Décidés à obtenir leur statut particulier, six syndicats d’enseignants observent une grève de 408 heures, entamée ce 8 janvier 2018. Malgré la promesse du gouvernement de faire adopter le projet de loi, actuellement sur la table de l’Assemblée nationale, ce 14 janvier, les syndicats n’ont pas accepté la trêve, préférant attendre le vote et la promulgation de la loi.
Le Syndicat des professeurs de l’enseignement secondaire des collectivités (SYPESCO), le Syndicat Libre et démocratique de l’enseignement fondamental (SYLDEF), le Syndicat national de l’éducation de base (SYNEB), le Syndicat national des enseignants du secondaire de l’Etat et des collectivités ( SYNESEC), le Syndicat national des enseignants fonctionnaires des collectivités territoriales ( SYNEFCT) et la Fédération nationale de l’éducation, des sports, arts, de la recherche et de la culture (FENAREC), après une première grève de 9 jours en décembre 2017, exécutent un nouveau mot d’ordre de grève de 17 jours ; depuis ce 8 janvier 2018. Motif évoqué : l’inexécution par le gouvernement de l’accord convenu entre lui et les syndicats depuis le 2 mai 2017. « Ce protocole d’entente avec le gouvernement concerne l’octroi d’un statut autonome au personnel enseignant du secondaire, du fondamental et de l’éducation préscolaire et spéciale », explique Monsieur Kessa Keïta, Secrétaire général adjoint du BEN du SYNEFCT.
Tenir les engagements
L’Etat avait donné l’engagement, selon notre interlocuteur, que le statut sera voté lors de la session d’octobre. Une session qui s’est achevée le 15 décembre sans que le statut ait été adopté. Le syndicat qui dénonce la lenteur du gouvernement et même « sa mauvaise volonté », affirme que ce nouveau mouvement fait suite à l’inaction du gouvernement, après le premier préavis ayant abouti, à la première grève d’une semaine avant les congés de Noël et d’une semaine après la reprise. Les six syndicats, espèrent ainsi « obliger l’État à honorer ses engagements. »
Nommé à la tête du département de l’éducation dans la foulée, les syndicats ont rencontré le nouveau ministre de l’Éducation qui leur a fait certaines propositions, dont celle d’observer une trêve en attendant le vote du statut prévu le 14 janvier 2018. Une proposition rejetée par les syndicats, qui préfèrent voir la loi adoptée et promulguée, afin que les améliorations prévues soient effectives à partir de fin janvier.
En attendant, les élèves de l’enseignement public qui ont déjà perdu des heures précieuses de cours continuent à subir les effets néfastes de ces grèves sur leur niveau déjà catastrophique.
Journal du mali