La Section syndicale de la Protection civile (SSPC), affiliée au Syndicat national des travailleurs des administrations d’Etat (SYNTADE), observe un arrêt de travail depuis le 28 mai dernier.
Par cette grève qui prend fin le 31 mai prochain, les syndicalistes entendent protester contre l’abandon de tout projet d’avancement en grade, initié en violation des dispositions de la loi n° 2015-002 du 30 janvier 2015 portant statut des fonctionnaires de la Protection civile, en matière d’avancement.
La section syndicale de la Protection civile conteste aussi le projet de redoublement de deux stagiaires sapeurs-pompiers et réclament l’accélération du processus de relecture du statut des fonctionnaires de la Protection civile. Elle souhaite également l’application correcte de l’arrêté n°2018-0334/MSPC-SG du 19 février 2018 portant ouverture d’un concours de recrutement et l’annulation de la décision n°2018-0288/DGPC-SG du 12 mars 2018 portant nomination d’un président de la commission nationale de recrutement à la protection civile au titre de l’année 2018.
La régularisation pure et simple des fonctionnaires de la Protection civile évoluant au sein de la MINUSMA, la dotation du personnel en équipement de protection individuelle, l’organisation des concours d’avancement de catégorie, l’abandon de tout projet de mise en réforme des véhicules en bon état de fonctionnement et la réponse par écrit aux différentes correspondances adressées aux autorités par la SSPC sont aussi des points de revendications des syndicalistes de la Protection sociale.
Namanké Dembélé, secrétaire à la nouvelle technologie de l’information et de la communication de la section syndicale de la Protection civile, explique que par rapport aux multiples violations, le directeur général de la Protection civile, le colonel Seydou Doumbia, a été saisi par des correspondances qui sont restées sans suite.
«A notre entendement, ces violations de textes n’ont fait qu’engendrer le favoritisme, l’injustice et la discrimination dans la gestion de la carrière du personnel de la Protection civile», précise le syndicaliste. Par ailleurs, il ajoute que face à la mauvaise gouvernance, la section syndicale est dans l’obligation d’assumer sa mission de défense des intérêts matériels et moraux des fonctionnaires du secteur.
En outre, le syndicaliste explique qu’après le dépôt du préavis de grève, le ministère en charge de la Fonction publique a mis en place une commission de conciliation et les négociations se sont tenues vendredi dernier. «Nous avons montré notre disponibilité à aller au dialogue social et à la concertation pour dénouer la crise parce que notre volonté était d’exposer nos problèmes à des représentants du gouvernement et d’y trouver des solutions», relève Namanké Dembélé.
Le syndicaliste apprécie l’état d’esprit du département en charge de la Protection civile mais dénonce une mauvaise foi du directeur général de la Protection sociale qui semble avoir un autre agenda dans la gestion des préoccupations des travailleurs.
Les syndicalistes s’apprêteraient à élaborer une nouvelle plateforme qui sera sur la table du gouvernement dès le 31 mai et qui fera aussi l’objet d’un nouveau préavis de grève avec une demande d’autorisation de marche des sapeurs pompiers de Kayes à Ménaka.
Maciré Traoré est le secrétaire administratif de la SSPC. Il rappelle que l’article 33 du statut énumère les unités opérationnelles qui ne doivent pas aller en grève. Cette disposition juridique a été bien respectée par les travailleurs, c’est pourquoi au-delà du service minimum, on constate des services de garde. «Nous sommes en grève parce que notre préavis déposé sur la table du gouvernement n’a pas eu de suite», dit-il, tout en dénonçant l’attitude du directeur général qui serait à l’origine de ce blocage.
Mohamed Z.
DIAWARA
Source : L’Essor