A quand la sortie de la crise née de la généralisation des mouvements de grève depuis bientôt cinq mois ? Bien malin qui pourra le dire !
“Ce que nous voulons du gouvernement, ce sont des engagements fermes sur un échéancier clair et précis sur la manière dont il entend répondre à l’ensemble de nos revendications. Tout est négociable”, soutient un syndicaliste membre de l’UNTM.
Cette analyse est partagée par une large frange de l’opinion, car, à observer de près les actes que posent les responsables au plus haut niveau de l’Etat, il apparaît de plus en plus clair que le gouvernement n’est pas dans une posture de sortie rapide de crise. Il joue à fond la carte du pourrissement dans le seul but de discréditer les responsables syndicaux et d’en finir avec les mouvements de grève ici et maintenant.
Tout le monde se rappelle que le durcissement de la grève des magistrats était dû aux déclarations va-t-en-guerre du gouvernement. Comme c’était le cas des agents du secteur de la santé. Dans un premier temps, IBK et son gouvernement se sont braqués et au cours des longs palabres avec les centrales syndicales et les confessions religieuses pour jouer aux pompiers, ils ont donné l’impression de ne rien lâcher sur la question du droit de grève.
La tension est montée d’un cran par la suite, lorsque le gouvernement a décrété l’illégalité de la grève et procédé à des retenues sur les salaires des magistrats grévistes. Cela a eu pour conséquence de durcir le mouvement de débrayage. C’est alors que le gouvernement devant la détermination des grévistes a préféré la fuite en avant ; à savoir : diviser les centrales en tentant de susciter des défections de certains syndicats de base et communiquer abondamment dans la presse sur les reprises du travail, entre autres.
Comme tout cela ne prend pas, le gouvernement IBK s’est vu contraint de lâcher du lest en décidant de renoncer à la défalcation sur les salaires. Une capitulation en forme de rétropédalage qui ne dit pas son nom, d’autant qu’il avait clamé par le passé le contraire. Mais ici encore, il joue la carte de la division.
Ce faisant, le gouvernement ne fait que différer la sortie de crise et on se rend compte que toutes ces manœuvres ont un double objectif : affaiblir définitivement le mouvement syndical et présenter le président de la République comme le chef de l’Etat qui, contrairement à ses prédécesseurs, ne cède pas au “diktat” des syndicats. Un entêtement inutile, dommageable pour tous les secteurs de la vie sociale qui continuent d’être paralysée depuis des mois.
Assi de Diapé
Le Point