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Guerre en Ukraine : l’ONU face à l’impérialisme de Poutine

Réunis en Assemblée générale mercredi 12 octobre, 143 pays sur 193 ont condamné les « annexions illégales » de territoires ukrainiens par la Russie. Un vote massif, qui montre que le rejet de l’agression de l’Ukraine n’est pas seulement l’affaire de l’Occident. Qu’attendent la Chine et l’Inde pour condamner Moscou ?

Le vote est symbolique, mais ce symbole compte. L’Assemblée générale des Nations unies a adopté à une très large majorité, le 12 octobre, une résolution condamnant les dernières annexions de territoires ukrainiens conquis par la force par la Russie. Précipitées par les revers russes sur le terrain, grossièrement légitimées par des référendums de pacotille, ces annexions sont, faut-il le rappeler, tout aussi unilatérales et illégales au regard du droit international que celle de la Crimée décrétée par Moscou en 2014.

Elles avaient déjà suscité un rejet massif au sein du Conseil de sécurité, où la Russie, en tant que membre permanent, avait pu faire usage de son veto, le 30 septembre. Vladimir Poutine n’a été soutenu cette fois-ci que par la Corée du Nord et le Nicaragua, outre ses obligés biélorusse et syrien, soit une addition de régimes repoussoirs. On a les appuis qu’on mérite.

Deux enseignements peuvent être tirés de ce vote. Le fait que 143 pays aient condamné le coup de force de Moscou montre, si besoin était, que le rejet de l’agression de l’Ukraine n’est pas seulement l’affaire d’un camp occidental diminué, dont la mobilisation serait observée à une distance respectable par un « Sud global » rassemblé, qui camperait sur une position prudemment attentiste.

Dans le sillage du Brésil et du Mexique, l’Amérique latine et centrale s’est exprimée à une très nette majorité contre les annexions. Le Proche-Orient a fait de même, pendant que l’Afrique et l’Asie se divisaient entre condamnations et abstentions (trente-cinq au total). La résolution a recueilli deux voix de plus par rapport à un texte précédent adopté par la même Assemblée générale, en mars, pour condamner tout aussi largement la violation des frontières et de l’intégrité d’un Etat membre.

Après les bombardements massifs dont l’Ukraine a été le théâtre depuis le 10 octobre, et qui ont ciblé délibérément des zones résidentielles et des infrastructures, en violation complète des lois de la guerre, on aurait pu pourtant s’attendre à une condamnation encore plus massive de la part de pays qui contestent les normes internationales en vigueur, jugées trop favorables au camp occidental.

Une nouvelle fois, la grande puissance qui entend jouer les premiers rôles mondiaux, la Chine, s’est réfugiée dans une abstention peu glorieuse, et l’Inde a fait de même. Quels crimes supplémentaires Moscou pourrait-il commettre pour que ces grands pays se décident à le condamner ?

Il est parfaitement légitime de juger que l’ordre international mis en place à l’initiative des Etats-Unis au sortir de la seconde guerre mondiale a fait son temps, et qu’il nécessite des ajustements tenant compte des nouveaux rapports de force mondiaux. Mais, à ce jour, quelles alternatives ses détracteurs proposent-ils ?

Comme l’ont montré les diatribes d’un Vladimir Poutine enfermé dans un complexe obsidional, le 30 septembre, le message de l’axe « révisionniste » russo-chinois est principalement antioccidental. L’exemple ukrainien montre qu’il se réduit à des ambitions impériales. Cet axe leur donnerait libre cours au sein de zones d’influence aux frontières incertaines, au mépris de tous les principes élémentaires devenus des normes pour le bien commun au terme d’un long travail de conviction. Cette vision du monde n’est pas plus une promesse de stabilité internationale que l’exaltation de l’autoritarisme n’est une garantie d’équilibre pour les pays qui s’y soumettent.

Source: Le Monde

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