entier, à tel point que n’importe lequel quidam, qui ne sait que prendre du thé, est capable de créer une rébellion sur une partie du territoire et se mettre en exergue ».
Pour le guide spirituel, « cela est très grave dans un pays, comme le nôtre qui se bat pour son développement socio-économique ».
De son avis, tous les Maliens sont préoccupés par leur sécurité de tous les jours. Cela doit nous amener à travailler, ensemble, dans une synergie d’actions, pour sortir le pays de l’ornière. Sans vouloir tomber dans la fatalité, le guide spirituel, comme à ses habitudes, a fait des vœux pieux pour l’avenir du Mali : « S’il plait à Allah, le pays aura la stabilité ».
Sur le terrain de la participation citoyenne, Chérif HAIDARA, qui ne mâche pas ses mots, appelle les citoyens à leur devoir de génération. Il en est tellement persuadé qu’il incite ses compatriotes à ne pas tout attendre des autorités pour prendre les initiatives en faveur de leur pays. Car le Mali, selon lui, « n’appartient pas qu’à ses dirigeants, mais à l’ensemble de ses enfants ».
Face à la situation, il a souligné que « nous comptons sur le secours d’Allah ». Profitant de la célébration du Maouloud, le guide spirituel, comme il le fait à tout temps, a prié le Tout Puissant pour qu’il fasse, au nom de ce grand public du stade du 26 mars, et surtout au nom de tous les pieux parmi les pèlerins, pour assister le Mali dans la situation actuelle.
« Que Dieu sauve le Mali et les Maliens ! Nous prions pour tous ceux qui désirent aider ce pays! », a-t-il dit.
« Le pays a souffert, et je vous invite, après chaque prière à maudire tous les ennemis de ce pays », a-t-il continué de marteleur.
Évoquant le lien pouvoir-religion, le guide des Ançar-Dine se montre plus tranchant : « Il faut que les autorités de ce pays comprennent que HAÏDARA est leur meilleur ami. Certes, nous ne sommes pas des salariés de ce pays, mais je suis convaincu qu’un chef religieux, ici au Mali, peut avoir plus d’influence, voire la force que toute l’armée. Et cela, pour la simple raison, que ce sont des gens très bien écoutés et bien respectés dans le pays ».
Pour le guide HAÏDARA, les leaders religieux ne demandent pas à l’État de leur verser un salaire, puisqu’ils comptent sur Dieu pour tout soutien. Par contre, a-t-il fait savoir, les autorités doivent comprendre que s’il y a la paix aujourd’hui au Mali, cela est dû en partie à l’implication des leaders religieux qui les appuient et les soutiennent dans ce sens.
De tous les Tarik, a-t-il dit, « nous apprenons qu’à chaque fois que les dirigeants n’ont d’autres soucis que le bonheur du peuple, Dieu les vient au secours », a tranché tout net le guide spirituel qui reconnait bel et bien la force de la spiritualité dans la gestion des affaires publiques.
Selon Chérif HAÏDARA, les pouvoirs se succèdent, mais le plus important, pour un dirigeant, c’est ce que tu auras fait, pour le pays, pendant ton règne.
« C’est ce que les hommes retiennent de l’homme du pouvoir et c’est sur cette base qu’il sera jugé à l’au-delà », a-t-il prophétisé.
Toujours égal à lui-même, HAIDARA fait un serment : « si les autorités posent des actes louables, nous nous faisons l’obligation de le dire. Mais, dans le cas contraire, si elles dérapent, nous les dénoncerons sans état d’âme ». À l’occasion du Maouloud, a-t-il fait savoir, le président IBK a invité les leaders religieux à prier pour le Mali.
« Nous le faisons quotidiennement et nous le remercions pour cette marque de confiance », a-t-il signifié avant d’ajouter qu’il fait à IBK le conseil « d’ouvrir ses portes, il faut qu’il soit accessible, il ne s’agit pas de parler français seulement pour avoir le monopole des bonnes idées ».
Dans le vif du quotidien, le chérif n’a pas fait de détour pour dénoncer les coupures intempestives d’électricité qui plombe les activités. Il est important pour les responsables en charge de ce secteur de ne pas se satisfaire du martyr vécu par les populations face à ce problème qui doit être résolu pour assurer l’épanouissement économique du pays et des populations.
Sans se départir des vertus de l’islam sur l’homme, le guide spirituel a invité les jeunes à pratiquer l’islam authentique, en tant que religion d’amour et de paix, et à éviter de tomber dans les filières djihadistes. « Chaque homme qui donne volontairement la mort à son prochain sera puni en enfer », a-t-il prêché avant d’inviter les gens à ne pas commettre des attentats terroristes. Et cela, pour quelle que raison que ce soit. Dénonçant le fait qu’aujourd’hui, les pires crimes sont commis, au nom de l’islam, sans aucun fondement religieux, le chef spirituel des Ançar-dine a loué les valeurs de justice, de paix et de tolérance, si chèrement revendiquées par l’islam. Comme on pouvait s’y attendre, en fin de prêche, Cherif Ousmane Madani HAÏDARA a fustigé les maux qui rongent la société, comme l’homosexualité qui prend des tournures inquiétantes dans les rues de Bamako, comme celles des grandes villes du pays.

Par Abdoulaye OUATTARA

 

Source: info-matin

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