La grève des maires du Mali démarrée ce lundi 4 novembre 2019, en solidarité avec leurs camarades placé sous mandat de dépôt, est diversement suivie par les intéressés. Les élus communaux du parti SADI se sont désolidarisés.
Le vendredi 1er novembre dernier le syndicat mixte de l’inter collectivités « Grand Bamako », a annoncé une grève de 6 jours, lors d’un point de presse animé par la vice-présidente dudit syndicat, Mme Karembé Rokia Diarra. Elle était entourée par l’ensemble des maires des 6 communes du district de Bamako et des maires d’autres communes membres du syndicat mixte de l’Inter Collectivité du « Grand Bamako ».
Ce point de presse avait pour objectif d’informer l’opinion nationale et internationale sur les démarches entamées par le Syndicat mixte de l’Inter Collectivité « Grand Bamako », suite aux interpellations et la mise sous mandats de dépôt à la Maison Centrale d’Arrêt de Bamako son président, le maire du District de Bamako, Adama Sangaré, ainsi que les maires de Baguinéda, de Mountougoula et deux élus de la Commune I, afin d’exiger leurs mise en liberté provisoire.
A cette occasion les membres du syndicat mixte ont fait un communiqué, lu par la vice-présidente Karembe Rokia Diarra. Dans ce communiqué, la vice-présidente déclare : « Nous Syndicat mixte de l’Inter collectivité du « Grand Bamako », constatons avec amertume, les interpellations et la mise sous mandat de dépôt à la Maison centrale d’arrêt de Bamako des maires du District, de Baguinéda, de Mountougoula et deux élus de la commune I ». Elle a ensuite précisé responsabilités de ces élus, en l’occurrence, celles du maire du District de Bamako, président de l’Inter collectivité du « Grand Bamako » ; président Afrique du Forum mondial de l’Economie sociale et solidaire, co-président mondial du même Forum, membres du Comité exécutif cités et gouvernements locaux unis d’Afrique ; membre du Bureau de l’Association internationale des maires francophones, entre autres.
Le syndicat mixte de l’Inter collectivité du « Grand Bamako », par la voix de sa vice-présidente, estime que la privation de la liberté de mouvement qui leur est imposée présente plus d’inconvénients que d’avantages. Selon Mme Karembe Rokia Diarra, au moment où la mairie du district est engagée résolument dans la réalisation de nombreux projets structurants, tel que le projet de création de la société de transport collectif par bus « BONIABA », pour lequel, sur invitation du partenaire chinois, il devait conduire une délégation nationale à partir du 27 octobre 2019 dans le but de faire le choix de la gamme de bus pour Bamako.
Selon Mme Karembe, l’incarcération du maire Adama Sangaré représente en termes de création d’emplois et de retombées financières une perte considérable pour la collectivité.
Aussi, à travers la diplomatie des villes, précise-t-elle, Bamako attire de plus en plus la sympathie et la solidarité de beaucoup de partenaires, notamment dans les domaines de l’assainissement, du changement climatique, de la mobilité urbaine. Avec son incarcération, tous ces efforts risquent d’être annihilés, a mis en garde Mme Karembé Rokia.
Et d’ajouter que « c’est pourquoi, nous estimons que la mise en liberté des maires du District de Bamako, de Baguinéba et de Mountougoula qui n’entrave en rien la manifestation de la vérité des affaires pendantes devant la justice de notre pays, rapporterait plus à leurs collectivités que leur détention ».
A cet effet, les membres du syndicat par la voix de la vice-présidente ont exigé leurs mises en liberté provisoire sans délai. Par la même occasion, le syndicat mixte de l’Inter collectivité décidé d’observer une grève de 6 jours, allant du lundi 04 au dimanche 10 novembres, dans toutes les mairies du district de Bamako et dans les communes environnantes.
Lundi 4 novembre 2019, jour du démarrage de la grève, il ne fait guère doute, la grève n’est pas suivie par tous les maires. Certains élus communaux à l’instar de ceux du parti SADI de l’honorable Oumar Mariko n’ont pas observé le mot d’ordre.
D.H.S
Le Soft