Dans sa mission de veille et de lutte contre la hausse des prix des produits de première nécessité au Mali, le Front populaire contre la vie chère (Fpcvc) vient d’attirer l’attention des plus hautes autorités de la transition sur une grande menace de mauvaise récolte de la campagne agricole 2021-2022 et par ricochet, la hausse des prix des produits de première nécessité. Citée comme une des conséquences de la mauvaise gestion des intrants agricoles, notamment l’absence de la subvention de l’Etat dans beaucoup de localités, le Front exige l’ouverture d’une enquête afin de punir tous les auteurs et complices.
Du panier de la ménagère aux marchés, le Front populaire contre la vie chère (Fpcvc) se retrouve maintenant dans les zones de culture. Son seul souci, maintenir l’équilibre entre le pouvoir d’achat des Maliens et le prix des produits de première nécessité. C’est dans ce cadre qu’il vient de souligner un déséquilibre croissant entre la promesse faite par le président de la transition, le colonel Assimi Goïta, lors du Conseil supérieur de l’agriculture (CSA) tenue le 12 avril 2022, à Koulouba, notamment d’accorder une grande subvention au secteur agricole en général afin d’améliorer la production au Mali.
Selon le Front populaire contre la vie chère, au moment où les plus hautes autorités annonçaient publiquement que la campagne agricole 2021-2022 serait financée à haute de 456 milliards FCFA, soit environ 54,9 milliards destinés à la subvention des intrants de la production cotonnière pour permettre au Mali de maintenir son rang de premier producteur de coton d’Afrique subsaharienne, le prix de cession du sac de 50 kilogrammes d’engrais chimique variait entre 35 000 FCFA et voire 45 000 000 FCFA, soit trois fois le prix de cession du sac d’intrants par rapport à l’année précédente.
En plus de cette cherté, le Front a également signalé que la quantité globale d’intrants mise à la disposition des paysans pour de la campagne agricole était aussi insignifiante alors que la filière céréales devrait bénéficier de 15,6 milliards conformément à la nouvelle prévision de 10,5 millions de tonnes de céréales cette année. Une situation qui n’a pas manqué de causer, selon lui, une véritable incertitude sur le prix abordable de ces produits sur le marché. « Face aux multiples incertitudes apparues sur le financement de la campagne agricole, le Front populaire contre la vie chère attire l’attention des plus hautes autorités que l’insuffisance des financements des intrants agricoles risque d’entrainer à terme une hausse des prix des produits de première nécessité », a-t- il alerté, tout en précisant que les paysans s’attendent déjà à une mauvaise campagne agricole cette année 2022.
Pour lui, l’insuffisance des intrants agricoles prouve à suffisance que la grande corruption demeure un phénomène inquiétant au Mali, alors que la majorité des Maliens attend un renouveau du Mali (Malikura).
C’est pourquoi le Front populaire contre la vie chère a exigé des hautes autorités de la Transition l’ouverture d’une enquête sur « l’affaire des intrants de la campagne agricole 2021-2022 », afin de punir les auteurs de tels actes qui compromettent la démarche actuelle du Mali vers un nouveau départ.
Aussi, le Front propose aux autorités nationales de prendre toutes les dispositions nécessaires afin que les prix des denrées alimentaires ne soient pas à la hausse.
Issa Djiguiba
Source : LE PAYS