Au sein du ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale du Mali, passant par celui des Maliens Etablis à l’extérieur, les travailleurs menacent d’observer, à partir du 26 avril prochain, 576 heures de grève. Via un préavis adressé au département du Travail, de la Fonction publique et du Dialogue social, les syndicalistes précisent « exiger » la satisfaction de certains griefs pour éviter la paralysie du secteur.
Pour réclamer leurs droits, les membres de la coalition des organisations syndicales du secteur des Affaires étrangères et des Maliens de l’extérieur (Syltae et Stmmeeia) annoncent la perturbation des activités. Un mouvement de grève qui s’explique par « la précarité » des conditions de vie et de travail au sein du secteur des Affaires étrangères et des Maliens de l’extérieur, selon les syndicats. Aussi, apprend-on de leur document du 27 mars dernier, la grève en vue se justifie par « la non-application » du protocole d’entente du 21 octobre 2019. Lequel a été signé par le ministre chargé des Affaires étrangères et le syndicat libre des travailleurs des Affaires étrangères (SYLTAE). Ce protocole d’entente met l’accent sur la relecture des décrets portant l’octroi d’indemnités d’équipement aux agents des deux Départements, décrit-on. Les syndicalistes déplorent l’enlisement du dialogue autour du cahier de doléances soumis au ministre chargé des Affaires étrangères, le 3 décembre 2021, ainsi qu’au ministre chargé du Dialogue social, le 18 février 2022. La coalition des organisations syndicales souligne avoir ainsi décrété ce mouvement grève en raison de « l’absence de réponses aux préoccupations exprimées par les travailleurs du secteur ». Cela, spécifie-t-on, « après avoir observé une trêve de dix (10) jours en guise de bonne foi, voire en réponse au temps demandé par le Gouvernement ». Le mouvement en vue est conforme, mentionne-t-on, à la constitution en vigueur au Mali, en plus d’autres textes garantissant le droit de grève en République du Mali, font entendre le syndicat des travailleurs du ministère des Maliens Etablis à l’Extérieur et de l’Intégration africaine (STMMEEIA) et le syndicat libre des travailleurs des Affaires étrangères (Syltae). La coalition des organisations syndicales énonce exiger, pour éviter la tenue des 576 heures de grève, la satisfaction de certaines doléances. Il s’agit de la majoration des indemnités annuelle et mensuelle d’équipement accordées aux personnels des départements en charge des Affaires étrangères et des Maliens établis à l’extérieur. Cela, conformément aux montants convenus entre le Syltae et le ministre des Affaires étrangères. Aussi, lit-on dans le document, les syndicats réclament l’octroi d’une indemnité de monture aux fonctionnaires et agents du secteur des Affaires étrangères et des Maliens de l’extérieur ; l’octroi d’une indemnité de sujétion diplomatique aux fonctionnaires et agents du ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale. S’y ajoute la relecture du décret N°96-044/P.RM du 8 février 1996 fixant les avantages accordés au personnel diplomatique, administratif et technique dans les missions diplomatiques et consulaires de la République du Mali, conformément au procès-verbal de conciliation du 7 décembre 2018. Parmi lesdits griefs syndicaux figure la relecture de la loi N°05-039/AN-RM du 22 juillet 2005 fixant des indices de traitement des personnels occupant certains emplois dans les missions diplomatiques et consulaires, conformément au protocole d’entente du 21 octobre 2019… En cas de non-satisfaction de ces revendications évoquées, la coalition syndicale souligne qu’elle tiendra, à compter du mois prochain, 576H de grève. Des mouvements qui se tiendront conformément au calendrier suivant : « 72h de grève allant du mercredi 26 au vendredi 28 avril 2023 ; 96h allant du mardi 2 mai au vendredi 5 mai ; 120H allant du lundi 8 mai au vendredi 12 mai 2023 ». La grève sera reconduite, sans préavis, à travers 120 heures commençant du lundi 15 mai au vendredi 19 mai… Les arrêts de travail se poursuivront dans les deux départements jusqu’au 9 juin 2023, informent les syndicalistes. Puis de promettre que le mot d’ordre de grève « sera reconduit autant de fois que nécessaire, sans autre forme de préavis ».
Mamadou Diarra
Source: LE PAYS