Hier, jeudi 14 mars 2019, la Friedrich-Ebert-Stiftung (FES) a présenté son dixième numéro de l’enquête d’opinions dénommée « Mali-Mètre » à l’Hôtel Radisson Blu de Bamako. Cette enquête a été réalisée du 13 au 27 octobre 2018 dans le District de Bamako et les dix capitales régionales. Mali-mètre 10 interroge les Maliennes et Maliens sur la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger, la sécurité (Forces de défense et de sécurité du Mali, BARKHANE, MINUSMA, EUTM, EUCAP Sahel Mali), la justice et la bonne gouvernance, la réconciliation ainsi que le processus électoral, etc. Il ressort de cette enquête que 49% des maliens sont insatisfaits de la gestion du gouvernement. Par ailleurs, 60% des personnes enquêtées estiment que le processus de mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation nationale n’est pas avancé.
Les travaux de cette cérémonie de présentation du Mali-Mètre étaient présidés par Philipp Goldberg, Représentant résident de la FES, en présence du directeur des programmes de la FES, Abdourhamane Dicko, de Sidiki Guindo et de Countel Kanne membres du comité de rédaction de cette enquête. Après les mots de bienvenue du Représentant résident de la FES, Philipp Goldberg, Sidiki Guindo a expliqué la méthodologie de sondage. Puis, le directeur des programmes de la FES, Abdourhamane Dicko a procédé à la présentation des résultats du Mali-Mètre 10. Dans sa présentation, il a fait savoir que l’édition de Mali-Mètre 10, tout comme les précédentes, a pour objectif de recueillir l’opinion des Maliennes et Maliens sur les questions marquantes de l´actualité ou décisives pour le présent et le futur du pays : préoccupations nationales et régionales, défis et priorités, appréciation des institutions, justice et bonne gouvernance, mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger, sécurisation du pays, élections, « Commission Vérité, Justice et Réconciliation », perspectives d’avenir. A ses dires, l’enquête s’est déroulée du 13 au 27 octobre 2018 sur un échantillon global de 2156 personnes âgées de 18 ans et plus, réparties dans le district de Bamako et l’ensemble des capitales régionales, y compris Kidal, Ménaka et Taoudénit. A l’en croire, cette a été conduite par le bureau d’études GISSE qui a mis à contribution sur le terrain, 66 enquêteurs et superviseurs. Selon lui, 42 % de la population enquêtées pensent que la situation générale du pays s’est détériorée. Pour les personnes enquêtées, les défis majeurs du Mali sont constitués prioritairement de « lutter contre le chômage des jeunes » à 49%, « lutter contre la pauvreté » à 47% et « lutter contre l’insécurité alimentaire » à 45%. « Niveau de satisfaction de la gestion du Gouvernement : L’opinion des citoyen(ne)s est partagée entre les insatisfaits (49%) et les satisfaits (47%) de la gestion du Gouvernement. Niveau de satisfaction par rapport à l’Assemblée nationale (députés) : Majoritairement, à 60%, les citoyen(ne)s ne sont pas satisfaits des députés, contre 30% qui sont satisfaits et 10% sont sans opinion », a souligné Abdourhamane Dicko. Pour une grande majorité de la population enquêtée (91%), le niveau de corruption au Mali est élevé. Et selon les personnes sondées, les raisons de la corruption au Mali sont principalement « la pauvreté des populations » (49%), « le bas niveau des salaires et des revenus » (39%), « les mauvais exemples des dirigeants (32%) et « l’avidité /cupidité » (25%). Aux dires du présentateur, la majorité des enquêté(e)s, (56%) est sans opinion concernant les aspects de l’accord à mettre en œuvre rapidement. Pour Dicko, 60% des citoyen(ne)s estiment que le processus n’est pas avancé alors que 24% jugent le contraire et 16% sont sans opinion. Par ailleurs, il dira que les personnes enquêtées ont trouvé que la réconciliation entre le président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) et le chef de file de l’opposition, l’honorable Soumaïla Cissé est importante. Comme perspectives, Abdourahamane Dicko a signalé que d’ici 5 ans, les maliens souhaitent le retour de la paix et la sécurité, l’emploi pour les jeunes et la sécurité alimentaire. Répondant aux questions des journalistes, les responsables de la FES ont fait savoir qu’ils ont anticipé les difficultés sur le terrain en formant les enquêteurs des localités respectives.
Aguibou Sogodogo
Source: Le Républicain