La Russie, qui affirme avoir repoussé une attaque de drones contre sa flotte, a annoncé en réponse son retrait de l’accord sur les exportations de blé ukrainien.
L’accord sur l’exportation des céréales ukrainiennes, dont la conclusion en juillet avait soulagé les pays craignant une famine, a peut être connu ses dernières heures, samedi 29 octobre. La Russie a annoncé qu’elle s’en retirait, présentant ce choix comme une réponse à une attaque de drone contre sa flotte en mer Noire qu’elle dit avoir repoussée ce matin. Elle a accusé le Royaume-Uni d’avoir aidé à l’Ukraine à préparer cette manœuvre, mais aussi le sabotage des gazoducs Nord Stream 1 et 2, une affirmation balayée par Londres. Voici ce qu’il faut retenir de cette nouvelle journée de guerre.
Une attaque de drones contre la flotte russe
Samedi matin, l’armée russe a affirmé avoir repoussé une attaque massive de drones contre sa flotte, dans la baie de Sebastopol, au large de la Crimée, territoire ukrainien annexé par la Russie en 2014. Tous les drones ont été abattus et “aucune installation dans la ville n’a été touchée”, affirme le gouverneur prorusse de Sebastopol. La Russie n’a recensé qu’un navire endommagé. Mais affirme que, parmi les bateaux visaient, figuraient des navires qui participent à la sécurisation des convois de céréales qui partent d’Ukraine.
Le ministère russe de la Défense assure, sur Telegram, que “des spécialistes britanniques” ont aidé les Ukrainiens à préparer cette attaque. La Défense britannique a réagi en dénonçant de “fausses informations” destinées à “détourner l’attention”. Un conseiller du ministre ukrainien de l’Intérieur, Anton Gerachtchenko, a mis en doute sur Telegram l’existence même de cette attaque, affirmant qu’une “manipulation négligente d’explosifs” par les forces russes était à l’origine de l’incident et avait détruit quatre navires de guerre.
La Russie se retire de l’accord sur les exportations de céréales…
En juillet, sous l’égide de la Turquie et de l’ONU, la Russie et l’Ukraine avaient signé un accord permettant à des navires marchands de reprendre les exportations de produits alimentaires depuis l’Ukraine. Un enjeu important car l’Ukraine, comme la Russie, est un des principaux producteurs de céréales au monde. De nombreux pays, notamment en Afrique, craignaient que le blocage des exportations par la guerre les plonge dans la famine.
Samedi, le ministère russe de la Défense a annoncé que la Russie suspendait sa participation à cet accord. Et l’a justifié par l’attaque de drones contre sa flotte dénoncée quelques heures plus tôt. “Moscou utilise un faux prétexte pour bloquer le couloir céréalier qui assure la sécurité alimentaire de millions de personnes”, a réagi le ministre ukrainien des Affaires étrangères Dmytro Kouleba sur Twitter. L’ONU a appelé à préserver cet accord. La Turquie, qui joue un rôle clé dans sa mise en œuvre, a précisé qu’elle n’avait pas été “officiellement notifiée” du retrait de la Russie.
… et accuse Londres du sabotage des gazoducs Nord Stream
Moscou a également accusé le Royaume-Uni d’être impliqué dans les explosions qui ont touché les gazoducs Nord Stream 1 et 2 en septembre, provoquant des fuites. “Des représentants d’une unité de la marine britannique ont participé à la planification, à la logistique et à la mise en œuvre de l’acte terroriste en mer Baltique”, a accusé le ministère russe de la Défense, également sur Telegram. La Russie a déjà attribué à l’Ukraine le sabotage de ces tuyaux reliant son territoire à l’Allemagne, tandis que des pays occidentaux ont exprimé des soupçons envers Moscou. Une accusation balayée par le ministère de la Défense britannique, et à laquelle la Première ministre française Elisabeth Borne dit n’accorder “aucun crédit”. La Russie assure qu’elle compte soumettre ses accusations au Conseil de sécurité de l’ONU
17 milliards d’euros d’avoirs russes gelés depuis le début de l’invasion
Quelque 17 milliards d’euros d’avoirs d’oligarques et entités russes ont été gelés dans l’Union européenne, à travers sept Etats membres, suite aux sanctions contre la Russie en réponse à la guerre en Ukraine, a annoncé samedi le commissaire européen à la Justice Didier Reynders, dans un entretien aux médias du groupe allemand Funke. Ces avoirs étaient détenus par 90 personnes, a-t-il précisé. Ces sommes pourraient “être transférés à un fonds de compensation pour l’Ukraine”, s’il s’agit bien d’argent “criminel”, a ajouté ce commissaire européen.