La réaction du directeur général de la Protection civile, le colonel Seydou Doumbia, sur la grève de 72 heures déclenchée par la Section syndicale de la Protection civile (SSPC) le 28 mai dernier, ne s’est pas fait attendre. Il a tenu un point de presse, mardi dernier, pour donner des précisions sur ce mouvement de grève. Dans ses propos liminaires, le patron de la Protection civile précise qu’il y a 2 syndicats, notamment la Section syndicale, affiliée au Syndicat des travailleurs des administrations d’Etat (SYNTADE) donc à l’UNTM et le Syndicat national des fonctionnaires de la protection civile (SNFPC), membre de la Confédération syndicale des travailleurs du Mali (CSTM). Pour lui, c’est une minorité de syndicalistes qui a décrété cet arrêt de travail.
Le colonel Seydou Doumbia a battu en brèche les motifs invoqués par les grévistes pour justifier leur action. Ces motifs sont contenus dans un préavis de grève adressé au ministre du Travail et de la Fonction publique, en date du 8 mai dernier et qui comporte 10 points de revendications. Il reconnait avoir reçu une correspondance des syndicalistes contenant quelques revendications qui ont été examinées par le cadre de concertation permanent entre l’administration et les syndicats de la Protection civile.
«Initialement, ces revendications ne portaient que sur 2 points, à savoir les avancements à la Protection civile et le processus de recrutement en cours», précise le conférencier, ajoutant qu’un consensus avait été trouvé sur le point relatif au processus de recrutement parce qu’il avait été demandé aux 2 syndicats de faire parvenir à l’administration 3 noms chacun, en vue de leur intégration dans la commission de recrutement.
A en croire le conférencier, seul le SNFPC s’est exécuté. Sur le deuxième point de revendication, il estime que le dossier des avancements est en cours de traitement au niveau du ministère de la Sécurité et de la Protection civile. Mais il précise qu’entre temps, la SSPC a ajouté une autre revendication, notamment l’accélération du processus de relecture du statut des fonctionnaires de la Protection civile.
«Le cadre de concertation était sur le point d’apporter de solutions aux 3 revendications, mais la section syndicale a quitté la table de négociations pour apporter encore 7 autres revendications et déposer un préavis de grève. L’intention des syndicalistes était de faire un blocage», accuse Seydou Doumbia. Il a aussi évoqué la décision de mutation de 29 cadres de la Protection civile. Selon lui, le véritable problème demeure au niveau de la mutation de 2 lieutenants, tous deux mutés d’une unité à une autre dans la même ville de Bamako.
Pour sortir de l’impasse, le directeur général de la Protection civile propose de revenir sur la mutation des 2 éléments et de les redéployer à leurs unités respectives mais pas aux mêmes postes de responsabilité. Pour Seydou Doumbia, cela relève d’un principe universel de collaboration entre administration et syndicat. «Si un syndicaliste souhaite rester au niveau d’une unité supposée être sa base électorale, l’administration peut lui concéder ce privilège mais sans pour autant lui garantir le même poste. L’emploi est une prérogative de l’administration. En réalité, aucun des 10 points ne saurait constituer une revendication en soi, a fortiori un motif de grève», explique le directeur général.
Il a fait savoir qu’ au terme de la journée du 28 mai dernier, 15 à 16 éléments seulement ont observé cette grève. «A part les affichages comportant des slogans erronés tels que : «Les pompiers sont en grève» ou encore «Violation des conventions internationales par le directeur général de la Protection civile», toutes les unités opérationnelles de nos services ont fonctionné normalement à Bamako et à l’intérieur du pays», affirme le responsable des sapeurs-pompiers.
Le colonel Seydou Doumbia rappelle la loi n°2015-002/du 30 janvier 2015 portant statut des fonctionnaires de la Protection civile. Ce texte stipule en son article 16 que : «l’emploi est à la discrétion de l’administration. Le fonctionnaire de la Protection civile a le devoir d’occuper le poste qui lui est confié. Il est tenu de respecter scrupuleusement et avec assiduité toutes les obligations que lui impose l’exercice de ses fonctions».
Mohamed Z.
DIAWARA
Source: L’Essor