Le secteur du basin se porte assez mal. Pour les commerçants et artisans qui travaillent dans ce secteur, le problème découlede la concurrence déloyale des Chinois.Pour dénoncer ce crime, ils ont organisé un grand meeting. C’était vendredi soir, à la place du Souvenir, au cœur même du Grand marché de Bamako.
Ces basins présentes des articles de modèles différents, entre autres Touloumani,Bogolan,VIP,Facebook,Poliman… Autant de modèles de teinture inventés par les artisans maliens, qui ont fait le bonheur des teinturiers. Mais, ces produits «made in Mali» sont,aujourd’hui,contrefaits en Chine et vendus dans les marchés de Bamako.
Rassemblées au sein du Groupement MogoDjoguinenw(GMD:Tropc’esttrop),les commerçants et artisans du basin appellent les autorités à prendre des mesures urgentes. Pour les frondeurs, les sociétés telles que KingTeam,BlueSky,Youmatex,Posmi sont à l’origine de ces contrefaçons. Au-delà des aspects économiques, disent-ils,la menace chinoise sur le métier de teinturier annonce la disparition d’un savoir-faire millénaire malien.
Cheick Oumar Sacko, le président du Syndicat national des Commerçants détaillants du Mali (Synacodem), lui aussi, est très remonté contre cette pratique.Selon le commerçant,les manœuvres des Chinois nes’arrêtent pas au contre façon des produits.En plus de vendre les basins contrefaits aux grossistes maliens, les Chinois se livrent aussi au commerce en détail.Ce qui, de l’avis de Cheick Oumar Sacko,c’est «une violation flagrante du Code du commerce au Mali».
Comme si cela ne suffisait pas,estime le président du Synacodem,c’est l’ambassade de Chine au Mali refuse le visa aux commerçants maliens.Et, pour ceux qui parviennent à obtenir le document,la validité est d’un mois alors que le visa malien, lui,est accordé aux commerçants chinois pour une durée de 6 à12 mois.
«Le combat contre ses produits contre faits est le combat pour le développement du Mali»,estime pour sa part Mamadou MinkoroTraoré.
Leprésident de l’Assemblée permanente des chambres des métiers du Mali (Apcmm) affirme que ce combat est aussi celui de la lutte contre l’immigration.«C’est une lutte noble qui doit être accompagnée», conclut-il dans un tonnerre d’applaudissements.
Au fil de la soirée, avec l’engagement de Mamadou MinkoroTraoré, les commerçants et les teinturiers ont fait des témoignages sur leurs difficultés de leur cohabitation avec les Chinois.
Fatoumata Doumbia
Le Credo