Désemparés et touchés dans leurs âmes, les responsables des GIE, groupements d’intérêt économique chargés de ramassage d’ordures ménagères de la Commune VI sont en arrêt de travail depuis presqu’une semaine. Tout a commencé le vendredi 3 mai, lorsque comme à l’accoutumée, les bennes et tracteurs des GIE sont partis déverser des ordures sur le lieu habituel, se sont vus interdits par des forces de l’ordre déployés par Toguna Agro-Industrie, comme raison que le site appartient désormais à l’entreprise. “Ce qui se passe aujourd’hui Ndlr : vendredi dernier), c’est une situation anormale. Nous avons été surpris avec les agents de police qui nous interdisent sous l’autorisation de l’entreprise Toguna de faire le déversement dans l’espace qu’on nous a réservé. Un espace que nous utilisons depuis plus de 10 ans, donc aujourd’hui, on nous fait comprendre que l’espace a été cédée à l’entreprise Toguna par les autorités de la place. C’est tout juste hier jeudi qu’une équipe de Toguna est passée voir notre gardien et lui a notifié qu’à partir de 7h00 aujourd’hui qu’’ils vont commencer à aménager l’espace. C’est comme ça qu’on a été informé, donc à ce titre nous avons estimé vraiment que trop c’est trop. Plus de 10 ans, nous, les GIE nous cherchons des espaces pour faire le déversement des déchets donc si vous voyez aujourd’hui que l’assainissement de Bamako est bloqué, c’est parce que les GIE n’ont pas de site de déversement. Le seul site pour l’ensemble de la commune est hypothéqué, donc on ne sait plus que faire”, s’est indigné Bamadou Sidibé, président de la coordination des acteurs intervenant dans l’assainissement et la protection de l’environnement non moins président du Collectif des groupements intervenant dans l’assainissement au Mali. Ne sachant plus que faire, les GIE ont décidé d’arrêter momentanément le travail en attendant de trouver un autre dépôt de transit. Au même moment, les familles sont envahies d’ordures.
A la mairie de la Commune VI, le maire délégué, chargé de l’assainissement, Chiaka Mariko ne partage pas ce point de vue. Il affirme qu’un site quasiment contigu à celui de Toguna leur avait été indiqué, mais que ces derniers refuseraient d’y aller. Selon des informations, cet espace serait aussi morcelé.
“Pour le moment, il n’y a aucune alternative. Les autorités municipales n’ont rien décidé pour nous indiquer un site, l’Etat non plus. Donc nous sommes dans un espace et nous rendons un service à la population, et si les déchets ne sont pas sortis des ménages, les ménages vont se retourner contre nous. La situation est problématique. Le regroupement que nous avons fait autour de la Tour d’Afrique, c’était pour attirer l’attention des plus hautes autorités sur la problématique”, a déploré M. Sidibé.
Pour mieux informer la population de la Commune VI sur la situation (crise de dépôt de transit en CVI), le président de la coordination des acteurs intervenant dans l’assainissement et la protection de l’environnement convie en réunion les représentants des organisations de la société civile, les chefs religieux et coutumiers, les organisations féminines, la jeunesse, les personnes ressources, et les comités de salubrités, le samedi 11 mai à l’Olympafrica de Banankabougou.
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