Cette métaphore bien connue du sage antique grec Platon illustre bien l’opération partage au Mali. La course aux intérêts constitue le fondement inentendu de la plupart des actions qu’entreprennent des groupements d’hommes, de la société civile aussi bien que des partis politiques. Pourtant, rares sont ceux d’entre eux qui ne font voir ou entendre leur ambition de travailler pour le bonheur de la masse. Cette masse désignerait-elle finalement leur propre personne ou leur groupe ? Le peuple ne se pose pas de question de ce genre parce que l’idéologie a su mettre l’esprit de ce peuple dans des geôles.
Depuis des mois, les Maliens sont dans les rues pour répondre à l’appel d’hommes politiques, de religieux, cherchant à assouvir leur désir de gouverner. Faisant de la souffrance de ce peuple meurtri leur cheval de bataille, ces hommes promettent un plus grand bonheur. Un chemin qui passerait par la démission du chef d’État. Le peuple se plie à leur volonté, convaincue que le chemin de son salut passera par là. Ce mouvement populaire, au lieu d’être une libération, risque de devenir un asservissement puisque ce peuple n’agit pas encore de son propre chef, mais sert plutôt l’intérêt d’assoiffés du pouvoir. Ces idéologues sont du genre d’hommes qui sont convaincus que « tous les chemins mènent à Rome ».
Phileingora