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Gouvernance démocratique, Corruption et clientélisme: la mise en accusation de la vieille garde politique

Le dialogue politique inclusif qui pointe risque d’être animé entre les héritiers de la Révolution et la jeune génération de leaders politiques qui n’ont pas peur de la contradiction. Raison : vingt ans après le Manifeste pour la démocratie signé le Pr Issa N’Diaye qui parlait d’assassinat du processus démocratique, un autre démocrate progressiste, Aboubacar Sidiki Fomba, président du parti Alliance démocratique du peuple malien (ADPM) met le pied dans le plat : notre système est mafieux.

 

Se préoccupant peu de son appartenance à la majorité présidentielle, le président de ADPM porte la robe du ministère public pour requérir à charge contre la vieille garde coupable à ses yeux des malheurs du peuple et le système de parti unique qu’ils incarnent, et qui depuis le 26 Mars opère un tour de passe-passe dans la gestion et la transmission du pouvoir. Solution : il faut éradiquer le système. Lisez sa tribune :

Ceux qui ont détourné notre combat démocratique par l’installation d’un système mafieux à sa place portent la responsabilité historique et morale des crimes, des massacres et même la mort des jeunes dans le Sahara et sur l’océan.

Nous avons cru en eux quand on était au lycée, dans les écoles secondaires et supérieures.

Nous avons cru à leurs propos que le général Moussa Traoré était la cause de tous les malheurs du MALI, qu’on peut augmenter les bourses et les salaires de nos papas à 200 %, que le fils de pauvres aura le même traitement que celui du riche.

Nous avons cru au grand slogan «Le kokadje « et la distribution équitable des ressources du pays.

Nous avons cru aux propos de lutte contre la famine en assurant l’autosuffisance alimentaire au Mali et que la balance commerciale du MALI ne peut être que excédentaire au vu de nos richesses.

Nous avons cru aux promesses de faire disparaître le chômage au Mali et combattre le clientélisme dans les concours d’entrée en fonction publique.

Nous avons cru qu’avec seulement les ressources minières que le Mali peut prendre le leadership dans la sous-région.

Hélas, hélas ! La joie fut de courte durée. Après 14 mois de transition qui a donné naissance à la 3eme République se reposant une Constitution, notre loi fondamentale du 25 février 1992.

Dès l’accession du premier président de la 3em République on a mis de côté la loi fondamentale et bonjour à sa violation.

Certains acteurs ont trouvé comme formule de prise en otage de la démocratie l’installation d’un parti unique dans la Démocratie.

Pour être Directeur de services, ministres, ou même haut cadre il fallait être membre de ce parti unique dans la Démocratie.

Pour être policier, gendarmes et même fonctionnaires il fallait être de ce parti unique.

Les partis politiques de l’opposition ont subi plus que sous le régime de Moussa Traoré.

L’histoire du Coppo est une ironie sur la scène politique qui est rappelée à chaque fois que les partis politiques veulent jouer à la politique de la chaise vide.

La réélection du premier président de la république 3ème république en dit long sur la violation de notre système démocratique.

Donc ce système a construit une alliance hégémonique autour d’un président de la République ayant tout le pouvoir de nomination des hauts fonctionnaires et une grande part dans les institutions de la République. Un fait démocratique qui ne donne pas une certaine autonomie aux exécutants parce que nommé par le président et de plus c’est les anciens collaborateurs.

Le régime semi-présidentiel est transformé en régime présidentialiste animé par un clan qui a transformé les services publics en fiefs des partis politiques au pouvoir et qui deviennent des boîtes à sous pour financer les élections à venir.

Avec ce système, ils ont leurs opérateurs économiques qui ont le monopole des marchés publics en violation de toutes les règles et ces opérateurs économiques sont les bailleurs de fonds pendant les campagnes.

Les permis d’exploitation minière sont attribués par affinités.

Ce même système a détruit notre armée nationale, notre école et même notre système sanitaire sans parler de l’appareil judiciaire.

Nous avons également à une montée en puissance de la délinquance juvénile, des braquages, l’installation anarchique des bars et restaurants et le non-respect des règlements en vigueur.

Sans parler de l’effritement de nos valeurs sociétales.

De cette manière ils ont diffusé le clientélisme et décentralisé la corruption en maintenant le peuple dans l’extrême pauvreté et ce faisant ils ont inculqué le sens de l’argent à la place de la dignité et de l’honneur.

En conclusion le Mali est victime de l’échec du combat démocratique et c’est pourquoi je signe et je persiste que les partis politiques doivent présenter leur excuse publique à la Nation.

Et le seul combat est de défaire ce système pour le grand bonheur du MALI.

Reconnaissons nos torts, donnons-nous la main et construisons notre pays.

Aboubacar Sidiki Fomba

Président du parti ADPM

Source: Info-Matin

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