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Grève illimitée des magistrats : Des longues gardes à vue qui violent les droits des citoyens

Depuis le lundi 27 août 2018 à minuit, les deux syndicats de la magistrature au Mali (le Syndicat autonome de la magistrature (SAM) et le Syndicat libre de la magistrature (SYLIMA)) sont en grève illimitée sur toute l’étendue du territoire nationale pour la sécurité physique et économique. Et cette grève ne va pas sans conséquence sur les droits des citoyens avec le dépassement du délai de la garde à vue occasionnant des détentions illégales. Prenant conscience de cet état de fait, l’Assemblée nationale entend amener les parties (le gouvernement malien et les syndicats) autour de la table de négociation.

Sur instruction du président de l’Assemblée nationale, la Commission des Lois Constitutionnelles, de la Législation, de la Justice, des Droits de l’Homme et des Institutions de la République de l’Assemblée nationale du Mali présidée par l’honorable Zoumana N’Tji Doumbia du CDS Mogotiguiya a rencontrée le vendredi 14 septembre 2018 les syndicalistes de la magistrature dans l’enceinte de l’hémicycle dans un premier temps puis dans un second temps les responsables de la police et de la gendarmerie nationale.

Aux dires de l’honorable Me Zoumana N’Tji Doumbia, les magistrats ont deux points de revendication : le premier point concerne la sécurisation des juridictions et des personnels judiciaires, le second point concerne la relecture de leur statut avec la revalorisation de la grille salariale. « Nous avons constaté qu’il ya un blocage entre les deux pouvoirs : le pouvoir exécutif et le pouvoir judiciaire. Le point de blocage nous a dit le syndicat, c’est surtout au niveau de la grille salariale. Le syndicat pense que le gouvernement avait pris des engagements et le gouvernement doit être à mesure de les honorer. Dans notre programmation, nous allons écouter le gouvernement », a déclaré le président de la commission loi de l’Assemblée nationale.

Avant de mettre l’accent sur les conséquences de cette grève sur les droits des citoyens. « Le constat est amer, normalement dans le code de procédure pénale, la garde à vue est de 48 heures prorogeable à 72 heures mais nous avons vu des longues détentions, de garde à vue qui violent allègrement les droits des citoyens », a souligné Me Zoumana N’Tji Doumbia. Selon Me Doumbia, la commission entend écouter le gouvernement avant de lancer le dialogue entre les deux pouvoirs à savoir la justice et l’exécutif.

Aguibou Sogodogo

Source: Le Républicain

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