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GESTION DU POUVOIR : LES 5 PECHES MIGNONS D’IBK

Après un mandat de 5ans à la tête du Mali bientôt à terme, le bilan d’IK reste des plus mitigés. On retiendra quelques éléments récurrents de son pouvoir qui furent monnaie courante. Au grand damne du peuple qui ne peut cacher son désaveu après une élection en pompe glanant les 77% des suffrages en 2013.

S’il est question de 5 caractéristiques du régime en place, il ne s’agit pas de l’exercice le plus constant du Chef de l’Etat. Notamment avoir 5 Premiers Ministres durant un mandat, autrement dit une moyenne d’1 PM par an. Sauf changement de cap à moins de 4 mois, la méthode de gestion du pouvoir fut confuse. La réelle volonté politique pour le changement tant annoncé au nom du « bonheur des maliens » n’aura pas fait long feu.

Et pour cause, le premier péché d’IBK est celui des conflits d’intérêts. Pas mal d’observateurs craignaient une chose quand son fils voulait devenir député : l’immixtion de la famille dans la gestion du destin national. Pendant sa campagne, il indiquait que le pouvoir ne sera pas un gâteau à partager. Seulement ses propos étaient des arguments électoraux dans la mesure où c’est un clan qui dirige les affaires. Il est connu de tous, que son fils, le plus puissant des députés de la 5ème registré a des « actions » un peu partout. Certains marchés, résultats de concours et décisions au sommet ne sont prises que par le fiston national. Même sa main aurait plané sur la composition de certaines équipes gouvernementales.

Les différents gouvernements d’IBK se sont illustrés par la prolifération des marchés de grè à gré. Plusieurs deals ont été gérés dans ce sens par le biais du conseil des ministres. On a l’achat de l’avion présidentiel controversé, la rénovation du secrétariat général de la Présidence à titre d’exemples. Une autre distinction du régime en place est celle de la lutte contre l’impunité. Des audits avaient été annoncés en fanfare mais rien n’y fit. Ceux qui sont allés à terme concernent des personnes ciblées.

 

Sinon l’affaire des engrais frelatés, les surfacturations des grands chantiers sont restées lettre morte. Et dire que le PR disait qu’il en était fini des rétro commissions il y a deux ans. Même l’avion présidentiel continue d’hanter les esprits puisque beaucoup de maliens se demandent encore quel est le prix réel de cet outil de souveraineté.

Le manque de communication du pouvoir aura donné naissance à la ‘’république des rumeurs’’. C’est d’ailleurs ce qui avait conduit certains à enterrer vivant le chef de l’Etat alors qu’il était parti faire un check point en terre européenne. Son dauphin constitutionnel fut tellement actif qu’on lui reprochait l’occupation précipitée du fauteuil de Koulouba. Il était celui qui donnait en temps et en heure, l’évolution des choses pendant que la Présidence se limitait à des Tweets discrets. Une réalité qui contribuera à la culture des fuites du sommet de l’Etat. Il fut ainsi quand le PM Modibo Keita fut déposé par la majorité parlementaire. Pareille situation quand son successeur Abdoulaye Idrissa Maiga fut déposé et que l’information fut confirmée 72 heures plus tard alors qu’il n’y avait plus de suspens. L’opinion le savait déjà ainsi que l’identité de son successeur.

Enfin, le recul du pouvoir est l’un des péchés capitaux de la République du Mandé Bourama. La grogne sociale de la révision constitutionnelle a eu raison de lui. Un passage obligé permettant au Mali d’être en phase avec l’Accord de paix d’Alger. Une caducité qui ne dit pas son nom puisqu’après 3 ans de signature, les actes de rébellion au Nord du pays continuent. Preuve palpable, l’actuel PM Soumeylou Boubeye Maiga a été freiné dans son envie de partir à Kidal. Les mouvements armés l’ont rappelé à l’ordre, l’intiment de se conformer aux conditions posées par eux afin qu’il soit en 8ème région. S’il a indiqué avoir suspendu, le fait est qu’il aura donné raison à son opposition. Mieux, il donnera des ailes à des acteurs sociaux de l’heure tels que le chroniqueur Ras bath. Au sujet du personnage, ce sera au vu du soutien de la rue, que la justice sera dans l’incapacité de le juger et se retrouvera à abandonner toutes les charges contre lui. On comprend donc le départ du ministre de la justice Mamadou Ismaël Konaté.

Même l’office central de l’enrichissement illicite sera un bébé mort-né. Jurant sur la lutte contre la corruption durant son mandat, le Président Malien a juré sur la fin du fléau. Hélas, cet outil indiqué pour effacer le flou sur les fortunes des agents de l’Etat a été déposé aux calendes grecques. La sortie musclée du Syntade a dissuadé du pouvoir qui a abandonné ce qui faisait office d’une promesse électorale. La grogne sociale aura pris une certaine ampleur lors de la 3ème république. Ainsi sont donc décliné les 5 péchés du locataire sortant de koulouba. Vivement un second mandat pour revoir la copie !

Par Bamoisa

 

Source: Nouvel Horizon

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