Vous buvez du champagne Laurent-Perrier ou Moët et Chandon, vous boirez peut-être désormais du champagne Dian Diallo. La marque lancée il y a un an par un jeune guinéen installée en champagne ambitionne de conquérir le public afro descendant et Africain. La production est de 15 000 bouteilles par an, mais elle est appelée à croître rapidement.
Lorsqu’il est arrivé en France, en 2001, Mamadou Dian Diallo s’est lancé dans les études de management. Puis le hasard l’a conduit à trouver du travail comme représentant d’une maison de champagne. Pendant douze ans, il a vendu les plus grands crus et visité les plus belles caves du monde. Il a surtout appris un métier. « De fil en aiguille, après avoir travaillé pour de grandes maisons et après avoir eu une formation auprès de grands connaisseurs de champagne tels que les maîtres de cave de Laurent-Perrier et Moët et Chandon, on ne peut que se passionner de ce métier », s’exclame-t-il.
Une passion pour le métier et un coup de cœur pour les vignerons. « C’est l’amour de la vigne en quelque sorte et de ce savoir-faire unique au monde, raconte Mamadou Dian Diallo. L’élaboration, l’assemblage des cépages, le processus de fabrication, la vinification, la fermentation et le vieillissement ! Tout cela ce sont des procédés uniques en leur genre ! »
Plaire aux consommateurs
Mais Mamadou Dian Diallo ne voulait pas devenir un fabricant de champagne comme les autres. Il a cherché un goût qui pourrait plaire aux consommateurs africains. « Après avoir fait une étude de marché, je me suis aperçu que les Antillais, les Africains, les Canadiens et aussi certains jeunes Français qui commence dans le champagne ont une préférence pour le champagne demi-sec, c’est-a-dire qui est sucré. Et donc moi, je voulais apporter quelque chose de nouveau en encourageant une gamme spéciale qui s’appelle la Cuvée réserve. C’est un champagne sec, dosé à 20 grammes par litre (de sucre NDLR), il est doux fruité et gourmand à la fois, mais sans avoir l’excès de sucre des champagnes demi-sec. C’est une gamme très appréciée par les communautés africaines et antillaises. »
Quel avenir ?
Reste à savoir s’il est facile de vendre un champagne portant un nom africain. « Oui et non, tempère-t-il. Oui, parce que certains vont s’y reconnaître et auront l’envie de découvrir, en se disant que quelqu’un parmi nous a osé franchir le pas. Et non, parce que certains sont très axés marques et croient que parce que c’est étiqueté Moët et Chandon, c’est meilleur. Mais aujourd’hui, il y a aussi une classe décomplexée et moi je vais vers cette classe-là. »
Avec une production de 15 000 bouteilles, la marque Dian Diallo n’en est qu’à ses débuts. Et son créateur rêve de pouvoir un jour cultiver ses propres vignes en Afrique.
RFI