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Lutte contre le mariage précoce des filles : le cri de cœur du Directeur Adrique de l’UNFPA

Le Directeur régional d’Afrique de l’Ouest et du centre du fonds des Nations unies pour la population (UNFPA) était à Bamako, les 10 et 11 décembre pour participer au forum national des jeunes sur les Objectifs du développement durable et le dividende démographique, qui s’est tenu à Bamako les 10 et 11 décembre, à l’hôtel Kempsky de Bamako. M. Mabingué NGOME, puisque c’est de lui qu’il s’agit, qui a bien voulu nous accordé un entretien, a lancé un cri de cœur à l’endroit des responsables des pays de l’Afrique subsaharienne, pour éradiquer le mariage précoce et les autres violences basées sur le genre (VBG).

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En investissant de manière substantielle en faveur de l’éducation des filles, de la santé sexuelle et reproductive des jeunes et des adolescents et de l’autonomisation des femmes dans nos pays, l’Afrique atteindra les objectifs de développement durable d’ici à 2030, c’est du moins le point de vue exprimé par le responsable onusien qui accorde une importance capitale à ces couches vulnérables de la société. Selon lui, les violences faites aux femmes et aux filles constituent un obstacle pour l’atteinte des OOD en Afrique, à l’horizon 2030. Malheureusement, poursuit-il, ce fléau perdure dans les pays en voie de développement, dont ceux de l’Afrique subsaharienne. Et pour cause ? Selon M. N’GOM, les conditions sont particulièrement dures pour les femmes et les filles dans nos pays.
« Trop peu de filles fréquentent l’école secondaire, et beaucoup de communautés soutiennent en plus les mariages d’enfants, contribuant à des taux de grossesse importante chez les adolescentes et de mortalité maternelle plus élevés qu’ailleurs », a-t-il déploré. Il a aussi dénoncé des chiffres qui interpellent les pays africains à changer de fusil d’épaule pour éradiquer le fléau. La preuve, chaque année, 15 millions de filles sont mariées avant l’âge de 18 ans. Dans les pays en développement, une fille sur neuf est mariée avant l’âge de 15 ans. Pourtant, ces filles, si elles sont épargnées de ce fléau, seraient des espoirs pour une Afrique dont la croissance démographique est galopante et à la fois inquiétante.
« Des millions de femmes n’ont pas accès à des services de planification familiale, alors que c’est cette méthode qui permet de réduire de 1/3 la mortalité maternelle », a-t-il regretté avant de prévenir que si rien n’est rien fait, l’Afrique atteindra les 3,6 milliards d’âmes d’ici 2100 et que le continent ne pourra pas faire face à la forte demande d’accès aux services sociaux de base.

Des solutions idoines
Pour M. NGOM, les prochaines étapes sont claires : l’éducation universelle, la santé et les droits en matière de sexualité et de reproduction, et l’égalité entre les sexes ont des répercussions positives sur la productivité économique des jeunes tout en favorisant leur sécurité, leur dignité et leur qualité de vie. Il a une fois de plus insisté sur le bien-être des filles dans les pays en voie de développent.
« Encore une fois, nous trouvons qu’investir dans les filles est à la fois la bonne chose à faire et une idée intelligente. Cet investissement a un puissant effet d’entraînement dans tous les domaines du développement et ses bienfaits se répercuteront jusqu’aux générations futures », a-t-il insisté.
Pour le responsable onusien, le bien-être, les droits fondamentaux et l’autonomisation de 1,1 milliard de filles que compte notre planète sont des éléments essentiels pour mener à bien le Programme de développement durable, à l’horizon 2030. Selon lui, le mariage précoce est rarement un choix. Il est le résultat d’un cycle de transmission de la pauvreté, de l’exclusion, de la discrimination et de la violence d’une génération à l’autre.
« Lorsqu’une fille est soumise à un mariage précoce, ce n’est pas seulement son avenir qui est menacé, mais le bien-être des communautés entières. Les filles mariées avant l’âge de 18 ans quittent souvent l’éducation formelle, privant les sociétés de leur précieux potentiel de créativité. Elles sont aussi plus souvent exposées aux violences conjugales ainsi qu’aux grossesses précoces et à la mortalité maternelle », a-t-il déploré.
Un point positif, M. NGOM a apprécié la mobilisation des larderas religieux, des acteurs de la société civile autour du ministère en charge de la promotion de la femme de l’enfant et de la famille dans sa lutte contre les VBG, dont le mariage précoce est un facteur majeur. Il a, à cet effet, salué le leadership de Mme Sangaré Oumou Ba et celui de son cabinet pour les coordinations de ces activités.
Pour finir, M.NGOM se dit très satisfait de sa visite dans notre pays : « je retourne confiant de cette visite, grâce à l’engament des plus hautes autorités dans la lutte contre les VBG et surtout le mariage des jeunes filles », a-t-il dit.
Signalons que selon un rapport de l’Organisation mondiale de la Santé publié en 2014, le Mali figure sur la liste des dix pays où le taux de mariage d’enfants est le plus élevé. Ladite liste dénonce notamment le Niger avec 75 %, le Tchad et la République centrafricaine ave 68 %, le Bangladesh avec 66 %, la Guinée avec 63 %, le Mozambique avec 56 %, le Mali avec 55 %, le Burkina Faso et le Soudan du Sud (52 %), et le Malawi (50 %).

PAR Christelle KONE

 

Source: info-matin

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