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Grève Untm: comment s’en sortir ?

Administrations, Impôts, Douanes, Banques, Services de Santé, Trésor, les Banques et Institutions financières, tous les services publics entre autres… étaient fermés trois jours durant. Raison : une grève de 72 heures de l’Union Nationale des Travailleurs du Mali (UNTM). Pour arrêt général de travail de la Transition, tous les syndicats affiliés à la centrale syndicale ont suivi le mouvement conformément au mot d’ordre de l’UNTM… à 100 % !

 

Suite à l’échec des négociations avec le gouvernement, la grève de 72 heures de l’Union Nationale des Travailleurs du Mali (UNTM) a débuté, mercredi 18 novembre 2020 et s’est poursuivi sur le reste de la semaine ouvrable.
Pendant les trois jours de grève, tous les syndicats affiliés à la centrale syndicale ont largement suivi le mot d’ordre. En plus de l’administration, déjà en grève illimitée, Impôts, Douanes, Banques, Services de Santé, Trésor, Banques et Institutions financières, tous les services publics ont observé la grève. Du constat de nos reporters, seuls les services éducatifs ont fonctionné tant bien que mal. Ailleurs, le service minimum était au strict minimum partout. Même la circulation était très fluide, depuis le mercredi à Bamako.
Conséquences visibles
La paralysie des services publics, des entreprises et des industries affiliées à l’UNTM entrainera des conséquences durables, selon l’alerte des économistes. Par exemple, la centrale syndicale, qui représente 80 % des salariés du pays y compris la plupart des mineurs, réclame notamment la revalorisation et l’harmonisation des salaires ainsi que davantage de primes. Selon notre confrère Abdoulaye Koné, plus 700 véhicules étaient bloqués rien qu’à Diboli, à la frontière sénégalaise. À Zégoua, le nombre de véhicules bloqués à la douane avoisinerait les 500. En termes de pertes, la seule journée du mercredi aurait coûté à l’État plusieurs milliards de nos francs.
À Bamako, des services publics et privés, ainsi que des établissements financiers et d’assurances ont fermé les portes. L’UNTM regroupe au moins 13 sections syndicales de tous les secteurs de la vie professionnelle au Mali.
Dans la ville de Bamako, les activités ont tourné aux ralentis. Plusieurs autres services ont été impactés par cette grève. Il s’agit notamment de l’administration générale et les structures de santé où il y’avait moins d’agents.
À l’Hôpital Gabriel Touré, le service minimum était observé. Toutefois, certains usagers se plaignaient de l’arrêt de travail dans les hôpitaux. Cette nouvelle grève intervient dans un contexte de grogne sociale au Mali. Plusieurs autres syndicats, dont celui des administrateurs civils est aussi en grève.
Manque à gagner
La grève générale de trois jours déclenchée par l’Union nationale des travailleurs du Mali risque d’avoir de sérieuses répercussions sur la production d’or dans notre pays. En clair, contre les attentes du président Bah N’Daw, l’or ne brillera pas cette année pour tout le monde, car sa production va baisser avec la grève.
L’Union nationale des travailleurs du Mali, le syndicat qui représente la plupart des employés des mines d’or du pays, a en effet initié une grève de 72 heures, depuis le 18 novembre à minuit, pour réclamer de meilleurs salaires.
Après la mine d’or de Syama où un mouvement d’humeur des employés a déjà réduit les objectifs annuels, c’est toute l’industrie aurifère malienne qui risque cette fois-ci d’être affectée, selon des observateurs. Si le pays prévoyait une production d’or de 59,8 tonnes pour 2020, il risque de ne pas atteindre ce but, sauf si une solution durable est rapidement trouvée.
Pour rappel, le Mali a produit 65,1 tonnes d’or l’année dernière et fait partie des cinq plus grands producteurs africains. Les divers revenus générés par le secteur aurifère fournissent, selon certaines estimations, le quart du budget annuel du pays.
À la fin, ce vendredi, des trois jours d’arrêt de travail, l’heure était au bilan, à la Bourse du travail. Pour les responsables de la centrale syndicale historique, la grève a été une grande réussite. Le mot d’ordre a été suivi partout à plus de 95 %.
Quelle leçon tirer ?
Sur le front social, l’Union nationale des travailleurs du Mali maintient la pression au maximum. Après les 72 heures de grève, la centrale historique entend déposer dès ce lundi un nouveau préavis de grève.
De l’avis unanime à la Bourse du Travail, la grève de trois jours déclenchés les mercredi, jeudi et vendredi derniers a été un succès total. Mal conseillées sur l’essoufflement du Mouvement syndical et sur sa capacité de mobilisation des masses populaires, les autorités de Transition ont joué la montre avec l’UNTM. Résultat : l’échec des négociations mardi dernier qui a conduit à l’une des grèves les plus suivies de cette décennie. Partout, l’activité économique, dans le pays, était aux ralentis, sinon totalement à l’arrêt. De l’Administration au commerce, de la Douane aux mines en passant par les services, la santé… le mouvement de grève a été largement respecté par les adhérents. Un succès total que le secrétaire général de l’UNTM Yacouba Katilé a vivement salué samedi au micro de notre confrère Abdoulaye Koné.
Pour la suite, le patron de la Centrale syndicale, Yacouba Katilé, est très clair : on déclenche un mouvement syndical pour obtenir satisfaction. Donc, tant que l’UNTM n’a pas eu satisfaction autour de la table de négociation, elle sera obligée de reconduire la grève jusqu’à satisfaction totale de ses doléances. Le locataire de la Bourse du Travail a demandé la compréhension des populations, l’unité et la clairvoyance du mouvement syndical malien que le gouvernement, à travers ses troubadours, tentera de s’opposer, histoire de diviser pour régner. Le combat de UNTM est un combat global pour l’ensemble du monde du travail du Mali et pour les masses laborieuses de notre pays, qu’ils soient adhérents ou non de la Centrale. C’est pourquoi la lutte de l’UNTM doit être comprise et soutenue, selon Yacouba Katilé.
Dès ce lundi ou mardi, l’UNTM déposera un autre préavis de grève, a-t-il fait savoir.

Par Sidi DAO

Source : INFO-MATIN

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