Cela relève désormais du devoir légitime du respect de la légalité. Au-delà, de la volonté du président IBK de vouloir briguer un second mandat. Sans outre mesure dès lors qu’il fut dénoncé, établi et prouvé que l’actuel président du Haut Conseil des Maliens de l’Extérieur a de son propre gré, demandé librement à renoncer à la nationalité malienne, il doit être déchu de son titre d’interlocuteur principal de la diaspora malienne auprès du pouvoir public de la République du Mali.
Tout, aujourd’hui, appelle, le Gouvernement malien à agir ainsi. Tout, c’est cinq raisons, dont trois relèvent de la légalité, une de la sauvegarde de la bonne image du régime et la cinquième de permettre à IBK de ‘’re’’ gagner la confiance de la forte communauté des Maliens de l’extérieur. Cette cinquième raison se justifie à plus d’un titre, car on n’a pas besoin de faire un sondage pour se mettre à l’évidence que M. Habib Georges Ngoye Sylla a perdu toute crédibilité auprès de la forte majorité de la vaillante communauté des Maliens de l’extérieur. Laquelle n’est plus prête à donner sa caution morale à un régime qui s’accommode avec ses faits et gestes.
Les trois raisons légales sont à rechercher dans les textes souverains du droit malien. Notamment le code de la nationalité malienne. Un code, d’ailleurs souple, qui accorde à : Toute personne majeure de nationalité malienne résidant habituellement à l’étranger, qui acquiert volontairement une nationalité étrangère, de ne pas perdre la nationalité malienne que si elle le déclare expressément. Sans détour, l’actuel président du Haut Conseil des Maliens de l’Extérieur a fait le choix de répudier la nationalité malienne. Toute chose qu’il n’a pas démentie lors de sa récente sortie médiatique. Il revient donc au Gouvernement de sanctionner le fautif avant que cela soit demandé par une tierce personne (conformément à la loi).
L’autre raison légale relève de la violation des statuts du HCME dont l’article 1/ paragraphe 2 dispose que : « le Haut Conseil des Maliens de l’Extérieur est une association reconnue d’utilité publique. Il est un organe consultatif à caractère associatif, apolitique, laïc, non discriminatoire et à but non lucratif ». Un dispositif qui fut foulé au pied par M. George Ngoye, lorsque sous l’euphorie des lampions de Koulouba il a fait des déclarations ouvertement politiques, en désignant tous les présidents des comités de base des Maliens de l’extérieur comme des « directeurs de campagne » du président IBK. C’est au pouvoir de démontrer qu’il n’a pas besoin d’un organe apolitique pour faire sa campagne. Cela passe par une sanction exemplaire à l’encontre du thuriféraire Sylla.
La dernière raison légale, non des moindres, relève des entorses graves que ce ‘’puissant’’ président de l’organe suprême de la diaspora a porté aux textes du HCME. Cela en désignant de son propre et seul gré un certain Fabou Goumané à la tête du bureau du comité de base des Maliens de Port Gentil. De même que d’autres de ses valets à la tête de ceux de France et du Congo pour un mandat de cinq ans.
La raison principale qui doit amener le gouvernement actuel à se passer du sieur Sylla pour soigner son image est morale. Face aux plaintes et complaintes de nos compatriotes de l’extérieur (une trentaine d’associations de la société civile des Maliens de France, des particuliers dont les droits ont été viciés par lui au Gabon, au Congo…), le Gouvernement qui à travers le ministère des Maliens de l’Extérieur, assume la tutelle de cette institution à l’obligation de sauvegarder les intérêts, légaux (économique et social) des Maliens vivant à l’extérieur. Sans quoi, par lâcheté politique, il s’inscrira dans le registre de l’incapacité notoire de répondre à la volonté des Maliens de l’extérieur, qui apportent chaque année plus de 400 milliards FCFA au pays. Toute chose qui n’est pas de bonne augure pour assurer une bonne sortie au président sortant.
Moustapha Diawara