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Gestion frauduleuse au sein de l’Armée malienne: La publication du rapport d’enquête embarrasse le pouvoir

Des travailleurs du Ministère de la Défense s’orientent vers la divulgation de l’identité de hautes personnalités du département, à travers la révélation d’un rapport sectoriel d’enquête lié à des cas de corruption par rapport à la mauvaise gestion des fonds dans l’Armé et à la surévaluation de l’effectif des soldats maliens au front. Depuis, le pouvoir a frappé ces deux dossiers par le saut du « secret-défense » au point que l’anxiété lui gagné à la veille de la présidentielle de 2018.

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En effet, ce rapport individuel d’enquête remis au pouvoir sur le département de la Défense a soustrait toutes les informations sensibles détenues par des responsables militaires qui gèrent ces dossiers depuis des années. Quoique le pouvoir estime que lui et son cercle restreint ne sont pas blancs comme neige dans le dossier lié à la gestion des fonds dans l’armée et à la surévaluation des militaires au front, des travailleurs du ministère de la Défense comptent secouer le mammouth et révéler d’autres réalités, qui prospèrent généralement derrière les coulisses, entre des cadres du département et leurs cercles les plus influents et les conditions de travail pendant et hors des dépenses militaires.

Un rythme qui peut compliquer les choses à la veille de la présidentielle 2018 et conduire à la chute de grosses pointures du régime et de la Défense entre les mains des limiers des crimes économiques et financiers.

La Défense vit actuellement un climat de déclic, indique-t-on, en raison d’une fuite d’information sur ce dossier, permettant de cerner l’énigme de corruption, qui discrédite des cadres du Ministère de la Défense, qui ont demeuré très longtemps des opérateurs économiques crédibles.

Au  Ministère de la Défense, surtout dans le rang des responsables liés à la gestion de la prime générale alimentaire (PGA), on ne dort plus que d’un œil.

Une seule question blanchit, désormais, les nuits des responsables: comment justifier que des milliards de francs CFA débloqués pour les besoins de la troupe, sont partis en fumée. Sans le moindre résultat ?

 Du coup, plusieurs cadres et responsables militaires ont une peur bleue au ventre. Selon des sources, certains sont rares à leurs postes. Comme de la neige à Kidal. De quoi ces personnes ont-elles peur si elles ne se reprochent rien ?

Pour ces bidasses en chef, indiquent nos sources, il s’agit de saper les apparences et effacer la preuve de leurs épreuves. Mais ce groupe de militaires est décidé à aller au bout de sa logique.

Inculper ces inamovibles cadres militaires et civils du Ministère malien de la Défense  n’est pas une mince affaire. Surtout, à la veille de la présidentielle 2018. Ceux qui sont considérés comme les véritables patrons des affaires du ministère de la Défense, qui cumulent quinze années comme gestionnaires des comptes au niveau de la Régie, la Comptabilité et la Direction des finances et du matériel (DFM) de ce département, et autant d’années comme  hauts gradés de l’armée, seront mis à nu par cette troupe qui bourdonne.

Des secrets de l’État malien, ils en connaissent plus que tout autre dans le pays. Ces indéboulonnable chefs militaires et civils sont désormais dans la tourmente depuis les rumeurs sur la publication de ce rapport sectoriel d’enquête et des interpellations dans l’affaire dite « de détournement de la prime générale alimentaire (PGA) ». Au point que certains sont rares à leurs postes. Comme de la neige à Kidal.

Actuellement, c’est le sauve-qui-peut, général, au sein de la grande muette. Des travailleurs de la Défense sont déterminés à mettre sur la place publique les informations sensibles portant sur la gestion du Ministère de la Défense de 2010 à 2015 et les dossiers liés à la gestion de la PGA.

Sauve-qui-peut, général

Le 4 février dernier, une vingtaine de cadres militaires ont été interpellés par  les services maliens de renseignements. Entre autres, il y a le colonel-major Mary Diarra, DFM du ministère de la Défense ; le colonel Cheick Hamalla Traoré de la division budget et finances ; le colonel Satao de la Mutuelle de l’état-major des armées ; le capitaine Achofikoi Maïga de la cellule informatique et un civil du nom de Bassidi.  

Depuis ces arrestations en séries, c’est le branle-bas, au sein des cadres du Ministère de la Défense.  La nouvelle de ces interpellations  qui a très vite fait le tour de l’administration militaire  a ébranlé plus d’un cadre au Ministère de la Défense ! Normal quand on sait la place que jouent ces gestionnaires de primes et de compte sur le terrain et dans l’administration militaire, voire politique national. Véritables pièces maîtresses du ministère de la Défense, ces responsables financiers connaissent tous les rouages de ce département.

Des dossiers « sales » comme des dossiers « limpides », il en aurait circulé des centaines entre leurs mains. Des ripoux habillés en vêtement d’honorabilité comme d’administratifs attentionnés ? Ils en connaissent des milliers d’échantillons.

Aussi, le cas de ce financier de la Régie du ministère de la Défense, ce commis de l’État, qui a enjambé allègrement trois régimes, Alpha, ATT et IBK, en dit long sur ceux qui nous gouvernent.

Le dossier de surévaluation de l’effectif des soldats au front et celui du détournement des PGA pour lesquels des gradés au niveau des zones militaires tombent aujourd’hui, ne serait en définitive que l’arbre qui cache la forêt. Certains cadres civils et militaires, depuis leur poste au ministère de la Défense, en ont vu bien d’autres : corruption, détournement à l’échelle nationale, drogue, blanchiment, meurtre politique… Autant de sacs à puce bien au chaud dans la besace de ces manitous qui ont été comptables de la gestion des dizaines de ministres  qui se sont succédés au département de la Défense.

Ce sont ces hommes-là qui sont sur une pente raide et que leurs compagnons d’armes veulent dévoiler l’identité. Ils seraient impliqués dans les affaires de corruption au sein de la grande muette et du détournement de la PGA de 2010 à 2015.

Si l’on ne connaît encore pas tout sur les véritables tenants et abrutissants (entendez aboutissant) de ce rapport sectoriel d’enquête portant sur la mauvaise gestion des fonds au sein de l’armée malienne de 2010 à 2015, on constate toutefois que la réaction de l’État malien, qui n’est survenue qu’après la recrudescence de l’insécurité sur le terrain (attestant de faux redéploiements militaires sur le terrain), n’est plus décidé à tout déballer. Surtout à la veille de la présidentielle 2018.

Traîner, aujourd’hui, un tel sac à secrets devant les tribunaux risque d’être un exercice périlleux pour le pouvoir malien, mais aussi pour les hommes qui le servent et qui sont encore tapis dans les recoins du système.

D’ailleurs, les circonstances dans lesquelles la vingtaine de responsables militaires a été arrêté, en disent long sur la panique qui s’est emparée du Ministère de la Défense, bousculé par un scandale outré  venu et qui jette subitement l’État malien devant l’actualité nationale.

Et dans le cas où des militaires mettront au goût du jour ce rapport individuel d’enquête portant sur la gestion des fonds de 2010 à 2015, cela pourrait donner raison au Vérificateur général qui avait dénoncé à l’époque, la magie des responsables militaires sur le secret-défense, expliquant ainsi les surfacturations à la pelle.

Jean Pierre James

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