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GOUVERNEMENT DE MISSION : Janjo pour Malick, Dahirou, Tiébilé et Arouna Modibo

Sur les 38 membres du gouvernement de Dr. Boubou Cissé, certains sont parvenus à imposer leur vision tout en mouillant le maillot. Parmi eux, le ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, garde des Sceaux, Me Malick Coulibaly, le ministre de la Défense et des Anciens combattants, Ibrahim Dahirou Dembélé, celui des Affaires  étrangères, Tiébilé Dramé, et le ministre de la Jeunesse et des Sports, Arouna Modibo Touré. Ils devraient logiquement être reconduits.

 

Suivant l’analyse des chantiers ouverts par Dr. Boubou Cissé à la tête du pouvoir exécutif entre mai 2019 et mai 2020, certains ministres ont séduit l’opinion par leurs multiples actions dans le sens du changement souhaité.

Le premier à marquer son terrain est le ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, garde des Sceaux, Me Malick Coulibaly, qui a fêté le 5 mai le premier anniversaire de sa présence dans le gouvernement de 38 membres. Homme de droit, le bilan de l’ancien président de la CNDH à la tête du département de la Justice est appréciable.

Militant des droits humains, Me Malick s’est d’abord attaqué à l’amélioration des conditions carcérales, la mutation des magistrats, la lutte contre la corruption, la réouverture du dossier de l’avion présidentiel et des équipements militaires.

Les défis étaient énormes pour cette première année, mais l’objectif était dans un premier temps de couper les barrières entre le pouvoir judiciaire et les populations. “Donner à la justice son image, faire en sorte que les justiciables maliens aient foi en leur justice et que chacun, riche comme pauvre, soit égal dans les tribunaux”. C’est la vision de Me Malick Coulibaly.

Et pour atteindre ses objectifs, il s’est engagé pour l’amélioration des conditions carcérales dans notre pays qui sont généralement exécrables. La Maison centrale d’arrêt de Bamako (MCA) devant  accueillir 400 à 500 détenus, abritait plus de 2000 prisonniers. Parmi ces prisonniers, la majorité était en détention provisoire. Un fait qui a été dénoncé par l’avocat.

En plus des humidificateurs, Malick a accéléré l’ouverture d’une partie de la prison de Kénioroba pour désengorger  la MCA. Le droit des prisonniers maliens, même s’il ne répond pas trop aux normes internationales, est mieux respecté qu’avant.

Le second chantier est le Conseil supérieur de la magistrature. Un mois après sa nomination en 2019, le ministre de la Justice et des droits de l’Homme, garde des Sceaux, Me Malick Coulibaly a gagné son 1er pari au département de la Justice en réussissant la mutation de 322 des 500 magistrats du Mali.

Mamoudou Kassogué, l’actuel procureur de la République près le Tribunal de grande instance de la commune III en charge du Pôle économique et financier en est l’icône. Presque méconnu par la plupart des Maliens, le Pôle économique et financier est désormais sur la rampe de lancement depuis l’arrivée du procureur Mamoudou Kassogué.

La lutte contre la corruption toujours chantée par IBK a commencé à avoir un sens avec cette équipe dirigée par Malick Coulibaly. Les différents rapports du Vérificateur général sont étudiés et les présumés voleurs de la République sont placés sous mandat de dépôt à la Maison centrale d’arrêt de Bamako et dans certaines prisons régionales comme Kayes où beaucoup de responsables sont arrêtés pour présomption de détournements de fonds publics.

Des poids lourds comme Bakary Togola, président de l’Assemblée permanente des chambres d’agriculture du Mali (Apcam) et proche du président de la République, le maire du district de Bamako, Adama Sangaré, et plusieurs autres responsables et maires ont été jetés en prison. Et la peur du gaspillage du bien public a commencé à dominer les travailleurs. C’est aussi le bilan de Malick Coulibaly à la tête de la Justice. Le garde des Sceaux a aujourd’hui un mérite. Celui d’avoir lancé le chantier des réformes judiciaires et instaurer un climat de confiance entre les juridictions et les usagers.

Le ministre de la Défense et des Anciens combattants, le général de division Ibrahima Dahirou Dembélé, n’est pas demeuré en reste. Nommé dans un contexte particulièrement difficile pour notre pays, il s’est servi de son expérience pour un nouveau maillage du territoire. Même si les conflits intercommunautaires ne sont pas totalement éradiqués, les efforts des chefs militaires sont visibles.

En proie à l’insécurité, le ministre de la Défense a d’abord montré l’exemple aux troupes. C’est ainsi que le général, “Bri” pour ses intimes, n’hésite pas à se projeter sur le théâtre des opérations. L’attaque de Boulkessi et Mondoro sont des exemples. Aussi pour monter le moral des troupes Dahirou a-t-il décidé de mettre les généraux des différents états-majors sur les théâtres des opérations.

Une opération dénommée “Maliko” est lancée en janvier 2020 pour rétablir l’Etat dans ses fonctions régaliennes dans certaines régions du Mali, en s’appuyant sur l’action des Forces armées maliennes (FAMa).

“Cette opération est soutenue et accompagnée par une administration publique disponible et performante afin de répondre aux aspirations légitimes du peuple malien”, indique une sourceL’opération “Maliko” prend en compte la coopération transfrontalière, régionale et internationale. Le chef d’état-major général des Armées en assure le commandement.

Selon le décret, l’opération couvre l’intégralité des régions de Gao, Kidal, Tombouctou, Taoudéni, Ménaka, Mopti et Ségou. Elle est partagée en deux théâtres d’opérations (théâtre Est et théâtre Centre). Le premier théâtre couvre les régions de Gao, Ménaka et Kidal avec son poste de commandement à Gao, tandis que le théâtre Centre concerne les régions de Ségou, Mopti, Tombouctou et Taoudéni, avec son poste de commandement à Sévaré.

Cette stratégie de défense donne aux commandants de théâtre l’autorité sur les forces armées et de sécurité, les forces paramilitaires ainsi que les moyens militaires se trouvant dans l’aire géographique couverte par les théâtres d’opérations respectifs. Ils sont chargés de la planification et de la conduite des opérations, la défense civile, la sécurité des troupes, des moyens majeurs et des installations, l’utilisation des services, des personnes et des liens nécessaires à la conduite des opérations. Le général Ouahoun Koné et d’autres sont toujours sur le terrain. L’expérience a payé avec la destruction massive des camps des ennemis.

Dans le gouvernement de Boubou Cissé, le ministre des Affaires étrangères, Tiébilé Dramé peut aussi se targuer de performances. Même si ce dernier a connu une période froide avec les ex-rebelles, Tiébilé est parvenu à assainir les relations diplomatiques entre le Mali et les partenaires internationaux.

Le ministre de la Jeunesse et des Sports, Arouna Modibo Touré figure aussi parmi les hommes à retenir en cas de changement. Arouna Modibo Touré a relevé deux défis de son département que Housseini Amion Guindo n’a pu : l’élection du comité exécutif de la Fédération malienne de football et la reprise du championnat. Au regard de l’ampleur de la crise, le pari n’était pas gagné d’avance.

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