Sous la pression de la Communauté des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) pour désigner rapidement le président et le Premier ministre qui conduiront les affaires pendant la période de transition, la junte a jeté son dévolu sur le colonel-major à la retraite, Bah N’Daou, pour ce qui est de la présidence. C’était à l’issue de la toute première réunion du collège de désignation de la mis en place pour ce faire, le lundi 21 Septembre.
Bah N’Daw est secondé par un vice-président chargé des questions de défense, de sécurité et de la refondation de l’Etat, aux termes de l’article 6 de la Charte. Et sans surprise c’est le colonel Assimi Goîta, président du Conseil national pour le salut du peuple (CNSP), qui a été choisi pour assumer cette responsabilité. Les deux nouveaux hommes forts de l’État prendront fonction le 25 septembre prochain, à la faveur d’une cérémonie solennelle de prestation de serment.
Qui est le Président de la transition ?
Né le né le 23 août 1950 à San, (Ségou), M. N’Daw a fait une brillante carrière au sein de l’armée de l’air avant de faire valoir ses droits à la retraite. Après son baccalauréat, il est incorporé comme volontaire dans l’armée en 1973. Titulaire d’un brevet d’étude militaire supérieur en France et breveté de l’Ecole de guerre (CID) en 1994, il est issu de la 7è promotion de l’École militaire interarmes (EMIA) et fut ministre de la Défense et des Anciens Combattants. Auparavant, il fut successivement aide de camp du président Moussa Traoré, directeur du Génie militaire, directeur général de l’Equipement des armées, chef d’état-major de l’Armée de l’Air et chef d’état-major adjoint de la Garde nationale. Sa carrière administrative dans l’armée fut également marquée par un passage à la Primature comme chef de cabinet de défense à la Primature, au département de la Défense comme chargé de mission. L’ayant pratiqué à ce ministère, Nouhoum Togo, chargé de la communication de l’ex chef de fil de l’opposition, retient de lui un homme de principe, de justice, visionnaire et un officier valable hostile aux injustices et décisions iniques. En effet, selon son ex collaborateur au MDAC, le nouveau président de la transition n’apprécierait guère qu’on le manipule et peut à tout moment rendre le tablier, allusion faite à son riche passé de démissionnaire : sous Moussa Traoré en tant qu’aide de camp, puis sous Amadou Toumani Touré et Ibrahim Boubacar Keita en tant que ministre de Défense et des Anciens Combattants). «Je crois personnellement en ses capacités à relever les défis de l’heure et mener le Mali vers des élections libres crédibles et transparentes», a toutefois conclu M. Togo.
Amidou KEITA
Le Témoin