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Guerre en Ukraine : l’Afrique, principale victime collatérale du conflit

En ce mois de juillet, dans le Monde d’avance, on s’intéresse à la nouvelle donne diplomatique née de la guerre en Ukraine. Jeudi 28 juillet, gros plan sur l’Afrique, première victime collatérale de ce conflit.

 

Le 2 mars 2022, la guerre en Ukraine vient tout juste de commencer, l’Assemblée générale des Nations Unies adopte à une écrasante majorité une résolution condamnant l’invasion russe. Mais sur le tableau électronique, la répartition des votes qui s’affichent provoque la stupeur : près de la moitié des 54 pays africains se sont abstenus de condamner Moscou ou, comme le Maroc, préféré tout simplement ne pas voter.

La guerre en Ukraine a en effet recréé l’affrontement de deux grands blocs : grandes puissances contre pays émergents, impérialisme occidental contre non-alignés. Le choix est compliqué pour de nombreuses capitales africaines, et lourd de conséquences. L’Afrique est pourtant le premier continent à souffrir de cette guerre, touché de plein fouet par les pénuries et la crise alimentaire. 18 pays africains importent au moins la moitié de leur blé d’Ukraine ou de Russie. Le Bénin dépend même à 100% du blé russe.

Début juin, le président en exercice de l’Union africaine, le Sénégalais Macky Sall, se rend à Sotchi, en Russie, pour plaider la cause africaine auprès de Vladimir Poutine, en lui rappelant que la majorité des pays africains avait choisi de ne pas condamner la Russie. “Ce n’est pas parce qu’on s’est abstenu lors d’un vote aux Nations Unies qu’on soutient la Russie, explique-t-il à l’époque. Mais ce conflit qui arrive en pleine pandémie du Covid-19, après deux années difficiles… Beaucoup de pays africains ont préféré éviter de s’engager dans ce conflit.”

La Russie, de plus en plus influente en Afrique

C’est aussi la défiance envers les Occidentaux qui oriente les Africains dans leur choix. Les présences militaires, notamment française, le piétinement ou l’échec des missions de maintien de la paix lors des conflits, le soutien occidental à des régimes contestés… L’influence militaire grandissante de la Russie en Afrique centrale et de l’Ouest, nourrie par les partenariats de défense et les contrats avec la milice privée Wagner, s’ajoute à une forte campagne sur les réseaux sociaux. Amenant le président ukrainien Volodymyr Zelensky à s’adresser directement aux membres de l’Union africaine, le 26 juin : “L’Afrique est prise en otage. Il s’agit de la guerre de la Russie contre nous. Ce n’est pas une crise, c’est une guerre brutale. Ils se servent de vous.”
L’Afrique prise en otage, suspendue à un conflit à des milliers de km de ses côtes.

Claude Guibal

Source : franceinfo

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