Le Mali a vécu ce lundi 7 juin 2021, dans la ferveur et dans un contexte de prise de conscience de l’impératif de l’unité et de la cohésion nationales face à l’incompréhension de ses amis et partenaires de la Communauté internationale qui ont choisi d’aller à des sanctions, la cérémonie d’investiture du président de la Transition le Colonel Assimi GOÏTA et la nomination de Choguel MAIGA à la Primature. La fête, au-delà de la télévision nationale, a été partout grandiose avec des satisfécits et des congratulations. Mais voilà, l’exception confirmant la règle, les rabats joies, il y en a eu. Et contrairement à ce que dit le célèbre poème de Hugo « lorsque l’enfant paraît le cercle de famille applaudit à grand cris, son doux regard qui brille fait briller tous les yeux… », la rancune et la mauvaise foi, c’est dans la famille.
Au moment où l’ensemble de la classe politique et des autres composantes des forces vives rivalisent de compliments et d’offre de service, pardon de disponibilité, où même Issa Kaou NDJIM cherche à s’afficher avec les leaders du Comité stratégiques, au sein de la grande famille du M5-RFP, c’est les prémisses de la fissures, la bile qu’on verse et les griefs qu’on étale sur la place .
Comme dans la chronique d’un divorce annoncé, la CMAS (Coordination des mouvements, associations et sympathisants de l’Imam Mahmoud DICKO, ancienne autorité morale qui était absent au meeting d’anniversaire) prend prétexte de la la déclaration N°020 du Comité Stratégique du M5-RFP du 4 juin dernier pour ouvrir la polémique.
La CMAS s’offusque du paragraphe qui dit textuellement «notre premier appel au Peuple Malien a été lancé par un triumvirat composé du Mouvement Espoir Mali Koura(EMK), du FSD et de la CMAS, auquel le MPJ Faso Yelen s’est aujourd’hui substitué ».
Pour la CMAS qui réaffirme son appartenance au M5-RFP, le comité stratégique est dans le déni de vérité avant de rappeler « que le MPJ Faso Yelen n’existait pas encore lors de la mise place du M5-RFP et mieux son président était de la CMAS. Cette partie de l’histoire ne saurait être changée malgré les propos de certains membres du Comité Stratégique. Par la même occasion, nous rappelons que la CMAS est membre fondateur du MS – RFP et ne l’a jamais quitté ».
Mis au point au tacle magistrale au Premier ministre Dr Choguel K MAÏGA, nommé sans l’aval et la bénédiction du Très éclairé et Respecté Imam Mahmoud DICKO, ci-devant hier grand faiseur et défaiseur de Premier ministre et qui aujourd’hui perd la main au profit des gens qu’il avait presque humilié ?
En tout cas, le polémique dont on cerne difficilement l’objectif et la pertinence, au moment où le CS-M5-RFP a fait le pas envers la CMAS et envers son mentor, fait désordre dans une famille qui rassembler toutes ses composantes.
Si ce n’était que la fougue juvénile de la CMAS, le M5-RFP n’aurait pas d’inquiétude ! Mais si un vieux briscard comme Cheick Oumar Sissoko qui croit à la régénération des dinosaures se met à jacasser, confabuler et à déblatérer, il y a lieu de s’interroger. Sans établir de lien particulier entre EMK et CMAS contre Choguel.
Interviewé par la presse au sortir de la cérémonie d’investiture, le président de EMK (Ensemble pour Mali Koura), Cheick Oumar Sissoko, s’estime à demi-mot trahi par ses pairs du Comité stratégique du M5-RFP.
Il dit n’avoir pas été consulté pendant la désignation du candidat du M5 pour le poste de premier ministre. Le président de EMK dit n’avoir pas reçu de visite de la part des membres du Comité stratégique du M5-RFP quand il était malade, avant d’ajouter qu’aucun des membres du M5 RFP, ne lui passé le moindre appel, le moindre SMS pour s’enquérir de son état de santé. Un gros pavé dans la marre du Comité stratégique, notamment de son président devenu aujourd’hui Premier ministre ? Que vise la charge haineuse de Cheick Oumar Sissoko dont l’âge devrait inciter à plus de sagesse que de délations imprudentes devant les caméras ?
