Dans une lettre circulaire numéro 17/001/Fenascom-SG datant du 22 mars 2017, la Fédération nationale des associations de santé communautaire invite les Asaco ou Mutuelle de santé à recruter un médecin DTC sur fonds propres pour reprendre immédiatement les services de soins au Cscom. Cette option ne contribuera aucunement à améliorer le plateau sanitaire des centres de santé communautaire puisqu’ils n’ont les fonds nécessaires pour assurer leur fonctionnement.
Depuis le jeudi 9 mars, le Syndicat national de la santé, de l’action sociale et de la promotion de la famille (SNS-AS-PF) et la Fédération des syndicats de la santé et de l’action sociale du Mali (Fesysam) observent une grève illimitée, paralysant ainsi le fonctionnement normal des centres de santé, les plus accessibles aux populations.
La Fénascom déplore cette grève intervenue sans concertation entre toutes les parties prenantes. Selon la Fédération, le préavis n’a pas été adressé à la Fénascom et plus particulièrement ceux qui sont liés par un contrat avec les Asaco et la Mutuelle de santé.
“Il est difficile de comprendre que la Fénascom soit exclue des négociations autour d’un préavis de grève dont les personnels recrutés et payés par l’Asaco et la Mutuelle de santé sont concernés. Le gouvernement, à travers le ministère du Travail, n’a pas daigné associer la Fénascom, malgré son statut de représentant légitime des Asaco et des mutuelles de santé qui sont les employeurs de cette catégorie de personnel dans les Cscom et les centres de santé de Mutuelle…”, souligne la lettre, ajoutant que n’ayant pas reçu de préavis en ce qui concerne le personnel sur fonds Asaco, la Fédération est en droit de ne pas reconnaître cette grève.
La Fénascom invite les structures faitières à organiser une assemblée générale d’information des populations sur la grève et ses conséquences, rencontrer immédiatement le personnel recruté sur fonds Asaco leur signifiant l’illégalité de leur grève et leur demander de reprendre les services sans délai sous peine de sanctions.
La Fédération va d’ailleurs plus loin, demandant aux différentes structures de recruter un médecin DTC sur fonds propres en liant avec les Cscom par un contrat de travail en bonne et due forme en remplacement des agents affectés par l’administration.
Cette position de la Fénascom ne contribuera aucunement à améliorer le plateau sanitaire des centres de santé communautaire. Les Cscom dont il s’agit n’ont pas les fonds nécessaires pour assurer leur fonctionnement. De milliers de centres de santé sont dans un état piteux. Le plateau technique n’est pas amélioré.
A cela s’ajoute des arriérés des agents qui émargent au compte des Asaco et même les collectivités dans les zones les plus reculées. Ils ne sont pas affiliés à l’INPS. Les DTC qui seront recrutés par la Fénascom risquent de se retrouver dans une situation plus grave. Ces agents, qui assurent le fonctionnement technique des centres de santé, seront toujours dans le besoin. Et l’accès aux soins de santé qui est un droit ne sera plus une réalité.
Bréhima Sogoba