La grève illimitée entamée par les syndicats des gros porteurs du Sénégal pays voisin du Mali depuis le 25 décembre dernier, pour dénoncer les tracasseries routières dont ils sont victimes, perturbe l’approvisionnement du Mali en divers produits, surtout le ciment dont le prix a connu une hausse considérable passant de 90 000 / 95 000 FCFA la tonne à 120 000 FCFA pour le ciment importé et 115 000 FCFA pour celui produit au Mali.
Les tracasseries routières exaspèrent les transporteurs : «Nous laissons une partie de nos recettes sur la route. La police n’est plus un métier valorisant et respectable du fait du comportement de certains agents. D’un poste de police à un autre, d’un point de pesage à l’essieu à un autre, c’est comme si ce ne sont pas les mêmes normes, les mêmes codes ou les mêmes unités de mesure. On ne sait plus à quel poids se fier, ni à quels documents s’en tenir. Les policiers trouvent toujours le moyen de vous soutirer de l’argent, parfois sans remettre un reçu du Trésor public. C’est le cas dans un poste de police du département de Rufisque.» Une détermination qui n’a d’égale que la dureté de leurs conditions de séjour à Vélingara : «Nous aurions aimé décharger nos marchandises et faire autre chose. Etre à côté de nos familles et ne pas être obligés de passer la nuit dans ou sous nos camions en cette période de froid, mais la justesse de nos revendications vaut le sacrifice», renchérit M. Mbodji.
A Mali, il faut le souligner, la capacité des trois unités de production nationale (DCM-SA, CIMAF et CMM) estimée à 2 millions de tonnes par an soit 50% du besoin du pays qui est de 4 millions de tonnes tarde à combler le vide laissé par les importations malheureusement. Notre pays importe chaque année une bonne quantité de cette matière de plusieurs pays de la sous-région, cela afin de compléter le gap de la production nationale de consommation en ciment, Cependant, sur le marché national on constate surtout une forte présence du ciment venant du Sénégal qui dispose d’une large réserve en termes de production. Le marché malien malheureusement souffre actuellement d’une faiblesse de l’offre en ciment ayant occasionné une hausse de prix.
Cela est dû à la grève depuis le 25 décembre, des deux plus grands syndicats des transporteurs du Sénégal. Une grève illimitée pour dénoncer leurs calvaires relatifs aux tracasseries routières dont ils sont victimes, les rackets sans cesse venant des gendarmes, policiers et douaniers, l’absence de parking de stationnement des gros porteurs.
FRANCK-HERVE
Source : Le Soir De Bamako