Il est clair qu’à EMK (Ensemble pour Mali Koura) on n’a du mal à digérer, à commencer par Cheick Oumar lui-même, le choix de Choguel Kokalla MAÏGA par le Mouvement du 5 juin – Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP) pour occuper les fonctions de Premier ministre, Chef du gouvernement. Après cette sortie, nulle doute que la vidéo qui avait circulé la semaine dernière sur les réseaux appelant à s’opposer à la candidature de Choguel au poste de Premier ministre venait de lui-même.
Selon divers recoupements au sein du Mouvement du 5 juin – Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP), contrairement à la belle unanimité que le porte-parole Jeamille BITTAR dans son rôle a fait état pour annoncer le choix de Choguel MAÏGA au poste de Premier ministre, la question a été belle et bien mis en débat. Et faute de consensus pour le choix du M5-RFP du candidat au poste de PM, il y a eu au sein du Comité stratégique du M5-RFP vote entre diverses candidatures recensées dont celle de Cheick Oumar Sissoko. Le Mouvement, EMK, à travers son représentant, a bel et bien posé la candidature de Cheick Oumar Sissoko, et l’a justifié comme une décision souveraine de leur Assemblée générale.
Le résultat du vote est sans appel, implacable pour Cheick Oumar Sissoko qui n’a eu que le vote de son seul mouvement à l’intérieur du Comité stratégique dont tous les autres membres ont porté leur choix sur le Dr Choguel MAÏGA. Selon un membre du CS-M5-RFP, « Choguel a battu à Platte couture Cheick Oumar, comme le disent les enfants il l’a multiplié par 4 ». Cheick Oumar Sissoko a-t-il un problème avec la vérité ou avec Choguel MAÏGA ?
Les deux, selon plusieurs témoignages. En effet après le départ de l’Imam pour sa mosquée, Cheick Oumar Sissoko a estimé que le leadership du Mouvement lui revenait de droit, par privilège d’âge. Mais les autres ne l’entendaient pas de cette oreille. Le président du MPR pour le compte du FSD a été choisi pour piloter le Comité stratégique.
Dès octobre 2020, le président de EMK avait tenté en vain de débarquer Choguel de la présidence du Comité stratégique du M5-RFP, à défaut, réussir une présidence tournante. C’est quand il a mordu le carreau, dans sans aucun espoir de parvenir à ses fins que Cheick Oumar a coupé le pont avec le Mouvement en arrêtant de venir aux réunions. Aussi, a-t-il été remplacé officiellement dans le CS-M5-RFP par son Ensemble Mali Koura (EMK) lui-même par un de ses cadres, l’honorable Bouba TRAORE.
Pour ce qui est de sa prétendue maladie, la nature humaine nous faisant oublier toujours nos petits mensonges, peut-être oublie-t-il que ce sont ses camarades de EMK qui ont informé le M5-RFP qu’il était malade et qu’il ne pouvait pas prendre part aux manifestations organisées dans le cadre de l’anniversaire ?
A moins que Cheick Oumar croyant que la manifestation du 4 juin allait être un fiasco a feint une maladie pour déserter les rangs. Au demeurant, le président de EMK est-il vraiment fondé à crier à la trahison quand on sait qu’officiellement le Mouvement du 5 juin – Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP) n’était pas partie prenant et membre du gouvernement OUANE mais EMK si ?
Comment un mouvement qui a fait défection pour entrer dans un gouvernement contre les mots d’ordre du regroupement peut-il vouloir investir son leader par ce regroupement pour être Premier ministre ?
Comme on le voit, le combat d’arrière-garde de Cheick Oumar Sissoko procède de la vile et vaine vengeance contre le M5 et singulièrement contre Choguel MAÏGA.
Cette croisade haineuse va-t-elle trouver chorus auprès de l’Imam DICKO qui peut lui aussi prendre ombrage qu’il n’ait pas été cette fois-ci depuis trop longtemps le Deus Ex-Machina de la Primature ?
Pour avoir été copieusement insulté et vilipendé par Cheick Oumar Sissoko, beaucoup d’observateurs voient mal l’Imam se rallier à un homme sans grands principes.
Par Abdoulaye OUATTARA
Source: Info-Matin