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Guinée : Le coup de poker d’Alpha Condé

L’expression est utilisée par le site d’information GuinéeNews : « le chef de l’État a décidé de faire coup double, pointe le journal en ligne, en couplant les législatives avec le référendum. La tenue de ce double scrutin, qui a tout d’un coup de poker, donc, est prévue le 1er mars, au grand dam d’une importante frange de la population, qui voit dans cette manœuvre la volonté du président de s’accrocher à son fauteuil, quitte à compromettre la paix sociale.

En convoquant le corps électoral aux urnes pour le 1er mars prochain, Alpha Condé vient de démontrer encore une fois, qu’il ira jusqu’au bout de ses intentions, pointe GuinéeNews. Ainsi, face aux critiques qui se multiplient sur ses velléités de tripatouillage constitutionnel, le président est sur la brèche, et botte en touche les réprimandes du FNDC, le Front pour la défense de la nouvelle constitution, et des défenseurs des droits humains sur les exactions commises dans les fiefs de l’opposition. »

Le FNDC qui estime, relate encore GuinéeNews, par la voix de son coordinateur Abdourahamane Sanoh, que « les législatives sont présentées comme une opportunité, un tremplin pour faire passer le référendum. Dès lors que les gens accepteront d’aller voter pour les législatives, on va considérer que les mêmes personnes auront voté pour le référendum. Et une fois que le président obtiendra son « Oui », ce sera un boulevard pour rempiler pour une présidence à vie. »

Le FNDC qui a, de plus, qualifié ce couplage des deux scrutins de « « coup d’État institutionnel » et promis de le « combattre ». »

Le président de la CENI « surpris »

Pour sa part, rapporte le site AfricaGuinée, « le président de la CENI, la Commission Electorale Nationale Indépendante, s’est dit être « surpris » par le décret pris par le président de la république annonçant le « couplage » des élections législatives au référendum constitutionnel. « Je n’ai personnellement pas été consulté sur la question du décret en tant que président d’institution », a affirmé Salif Kébé (…). » Je l’ai appris très tard la nuit. Mais il nous reste nous CENI à nous organiser pour combler la partie du matériel qui n’est pas encore là. Parce qu’on n’a encore rien fait dans le sens du référendum. » »

Jeune Afrique rappelle que « le texte du projet de nouvelle Constitution, rendu public le 19 décembre dernier, après avoir obtenu l’avis favorable de la Cour constitutionnelle et du président de l’Assemblée nationale, comporte 161 articles sur 45 pages. Il fait notamment passer le mandat présidentiel de cinq à six ans, « renouvelable une fois ». » Une disposition qui pourrait donc s’appliquer à l’actuel président…

Alpha Condé tombe le masque

Pour Aujourd’hui, au Burkina, c’est clair, « Alpha Condé a décidé de tomber le masque. (…) Certes, jusque-là, le président guinéen joue dans le box de la brume. Il n’a pas dit ouvertement qu’il voulait rester calife à la place du calife. Mais ses actes parlent pour lui. Et cette tendance à vouloir se jouer de ses compatriotes en usant de ruse et de subterfuge n’est pas de nature à améliorer son image fortement dégradée, tant dans son pays qu’en dehors. »

C’est vrai, renchérit L’Observateur Paalga, toujours à Ouagadougou, « le professeur Alpha Condé ne s’est toujours pas prononcé sur ses réelles intentions, mais on ne voit pas pourquoi il aurait enjambé tant de morts et se serait donné tant de mal pour prolonger le mandat présidentiel si ce n’est pour en profiter lui-même. » Et le quotidien burkinabé de s’interroger : « que cherche-t-il encore à prouver à 82 ans, celui qui dans une autre vie a été un opposant historique à Sékou Touré et à Lansana Conté, celui qui a lutté sans relâche pour une démocratie véritable et qui, depuis 10 ans qu’il est au pouvoir, a dilapidé le capital de sympathie qu’il avait accumulé jadis ? »

Enfin Le Pays, autre quotidien burkinabé, insiste  : « Alpha Condé doit se rendre à l’évidence que son projet de troisième mandat est porteur de germes d’instabilité pour la Guinée. Après les récentes violences qui auront laissé sur le carreau plusieurs morts, ce serait faire preuve de myopie politique, estime Le Pays, que de s’entêter à vouloir réaliser son ambition de briguer le mandat de trop. »

Rfi

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