IBK est très fier de sa moisson dans les rangs de l’opposition. Il ne l’a pas caché sur les antennes de la télévision nationale. Il se félicite même d’y avoir pêché de gros poissons.
« C’est un accord politique qui a permis à certains de nos frères de l’opposition, et non des moindres, de saisir notre main tendue. Depuis, ces frères sont au service au Mali de manière absolument déterminée et loyale. C’est ce que le Mali attend de chacun de nous… Je m’en félicite.», a déclaré IBK. Selon lui, c’est cette loyauté dont le Mali a besoin.
Tellement fier de la qualité du butin, le président de la République ne veut pas se limiter à cela. « J’espère que dans les temps à venir, d’autres frères qui sont dans le doute par rapport à nos intentions et qui, dans la confiance en nous, n’auront pas encore été confortés, auront l’occasion de se faire une opinion, une religion. Et surtout de comprendre que nous n’avons comme projet que le Mali. Je crois que ce serait dans l’intérêt et surtout au bénéfice du Mali », a-t-il souhaité.
Cependant, ce vœu « pieux » semble avoir des difficultés à se réaliser. Car, le chef de file de l’opposition qui est le plus gros poisson dans l’autre camp ne veut rien de ce régime. Même s’il a accepté de façon tacite de le reconnaître comme président de la République, il ne partage ni sa vision encore moins les projets initiés pour le dialogue politique. Son parti, l’Union pour la République et la Démocratie (URD) a pondu un communiqué on ne peut plus clair, notamment la tenue du Dialogue politique national. Il affirme que son parti n’y prendra part, malgré les appels du pied de son ancien directeur de campagne, Tiébilé Dramé (actuel ministre des Affaires étrangères). La position de Soumaïla Cissé est tellement radical à ce sujet que Dramé a été obligé de le tancer. « Personne ne peut dire qu’il est plus opposant que nous », a-t-il confié à la presse, face au refus de son ancien candidat d’embarquer dans le bateau du Dialogue politique.
Ce vœu d’IBK est d’autant plus inaudible que certains gros poissons qui constituent les caciques de l’opposition semblent être radicaux. Il s’agit de Choguel Kokalla Maïga du MPR ou encore Mountag Tall du CNID-Faso Yiriwaton. Tous deux n’ont vraisemblablement pas pardonné à IBK de les avoir éjectés du gouvernement. Depuis, ils sont dans le maquis contre lui et son régime. A part eux, tous les menus fretins semblent être tentés par l’aventure de saisir l’opportunité de manger à la table de la République. Maintenant, une chose est de vouloir pêcher, et pêcher significativement dans les rangs de l’opposition. Une autre chose est de pouvoir pêcher des gros poissons comme Choguel ou Mountaga, car la taille et la forme de la nasse du pêcheur ne leur conviennent guère. Leur ralliement risque de coûter de la quinine à ceux qui ont des malaises vagaux. Mais pour le pays, aucun sacrifice n’est de trop.
Jean JACQUES
Source: Azalaï-Express