Dans un communiqué en date du 5 février, signé de Mohamed Elmaouloud Ramadane, la CMA confirme et précise clairement son intention d’être une force active dans la zone du Gourma et incontournable.
Dans ce communiqué, la CMA estime que la zone dite de Gourma n’est pas une création nouvelle ; même si elle ajoute que l’idée est de faire de cette zone une zone militaire qui va dépendre directement de l’état-major général de la CMA.
L’objectif, estime la coordination des mouvements de l’Azawad, est de protéger et de sécuriser les populations de cette zone, laissées pour compte.
Cette nouvelle donne vient après les acquis de la CMA, suite au deal passé avec la plateforme sur la ville d’Aguelhok. Pour rappel, CMA et plateforme s’étaient réunis à Anéfis les 7 et 8 janvier 2021, pour signer un accord menant fin aux tensions nées autour de la gestion de la commune d’Aguelhok ; comme si cette localité n’est plus comptée dans l’espace territorial du Mali.
A Bamako, on parle clairement d’une nouvelle provocation de la CMA, malgré les avancées et autres considérations avantageuses accordées à ce groupe armé dont les desseins restent encore dans le flou total.
Bamako va –il céder ? Rien n’est moins sûr. Dans leur grande majorité, les maliens optent pour la fermeté face à ce groupe armé qu’est la CMA. Alors, va-t-on vers un affrontement armé entre les forces armées maliennes et les combattants de la CMA ? La question mérite bien d’être posée, au regard du ton très véhément avec lequel, les autorités de la transition se sont insurgées contre la décision unilatérale et belliqueuse de la CMA.
Voilà le communiqué in extenso
« C’est avec désolations et surprise que La Coordination des Mouvements de l’Azawad a découvert via les réseaux sociaux et sur l’ORTM, un communiqué émanant du ministère des affaires étrangères et de la coopération internationale du Mali, datant du 05 février 2021 contenant des fausses informations par rapport à la création d’une nouvelle zone militaire de la CMA dans le Gourma.
La CMA s’insurge contre de telles allégations fondées sur des passions et sous la pression de la rue au détriment de la vérité du terrain et apporte un démenti formel à ce communiqué, quant à la nouveauté de la création de la zone militaire.
La Coordination des Mouvements de l’Azawad exprime toute son indignation, son étonnement et sa préoccupation face à des telles réactions pour les moins surprenantes et non constructives du gouvernement au moment où les parties prenantes au processus de paix se préparent avec l’aide de la communauté internationale à tenir une rencontre de niveau décisionnel et une autre rencontre du CSA pour une première fois à Kidal.
La CMA rappelle que la zone dite de Gourma n’est pas une création nouvelle, depuis la signature du cessez-le-feu du 23 Mai 2014 et bien avant la signature de l’accord pour la paix et la réconciliation, cette zone militaire existait et relevait de la zone de haoussa (rive gauche du fleuve de Gao).
La seule nouveauté est que la zone devient autonome vis à vis du haoussa et dépend directement de l’état-major général de la CMA.
Ainsi, cette réorganisation s’inscrit dans le cadre de la redynamisation de la CMA en vue de protéger et de sécuriser les populations de cette zone laissées pour compte et pour mieux coordonner avec les forces internationales et nationales y compris les FAMAs et la plateforme.
La CMA rappelle que les FAMAs ont maintes fois et de façon répétitive violé le cessez-le-feu en faisant des opérations militaires et des patrouilles unilatérales procédant aux fouilles et aux arrestations des paisibles citoyens Azawadiens dans des Zones sous son contrôle, en occupant le terrain en dehors des mécanismes de L’APR/D’Alger sans que cela suscite ses réactions, la dernière en date concerne l’incursion des FAmas à Razelma sans concertation et sans préavis .
La CMA, tout en condamnant les accusations à peine voilées, distillées avec subtilité dans le communiqué du gouvernement insinuant que sa présence dans la Gourma serait un handicap à la lutte contre les terroristes alors même qu’elle gêne et empêche en premier lieu les mouvements et la fixation des terroristes, réitère son attachement au cessez-le-feu signé le 23 Mais 2014 à kidal et aux arrangements sécuritaires qu’elle a signés.
Elle invite le gouvernement malien à s’inscrire exclusivement et de façon diligente à la construction de la paix et de la confiance, gage de la réussite d’une bonne mise en œuvre de l’accord.
Avec notre rédaction
Source : Delta news