Les enseignants sortants du Conservatoire Balla Fasseké Kouyaté du Mali qui dispensent des cours dans des lycées et autres écoles secondaires à l’intérieur du pays menacent d’observer un arrêt de travail. Si toutefois ils ne sont pas pris en compte dans la régularisation de la situation administrative des enseignants-fonctionnaires en cours.
Suite à la lutte syndicale, le Gouvernement a décidé de régulariser la situation administrative des enseignants-fonctionnaires. Les dépôts des dossiers ont commencé pour prendre fin le vendredi prochain; c’est-à-dire, le 9 mars 2018.
Cependant, cette procédure d’avancement en grilles salariales destinée aux fonctionnaires-enseignants exclut les sortants du Conservatoire Balla Fasseké Kouyaté. Pour ce faire, ceux-ci dénoncent une marginalisation orchestrée, selon eux, par le SYPESCO (Syndicat des Professeurs de l’enseignement secondaire des collectivités), et appellent le Département de tutelle à prendre les dispositions idoines pour leur remettre dans leur droit.
«Le Ministère de l’Éducation Nationale avait instruit à ce que tous les enseignants sortants des écoles supérieures qui ont cinq ans d’études supérieures après le Baccalauréat, de fournir leurs dossiers afin d’avancer de deux échelons dans les grilles salariales. Le Responsable du SNEC aussi nous a confirmé que les Diplômés du Conservatoire Balla Fasseké Kouyaté sont naturellement concernés par ladite décision… », note Daouda Traoré, Enseignant sortant du Conservatoire et ex-Secrétaire Général de l’AEEM de ladite école. Et de déplorer : « Mais, contre toute attente, le SYPESCO a négocié avec le Gouvernement afin de ne prendre en compte, dans un premier temps, que des sortants de l’ENSUP avant de renégocier et d’obtenir la prise en compte des enseignants diplômés d’autres grandes écoles comme l’USFRA, l’ENI. Au même moment, on nous met à l’écart, nous, les sortants du Conservatoire Balla Fasseké Kouyaté sous prétexte que les négociations sont en cours pour notre cas ».
Pour ces exclus, cet état de ségrégation est planifié parce qu’aucun sortant du Conservatoire Balla Fasseké Kouyaté ne siège au Bureau du SYPESCO.
«Nous voulons alerter l’opinion nationale et internationale de l’injustice qui se traficote. Notre décision est très claire. Nous avons fait cinq ans d’études au Conservatoire pour obtenir nos Diplômes. Aussi, le Conservatoire est l’une des écoles d’art les plus influentes en Afrique. Parce que c’est une formation de rigueur. Nous sommes confrontés à cette situation tout simplement parce qu’aucun sortant du Conservatoire n’est membre du Bureau Exécutif du SYPESCO. Sinon, ce syndicat ne peut pas nous dire que les Diplômés du Conservatoire ne sont pas concernés », met en cause l’ex-Secrétaire Général de l’AEEM du Conservatoire Balla Fasseké Kouyaté.
Les enseignants diplômés de cette grande école ne veulent pas rester bras croisés. Selon Daouda Traoré, un certain nombre de mesures est programmé pour faire face à cette préoccupation. Parmi ces mesures, il y a la cessation de travail. C’est dire qu’une autre grève des enseignants plane.
« Nous sommes sur le point de mettre en place une commission pour rencontrer le Département. Si jamais on met à l’écart les sortants du Conservatoire, nous allons tous rentrer à Bamako et arrêter de travailler », alerte-t-il. En plus, ces enseignants préconisent de saisir la Justice. « Aussi, on va chercher un Avocat pour traduire l’État devant les Tribunaux compétents parce que c’est notre droit. On ne peut pas donner à d’autres et de nous en priver alors que nous sommes dans les mêmes conditions », prévient Daouda Traoré.
Faut-il noter que grâce à l’AEEM dirigée par Daouda Traoré, sous la transition en 2013, que Madame la Ministre de la Culture à l’époque a harmonisé les textes afin que les sortants du Conservatoire fassent le concours d’entrée à la Fonction Publique. Sinon, ils étaient traités dans les mêmes conditions que les détenteurs du Diplôme de l’INA (Institut National des Arts), c’est-à-dire, la catégorie B.
Oumar Diakité : LE COMBAT