Le samedi 18 août 2018, les partisans de l’honorable Soumaïla Cissé ont organisé une grande marche populaire, démocratique et pacifique contre « la dictature de la fraude, le truquage électoral, le bourrage d’urnes ». Durant cette manifestation, les marcheurs ont exigé la vérité des urnes, le respect du vote des maliens, le respect de la souveraineté du peuple malien. Cette marche fait suite à la proclamation des résultats provisoires complets de la présidentielle de 2018 par le ministre en charge des élections qui donne 67,17% au président sortant Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) et 32,83% à l’honorable Soumaïla Cissé. Or, selon l’opposition, c’est Soumaïla Cissé qui a gagné avec 51,75% contre 48,25% pour IBK. Selon les marcheurs, c’est Soumaïla Cissé qui a gagné et il sera investi président de la République du Mali. Ladite marche est partie de la Place de la Liberté aux environs de 10 heures 25 minutes à l’esplanade de la Bourse du Travail.
Des milliers de personnes ont pris part à cette marche pacifique de contestation organisée par le directoire de campagne du candidat Soumaïla Cissé. En plus des responsables de l’opposition malienne, on notait aussi la présence des responsables des organisations de la société civile malienne, des hommes épris de paix et de démocratie. Parmi les marcheurs, on peut citer le candidat Soumaïla Cissé non moins président de l’Urd, son épouse, Mme Cissé Assitan Traoré, son directeur de campagne, Tiébilé Dramé, la directrice ajointe de campagne de Soumaïla Cissé, Mme Diakité Kadidia Fofana, les anciens ministres, Choguel Kokalla Maïga, Konimba Sidibé, Dramane Dembélé, Nouhoum Togo du cabinet du chef de file de l’opposition malienne, Djiguiba Keïta alias PPR du Parena, Modibo Sangaré de l’Unpr, l’honorable Mamadou Hawa Gassama Diaby de l’Urd , l’ancien secrétaire général du ministère de l’administration territoriale, Birama Fomba et bien d’autres. Cette marche contre la fraude électorale est partie de la place de la liberté à la bourse du travail en passant par la place de l’indépendance. La marche était encadrée par les forces de défense et de sécurité du Mali sous le regard curieux des riverains. On pouvait lire sur les banderoles : « Respecter le vote des Maliens », « La démocratie et la République en péril au Mali», « Non à la dictature de la fraude». Les marcheurs scandaient «Soumaïla : président ». Les femmes tenaient leurs balais comme pour dire : « Il faut balayer les fraudeurs ». Arrivé à destination, ce fut l’exécution de l’hymne de l’Union pour la République et la démocratie (URD) et l’hymne national du Mali.
«Nous allons chasser les voleurs »
Premier à prendre la parole, Mohamed Youssouf Bathily dit Ras Bath a fait savoir que la fraude effectuée par les gouvernants est le déshonneur du Mali. « La fraude, le vol sont les pires crimes. Notre candidat Soumaïla Cissé sort vainqueur de cette élection », a-t-il dit. Il a invité la présidente de la Cour constitutionnelle du Mali, Manassa Danioko à dire le droit. « Ce n’est pas parce que le président Français, Emmanuel Macron, le secrétaire général des Nations Unies félicitent IBK que cela va changer le vote des maliens. Je n’ai jamais vu quelqu’un féliciter avant la proclamation de la cour constitutionnelle. Et si la cour constitutionnelle du Mali venait à faire comme la cour suprême du Kenya en renversant la tendance, ceux qui ont félicité IBK seront obligés de tenir deux langages », a martelé Ras Bath. Selon lui, le vote du 12 août 2018 a entaché la nation malienne avec une fraude à ciel ouvert. « Nous allons chasser les voleurs et les criminels, A bas les voleurs, A bas les criminels », a conclu Ras Bath.
Quant à l’ancien ministre, Choguel Kokalla Maïga du MPR, il a précisé qu’il a décidé de manifester pour défendre le vote des maliens. Selon Choguel, en France, on vote en 4 minutes, ce qui donne 150 votants par bureau de vote. Au Mali, dit-il, aucun malien ne peut voter en moins de 5 minutes. A cet effet, il a dénoncé le fait qu’il y a eu 800 votants dans un bureau de vote au Mali. « Tant que ce système existe, ça ne sert plus à rien d’aller voter. Je demande à tous les maliens à défendre leur vote, l’honneur et l’indépendance du Mali », a-t-il dit. Où est-ce que les procès-verbaux (PV) de Kidal ont été remplis, s’est-il interrogé. Car selon lui, les préfets de Kidal sont à Gao.
Pour sa part, le candidat Dramane Dembélé a souhaité le redressement de la démocratie. « La voix des maliens a été volée. Non à la fraude électorale. C’est Soumaïla qui a gagné cette élection », a-t-il conclu.
Aux dires de l’ancien ministre Konimba Sidibé du Modec, cette lutte est faite pour sauver la démocratie malienne. Avant d’ajouter que les 5 dernières années ont été difficiles pour les maliens. « C’est Soumaïla Cissé qui a gagné et il sera investi. La communauté internationale ne nommera pas IBK comme président », a souligné Konimba Sidibé.
L’ancien directeur du Centre international de conférence de Bamako (CICB), Paul Ismaël Boro a fait savoir que Macron et Hollande devraient être courtois avec le président Soumaïla Cissé. Selon lui, c’est Soumaïla Cissé qui a gagné cette élection. Ainsi, il a invité la jeunesse à se mobiliser pour que force reste à la loi.
La directrice ajointe de campagne de Soumaïla Cissé, Mme Diakité Kadidia Fofana enfonce le clou en disant qu’il n’y a pas eu de vote au Mali mais de nomination. Elle a invité les uns et les autres à rester mobiliser et démocrates jusqu’à l’investiture de Soumaïla Cissé.
Mme Coulibaly Kadiatou Samaké de l’URD a exigé le respect de la démocratie. A l’en croire, Soumaïla Cissé a fait un acte citoyen en décidant d’aller au second tour. A ses dires, la vidéo projetée par la direction de campagne prouve qu’il y a eu bourrage d’urnes et l’achat de conscience. A cet effet, elle a souhaité l’annulation pure et simple du vote de Kidal. Le représentant de l’Association Kaoural, Oumar Abdou Touré dit Ladji abonde également dans le même sens.
Devant un public acquis à sa cause, le candidat Soumaïla Cissé a remercié les uns et les autres pour la grande mobilisation. Avant de dénoncer la fraude électorale. Selon lui, même en Turquie, il y a eu le tripatouillage des résultats de la présidentielle malienne de 2018. A ses dires, il n’y a que 6 votants en Turquie, sur les 6 votants, il a eu 4 et 2 pour IBK, mais dit-il, les résultats ont été changés pour donner 6 à IBK et zéro pour lui. Par ailleurs, il a dénoncé la corruption au Mali. Pour lui, il faut un bon président pour mettre le Mali sur les rails. « Salut et honneur à toute la diaspora. La prochaine mobilisation sera plus grande que celle-ci. Les maliens n’accepteront pas un président élu sur la base de la fraude. Nous n’accepterons pas qu’on vol notre voix. La mauvaise gouvernance ne construira pas le pays. Il faut continuer à se battre. Si vous aimez votre pays, il faut résister, rester mobiliser. Soyons fiers de défendre la démocratie », a déclaré Soumaïla Cissé.
Aguibou Sogodogo
Source: Le Républicain